Valser à Vienne pour le nouvel an – 2/2 🍾
Janvier 2017.
Après une petite pause, je vous propose de continuer notre expérience à Vienne. Pour ceux et celles qui n’auraient pas lu le premier article, le voici, on se retrouve après !
J3 – Au cœur du terrain de chasse de la noblesse
A Vienne, il suffit de prendre le bus 55A pour rejoindre un bout de campagne. La réserve naturelle du Lainzer Tiergarten est un domaine constitué majoritairement de forêt et qui abrite des espèces plutôt surprenantes comme des aurochs et des mouflons, mais aussi des animaux que nous connaissons bien comme les renards et les sangliers. Pour ce premier jour de l’année, nous avons prévu de nous perdre dans les sentiers de ce parc et de nous immerger dans une nature glacée. Car oui, il faisait un froid insoutenable ce jour-là.
Point d’orgue de la visite, la villa d’Hermes fut construite par le roi François-Joseph 1er afin de satisfaire l’impératrice Elisabeth en Bavière, plus connu sous le nom de Sissi. Elle pouvait alors profiter de son statut sans subir les regards de sa cour, et vivre pleinement de sa passion pour l’équitation. Pour autant, l’impératrice avait un caractère complexe. Sensible à la dépression, et elle ne fut jamais heureuse dans cette villa, ni même nul par ailleurs …
J4 – La balade des érudits : Palais du Belvédère, café viennois et Sachertorte
Laissons un petit peu la famille impériale de côté, et reparlons d‘art un instant. Le palais du Belvédère se compose de deux bâtiments principaux : le supérieur et l’inférieur. Nous y sommes allés pour apprécier l’architecture baroque et les jardins à la française, mais aussi, et surtout, pour découvrir la magnifique collection de tableaux de Gustav Klimt.
Gustav Klimt, vous vous souvenez, nous en avions parlé précédemment. C’est une des figures de proue du mouvement de la sécession autrichienne. L’artiste connu le sommet de son art aux alentours des années 1900. C’est à ce moment qu’il peignit les tableaux qui font aujourd’hui sa renommée : Judith, le baisé, Danaé … Je vous partage quelques photos volées car il est strictement interdit de prendre les œuvres en photo à l’intérieur du Belvédère.
Ensuite, un peu de marche nocturne du côté de l’église Saint-Charles qui, je l’avoue, est beaucoup plus impressionnante en pleine journée.
Puis, une longue hésitation devant la patinoire du Rathaus. Vas y, vas y pas … et finalement l’argument financier (et le risque de chute) a eu raison de nous … Nous passons notre chemin.
Enfin, nous ne pouvions pas venir à Vienne sans goûter au célèbre gâteau de Franz Sacher : le Sachertorte. Je ne suis pas fan de chocolat, mais il faut avouer que l’association avec la confiture d’abricot apporte la juste dose d’acidité. On en abuse pas, mais on choisit le lieu parfait pour en déguster une part : le café Central. Au XIXème siècle, ce café était le rendez-vous des grands noms de la scène intellectuelle. Parmi les clients les plus célèbres, nous pouvons noter Sigmund Freud. Et pour ceux qui ont une âme de pâtissier, je vous mets une recette ici.
J5 – Retour au Museumsquartier pour un cours d’histoire naturelle
La Cathédrale Saint-Etienne
Avant cela, nous avons fait une halte à la Cathédrale Saint-Etienne. Amis berruyers, je vous arrête tout de suite, elles ont le même nom, mais pas du tout la même allure. La Stephansdom (oui, Etienne en allemand c’est Stephan) dénote grâce à sa toiture. Je vous laisse admirer les motifs qui, sur un flanc, sont accompagnés de l’emblème de l’empire d’Autriche-Hongrie : l’aigle à deux têtes.
Le musée d’histoire naturelle
Nous y voici ! Avant toute chose, je tiens à vous dire que c’était pour moi une grande première, je n’avais jamais visité de musée d’histoire naturelle avant celui-ci. Qu’on se le dise, au début, voir tous ces animaux empaillés … Ce n’était pas vraiment mon délire … Et je comprends que certain n’accepte pas du tout. Mais pour apprécier la visite, il est essentiel de garder, dans un coin de notre tête, que ces animaux ont servi à la science, à comprendre ce que nous savons aujourd’hui sur eux. Alors ceci n’excuse pas les massacres, mais cela permet de prendre du recul, et au fur et à mesure, que vous découvrirez des espèces qui vous étaient inconnues, vous apprécierez ce musée.
Fin de journée sur le Graben
Cette rue est la plus grande de la capitale, c’est une véritable artère où vous pourrez trouver le plus de commerces. C’est aussi ici que vous apercevrez la colonne de la peste. Malgré son nom peu ragoutant, cette oeuvre religieuse est synonyme de paix retrouvée puisqu’elle a été érigée à la fin de l’épidémie.
J6 – Résidence d’hiver
Vous l’aurez compris, les autrichiens sont attachés à la monarchie. Et, de manière générale, ils sont très nationalistes. Partons donc à la découverte de leur histoire, celle qu’ils aiment exposer, et non la sombre période de la seconde guerre mondiale 😉 vous comprenez sans doute pourquoi.
Première étape : L’école espagnole d’équitation
L’Autriche est très marquée par sa culture équestre. Les balades en calèche sont une véritable institution, il y en a partout. Il faut aussi penser à la passion de Sissi pour ce sport qui était, pour elle, une échappatoire. Mais le signe le plus révélateur est la présence de l’Ecole espagnole de Vienne. Elle est internationalement connue pour le dressage de ces chevaux lipizzans. Pour les néophytes, les lipizzans sont des cheveux d’origine espagnole, d’où le nom de l’école. Les étalons de cette race sont reconnus pour leur allure et leur capacité à intégrer les exigences du dressage.
Vous pouvez assister à un entrainement matinal en musique dans le bâtiment juste à côté de la Hofburg. Pour cela il faut se lever tôt (la séance commence à 9h30) et acheter son billet directement à l’entrée (15 €). Ensuite, vous pénétrerez dans l’immense manège et je vous souhaite bonne chance pour trouver une place car le spectacle est très populaire.
Je vous partage quelques photos de qualité … Douteuse. Mais pour ma défense, il est strictement interdit de prendre quoi que ce soit en photo, et les membres du personnel veillent au respect de cette règle …
Deuxième étape : On en prend plein les yeux, mais sans les avoir plus gros que le ventre.
En sortant, n’oubliez pas de faire un tour à la pâtisserie Demel. Cette entreprise fût le fournisseur de la cour impériale et royale. Vous y trouverez toute sorte de chocolats, gâteaux et autres gourmandises, issues de la tradition viennoise. Mais gare à la crise de foie !
Troisième étape : La résidence d’hiver des Habsbourg
De notre côté, nous nous sommes ensuite dirigés vers la Hofburg. En toute objectivité, la visite peut être esquivée si jamais vous avez un planning serré. Si vous avez le temps, je vous conseille fortement de prendre le guide audio. En ce qui nous concerne nous y sommes allés en mode « de toute façon il y aura des explications dans chaque pièce« , et puis … Non, le guide est gratuit, il faut le prendre !
La visite se divise en 3 parties : les appartements impériaux, le musée Sissi et la collection d’argenterie. Personnellement je suis fan des reconstitutions de pièce, de l’architecture et du mobilier d’époque : j’ai donc préféré les appartements et l’argenterie.
Pour autant, la pièce la plus intéressante, à mon sens, est la chambre de l’impératrice Elisabeth. Je ne sais pas si, comme moi, vous avez connu le dessin animé Sissi. Et bien, nous étions très loin de la réalité. Elisabeth en Bavière n’était pas cette jeune femme enjouée. A l’âge de 15 ans, elle fut choisie pour femme par l’empereur François-Joseph 1er. Trop jeune, trop rebelle, elle n’aimait pas la vie de la cour, ainsi, elle fut très vite impopulaire. Elle tomba dans un mal-être, elle était obsédée par son apparence et développa une sorte d’anorexie, ou plutôt, un besoin de sans cesse s’épuiser. Sa chambre est le reflet de cette angoisse : vous pouvez y voir des instruments de musculation comme une barre de traction ou des anneaux de gym.
Quatrième étape : La bibliothèque nationale
A deux pas, vous pouvez aller visiter la bibliothèque nationale. Elle accueille une des plus belles salles d’apparat au monde et présente une architecture baroque digne d’un film. Vous y verrez également deux globes : un représentant la terre, l’autre le ciel.
Cinquième étape : on prend de la hauteur
Pour la soirée, nous avons choisi le Prater ! Ce parc est en quelque sorte le poumon de la ville. Il abrite une fête foraine permanente et sa grande roue. Nous y sommes allés pour pouvoir avoir une vue imprenable sur les lumières de la ville.
J7 – Direction Schönbrunn
Si la Hofburg est la résidence d’hiver, Schönbrunn est le palais où la cour passait ses étés. Si vous aviez à choisir entre la Hofburg et Schönbrunn, je vous conseille fortement ce dernier. Le palais est un peu excentré du centre de Vienne, pour y accéder, il vous suffit de prendre la ligne de métro U4. Et dès que vous traverserez l’immense portail, je vous garantie que vous allez en prendre plein les mirettes. Ce palais de style rococo impose par sa symétrie et sa couleur proche de l’or.
Attends Charlotte, c’est quoi le style rococo ?
Je ne vais pas entrer dans les détails, je suis loin d’être une experte en histoire de l’art. Mais pour vous traduire clairement, le rococo est … chargé. On en fait des tonnes, plus il y en a et plus nous montrons notre richesse. Alors on ne lésine pas sur les fleurs, les rubans, les courbes, les couleurs dorées mais, toujours sur des thèmes légers rappelant la nature.
Une fois que vous aurez profité de l’intérieur du château, je vous conseille d’aller faire un tour dans les extérieurs. Tout n’est pas accessible en hiver, et sincèrement, nous avons failli mourir de froid, mais cela vaut le détour. Vous pouvez donc entrer dans la palmeraie, cette immense serre conserve un véritable micro climat : une bonne idée pour réchauffer nos corps transis.
Et pour finir, et si vous avez le courage, montez jusqu’à la gloriette. Édifice dédié à la méditation et aux rêveries, la gloriette surplombe le château, donnant une vue imprenable sur son parc et sur la ville en arrière plan. Là encore, la symétrie est de mise, et on retrouve des arcades néo-classiques qui donnent une note ultime à la visite. Quelques photos, et nous repartons, totalement congelés à cause du vent glacial qui s’engouffrait au travers des colonnes.
Ainsi se termine notre séjour à Vienne. J’espère vous avoir donné envie de découvrir la richesse de cette capitale. Plutôt méconnue et pas mal entachée par le nazisme, Vienne est avant tout une ville d’art où l’empire a, aujourd’hui encore, une place quasi omniprésente.
Fiche pratique :
Monnaie : l’euro (€)
Coût moyen d’un repas au restaurant : 10 € (contre 12 € en France)
Langue : allemand
Quelques mots utiles qui font toujours plaisir :
- Bonjour : Hallo
- Au-revoir : Auf wiedersehen
- S’il vous plait : Bitte
- Merci : Danke
Essayez, les autrichiens ne sont pas des Allemands, ils parlent beaucoup moins bien anglais.
Heure : Idem par rapport à la France
Ils appliquent également le changement d’heure (hiver/été).
Météo :
- Décembre, janvier, février : entre – 3°c et 4°c (mais attention, le real feel est à – 18°c ! 😉 )
- Mars, avril, mai / octobre, novembre : entre 0 et 20°c
- Juin, juillet, août, septembre : entre 12 et 26°c
Ce n’est pas tant la température qui est gênante, mais plutôt le vent. Vienne, et plus largement, l’Autriche, est situé dans une cuvette. Le vent s’y engouffre et crée des rafales givrantes.
@papy_ramens , @Cwmtraff et @tinytwine