Passer Noël au Canada 🍁 – Étape 1 : La Colombie-Britannique et l’Alberta
Décembre 2021 – Janvier 2022
Nous sommes le 25 décembre 2021, il est 4h du matin, et alors que tout le monde dort pour récupérer des excès de la veille, je me lève pour avaler un bout et me doucher avant de prendre la route de la gare afin de rejoindre Paris ! De loin le meilleur scénario pour moi 😁. Comme vous l’avez découvert lors que mon article prélude de cette nouvelle série, nous nous sommes envolés pour le Canada en plein hiver afin de sillonner les routes de ce pays de près de 10 millions de km².
Pour ce premier article étape, nous allons nous concentrer sur la côte Ouest du pays où nous avons parcouru les deux provinces les plus au Sud-Ouest : la Colombie-Britannique et l’Alberta. Pour vous situer un petit peu, ces zones sont plus proches de l’Asie que de l’Europe, tant sur le plan géographique que culturel. Cela peut paraitre surprenant, mais la Colombie-Britannique décompte un nombre important d’immigrés venu de Chine, d’Inde, de Corée, des Philippes, de Taïwan … Pour tout vous dire, il y a, désormais, plus de personnes d’origine asiatique (env. 23%) que de natifs en Colombie-Britannique (3,7%). Ce qui donne un mix de cultures auquel, personnellement, nous ne nous attendions pas, mais qui n’était pas pour nous déplaire 😁.
L’Alberta est moins marquée par ce côté multiculturel. La province est principalement reconnue pour ses richesses naturelles. Elle fait partie des 3 territoires des plaines (Alberta, Saskatchewan et Manitoba) et plus de la moitié de ses habitants sont concentrés dans les deux plus grandes villes : Edmonton et Calgary. L’économie de la province est dominée par l’industrie du pétrole, c’est le deuxième producteur derrière l’Arabie Saoudite.
Maintenant que je vous ai posé rapidement le décor, je note ici le sommaire et c’est parti pour la côte Ouest :
- Prélude : à savoir avant de partir
- Étape 1 : La Colombie-Britannique et l’Alberta [article actuel]
- Étape 2 : L’Ontario
- Étape 3 : Le Québec et le Nouveau-Brunswick
Vancouver : au bord de l’eau, au pied de la montagne
Les transferts
L’aéroport international de Vancouver se situe sur une île au sud de la ville : Sea Island. Elle est entièrement dédiée à l’aéroport et, vous vous en doutez, est un peu excentrée. Pour pouvoir rejoindre le centre-ville, la meilleure option est de prendre le métro via la Canada Line. En 25 min grand max vous rejoindrez Vancouver, à vous ensuite de construire votre itinéraire pour atteindre votre logement. La compagnie qui gère les transports en commun s’appelle Translink, vous pouvez installer leur application si vous le souhaitez. Elle a divisé la ville en 3 zones avec un tarif plus ou moins élevé.
Pour la zone 1, le ticket vaut 3,10 $ (env. 2,30 €), zone 2 : 4,45 $ (env. 3,40 €) et zone 3 : 6,05 $ (env. 4,60 €). Si vous regardez le plan ci-dessus, la Canada Line qui vous permet de rejoindre le centre-ville à votre arrivée traverse 2 zones, votre billet vous coûtera 3,40 € (tarif 2022). Mais si vous envisagez de faire plusieurs trajets dans la même journée, il est peut être plus économique d’opter pour un billet journée à 11 $ (env. 8,30 €) 😉 je vous laisse faire le calcul !
Pour vos trajets du quotidien, il faut se rendre à l’évidence, le métro n’est pas la meilleure option. Il y a très peu de stations, et ceci s’explique par le fait que la ville n’est pas très grande. Donc, soit vous optez pour la marche à pied, qui est une très bonne option pour découvrir la ville, soit vous montez dans un bus pour les trajets les plus longs. C’est toujours Translink qui est à la tête du réseau de bus, le plus simple pour trouver votre itinéraire est d’utiliser leur trip planner.
Le logement
Pour notre passage à Vancouver, nous avons opté pour le Barclay Hotel, dans le quartier West End. Cette partie de la ville est la plus vivante, il y a beaucoup de commerces, et, accessoirement, c’est là que se situe le village LGBTQIA+ : Davie Village. Qu’on se le dise, l’hôtel était un peu vieillot, la chambre petite, mais … c’était tout à fait convenable. Il semblerait que le nom de l’hôtel fasse référence à Eddie Barclay, l’établissement vendant son concept autour d’un esprit européen … j’avoue je cherche encore le rapport … 😅.
En temps normal, l’hôtel présente un restaurant et un bar, mais … COVID oblige, nous n’avons pas pu en profiter.
Par contre, en ce qui concerne la localisation, vous ne trouverez pas mieux ! Vous êtes proche de tous les centres d’intérêt : 25 min à pied de la Baie des Anglais, 20 min du Stanley Park, 15 min du centre commercial de la ville.
La curieuse Gastown Steam Clock
Premier step, direction le quartier de Gastown pour aller à la rencontre de la fameuse horloge. Vous l’avez sans doute vu dans vos cours d’histoire, la machine à vapeur est une invention du XVIIIème siècle qui a permis une avancée majeure de l’ère industrielle. La vapeur étant une source d’énergie non négligeable pour faire fonctionner des mécanismes des plus complexes. Néanmoins, ne vous y trompez pas, l’horloge de Gastown est beaucoup plus récente qu’elle ne laisse penser.
C’est un certain Raymond Saunders, un horloger canadien, qui a construit cette horloge en 1977, avec un mécanisme assez complexe. Pour vous expliquer rapidement, la vapeur est produite par une usine proche du viaduc de Géorgie, à l’Est de la ville. Cette dernière alimente une mini machine à vapeur qui va elle-même entrainer un système de chaînes pour permettre de faire bouger les aiguilles. Toutes les 15min, l’horloge sonne grâce à des sifflets qui reproduisent le son des carillons de Big Ben (oui, on n’oublie pas l’héritage britannique 😉). Le mécanisme est visible à travers les vitres de l’horloge. Néanmoins, je vais un peu casser le rêve, depuis 1986, l’horloge fonctionne grâce à un système électrique, car elle était bruyante et incapable d’indiquer l’heure exacte (il fallait la remettre à l’heure régulièrement).
Ok, mais pourquoi la vapeur arrive jusqu’à ce quartier et surtout, pourquoi s’embêter à construire une horloge ?!
Le quartier Gastown a été totalement rénové au début des années 70. À l’origine, il devait être rasé pour laisser place à un énorme projet autoroutier. Des militants ne l’ont pas entendu de cette oreille et se sont mobilisés pour trouver une alternative : la rénovation du quartier pour lui redonner un aspect plus sympathique. Il faut dire qu’après la grande dépression des années 30, Gastown était totalement délabré. Pendant la rénovation, les architectes ont décidé de construire un savant circuit de chauffage urbain grâce à la vapeur, plutôt cool non ?
Sauf que l’inconvénient, ce sont de large jets de vapeur qui s’échappaient du sol. Pour contenir les émissions et pour éviter les accidents, l’horloger Saunders fut missionné pour construire cette fameuse horloge qui, aujourd’hui, reste une véritable curiosité.
L’iconique parc Stanley : terre des natifs
Avec ses 4 km², le Stanley Park est plus grand que Central Park, c’est même le troisième plus grand parc urbain d’Amérique du Nord. À l’origine, il était le territoire des Salish de la côte, une des nombreuses Premières Nations qui peuplaient la province de la Colombie-Britanique. Parmi eux, se trouvaient des individus rattachés au peuple Musqueam, Tsleil-Waututh et Squamish, c’est à ces derniers qu’appartenait le célèbre chef Joe Capilano qui donna son nom à la rivière située au nord du parc Stanley.
Photographie du chef Joe Capilano
Seulement voilà, dès l’ouverture du parc en 1887, toutes les populations autochtones qui avaient élu résidence dans cette région boisée furent expulsées pour construire une route traversant le parc. Malheureusement, ce sont des milliers d’artefacts qui furent perdus et abimés lors de ces travaux …
L’objectif était alors de faire du parc un lieu récréatif : zoo, piste d’athlétisme, bassin … Tout a été fait pour attirer les habitants pour qu’ils puissent se divertir. Plusieurs grands travaux virent également le jour : des ponts, des routes et des pistes dont la fameuse Seawall qui permet de longer le parc de Coal Harbour à la Baie des Anglais.
Aujourd’hui, comme pour commémorer le passé de ce parc, une exposition de mâts totémiques a vu le jour en 1920. Ils proviennent d’artistes natifs du nord de l’île de Vancouver et locaux. Ce site est essentiellement construit pour le tourisme et même s’il impressionne par sa beauté, c’est presque avec un sentiment de regret que nous les observons.
Je vais m’autoriser une parenthèse sur la thématique des Autochtones au Canada.
Déjà, oui, il y avait des « indiens » au Canada, ils ne s’arrêtaient pas à une frontière qui n’existait pas à l’époque. Cela semble évident, mais il faut avouer que l’on parle beaucoup des Premiers Peuples aux Etats-Unis mais moins de ceux qui avaient choisi le Nord.
Les Premières Nations regroupent un nombre assez impressionnant de peuples qui ont chacun leur propre mode de vie, culture, rites, dialecte, … Il est totalement inconcevable de les mettre tous dans le même panier. Je vous ajoute ici une page qui liste l’ensemble de ces nations en ce qui concerne l’actuel territoire canadien (oui, c’est Wikipedia, mais j’avoue que pour ce genre de liste, le site est plutôt utile). Au total, nous comptons environ 630 communautés de Premières Nations à travers le Canada, 50 nations et 50 langues autochtones parlées. Parmi ces nations, nous pouvons citer les Abénaquis, les Cris, les Mowhawks, les Micmacs … Pour lesquels vous trouverez différentes orthographes … je ne vous cache pas qu’il est très difficile de s’y retrouver.
Ensuite, lorsque l’on parle des Autochtones, il faut savoir différencier les Premières Nations, des Inuits et des Métis.
- Inuits : Dans la langue Inuktitut, le terme « Inuits » signifie « le peuple« , il désigne les personnes originaires des Territoires du Nord. Ils sont différenciés des Premières Nations, car ils n’ont pas du tout suivi le même tracé migratoire. Ainsi alors que les First Nations se sont déplacées dans l’ensemble de l’Amérique, les Inuits, eux, ont circulé le long du cercle polaire. Nous les retrouvons au Canada, en Alaska, mais également dans le nord de la Russie ou dans le nord de la Norvège.
- Métis : Ce sont des personnes descendant à la fois des peuples colonisateurs et des Premières Nations.
Pourquoi les différencier ? Car ces trois groupes ethniques n’ont pas eu les mêmes expériences, ils n’ont pas vécu les évènements historiques de la même manière. Ainsi, les Premières Nations ont subi de plein fouet la colonisation, les Inuits, de par leur localisation, l’ont également subit mais d’une manière différente, et les Métis sont confrontés à une tout autre problématique, bien plus récente, puisqu’ils sont le fruit de cette colonisation.
Si l’histoire des First Nations montre beaucoup de lacunes car essentiellement basée sur la culture orale, il est évident que ces peuples ont connu des actes qui nous semblent, aujourd’hui, totalement immoraux. Les colons britanniques et français ont été envoyés au XVIème siècle afin d’établir des relations avec ces peuples, et vous n’êtes pas sans connaître la suite de l’histoire : c’est un véritable contrôle qui s’est exercé. Il faut savoir que les Premières Nations n’ont jamais été passives, le mouvement de contestation et de résistance a toujours été présent. Ce point fait partie intégrante de leur identité et de leur culture aujourd’hui. D’ailleurs, la loi fédérale sur les indiens, crée en 1876 pour encadrer la transition des Premières Nations vers une culture « européenne« , bien que modifiée de nombreuse fois, est encore et toujours en vigueur aujourd’hui.
Ce passif compliqué n’a pas aidé à l’élaboration d’une cohabitation harmonieuse, et aujourd’hui encore, les conditions de vie des Autochtones sont complexes. Les natifs souffrent de la discrimination, conditions de vie compliquées, pauvreté … Pour vous donner quelques chiffres :
- 1 Autochtones sur 5 vit dans un logement qui nécessite des réparations, que ce soit au sein des réserves ou non
- Malgré une scolarisation de plus en plus longue, la proportion des personnes occupant un emploi n’augmente pas. La discrimination à l’embauche est encore très forte et les préjugés quant à la difficulté d’insertion des natifs ont la vie dure …
- Les femmes autochtones sont trois fois plus susceptibles d’être victime d’un crime violent. Ceci pour la simple raison que les affaires concernant les personnes issues des Premières Nations sont très peu médiatisées. Donc les auteurs de crime sont très peu inquiétés.
Et ma parenthèse commence à être très longue … donc je terminerai par le vocabulaire à utiliser. Il faut le plus possible éviter d’utiliser le terme « indien » pour désigner les Premières Nations. Ce mot a été instauré par les colons (vous vous souvenez de cette histoire de Christophe Colomb qui avait pour objectif de rejoindre les Indes). Aujourd’hui, ce terme est offensant, de même que « esquimau » pour désigner les peuples inuits. Ce dernier signifierai « mangeur de viande crue » ou encore aurait un rapport avec les raquettes à neige et donna par la suite son origine à la marque de crème glacée en bâtonnet aujourd’hui disparue (on comprend pourquoi 😅). Dans tous les cas, ils sont moqueurs et ne sont pas reconnus par ces peuples eux-mêmes : à bannir.
Sur la route de la Baie des Anglais
Revenons à nos moutons, nous étions sur la rive Est du Stanley Park, et nous avions pour but de traverser le parc pour rejoindre la Baie des Anglais à l’Ouest. Nous aurions pu passer par le sentier qui fait le tour du parc pour l’explorer plus en profondeur, mais il fallait compter au minimum 1h30 de marche et … je commençais déjà à congeler … Sachant que nous n’avions pas prévu de rentrer à l’hôtel avant le soir et qu’il était à peine 10h00 … Mieux valait se préserver. C’est un des inconvénients quand on voyage en hiver dans les pays froids, il faut parfois l’écouter un minimum pour ne pas subir et, dans les pires des cas, se faire du mal.
Afin de rejoindre la Baie de Anglais, nous avons choisi de nous diriger vers le Lost Lagoon. Autrefois, il était simplement un bas fond qui se remplissait à la marée montante depuis le Coal Harbour. Son nom fut donné par la poète d’origine Mohawk, Pauline Johnson, également connue sous le nom Tekahionwake. Elle expliquait qu’elle avait l’habitude de se promener en canoë dans cette zone paisible mais que, malheureusement, le point d’eau était souvent à sec lors de ses balades … C’était son lagon perdu jusqu’à la prochaine marée 😊.
Le conseil du Parc Stanley officialisa le nom bien après la mort de Tekahionwake, en 1922. À cette date, le Lost Lagoon avait été totalement perdu (la marée ne parvenait plus à le remplir), puis enclavée avec la construction de la chaussée pour rejoindre le parc. Une jolie histoire pour un lieu qui fut une véritable bonne surprise.
Photo de Tekahionwake
Après 6 minutes de marche, vous arriverez au niveau de Second Beach, une plage qui marque le début de la Baie des Anglais. Vous pouvez la longer, elle offre une belle vue sur les bâtiments du centre-ville.
Si votre séjour a lieu pendant les mois d’été, vous pourrez éventuellement profiter des plages de cette baie. Néanmoins, je ne sais pas du tout si elles sont agréables et si elles ne sont pas trop assaillis lorsque les beaux jours reviennent. Après cette petite balade, vous arriverez au cœur du quartier West End.
Et en dehors de la ville …?
Nous avions prévu de prendre un peu de hauteur pour rejoindre la Grouse Mountain. Lorsque vous arrivez à Vancouver, vous ne pouvez pas la rater, elle fait partie du paysage et offre une vue digne d’une carte postale. Le mont Grouse fait partie des montagnes des North Shore, ce massif montagneux est situé à l’extrême pointe sud du chaînon du Pacifique, lui-même appartenant aux chaînes côtières du Pacifique regroupant des montagnes allant de l’île Kodiak en Alaska, jusqu’au Mexique.
La plupart des vancouverois apprécient de rejoindre la station de ski installée sur cette montagne pour passer du temps en famille ou entre amis. La station offre plusieurs activités, même pour ceux qui ne savent pas skier (comme moi 😅) : raquettes, patinage, luge … Vous pouvez aussi simplement vous promenez dans la station … Pendant la période des fêtes de fin d’année, vous avez également des activités liées à cette thématique.
Nous avons donc décidé de consacrer une demi-journée pour monter et explorer. Sans la location de ski, nous pensions nous en tirer pour un prix raisonnable …. Erreur. Mon objectif n’est pas de vous déconseiller d’aller à Grouse Mountain mais … Il faut y consacrer une journée entière pour rentabiliser le prix de la remontée mécanique, et pour cela … Mieux vaut savoir skier. Le fait est, pour prendre la télécabine, il vous faudra débourser 69$ (env. 52,50 €). Alors certain pourront me dire que c’est les prix pratiqués par les stations de ski … C’est possible, loin de moi l’idée de juger le pricing, néanmoins nous avons jugé que c’était trop cher pour le temps que l’on allait passer en altitude et les activités que nous allions pouvoir faire. C’est un peu dépités que nous avons rebroussé chemin … Premier petit raté du séjour.
Qu’est-ce qu’on mange ?
Je vous en ai parlé au tout début de cet article, Vancouver est marquée par le multiculturalisme, et principalement sa proximité avec l’Asie. Vous trouverez de très nombreux restaurants asiatiques, c’est même quasiment la plus grosse offre dans West End. D’ailleurs, fait assez drôle, c’est la première fois depuis notre voyage au Japon en 2015 que je rentrais dans un konbini, les magasins de proximité à la japonaise (oui, je vis en province … 😅).
Si je devais vous conseiller une adresse, je pense qu’il faut impérativement tester le restaurant Horin. C’est un lieu où les ramens sont rois. Vous avez le choix entre plusieurs saveurs et vous pouvez également composer votre propre combinaison. Evidement vous retrouvez quelques tempuras pour l’apéritif. Si vous aimez la nourriture asiatique, vous pouvez y aller sans méfiance, c’est vraiment délicieux.
Le Horin de Vancouver est le seul restaurant de cette chaîne au Canada, tous les autres sont installés au Japon, dans la préfecture de Fukuoka.
Au cœur des Rocheuses : l’Alberta
Les transferts
Tel qu’évoqué précédemment, nous avons opté pour la location de voiture afin d’effectuer nos trajets. Nous avons donc réservé un SUV via la compagnie SunnyCars qui nous a mis à disposition un Ford Escape. Nous sommes retournés à l’aéroport pour la prise en main et zou ! Nous avons décollé pour emprunter la célèbre route Sea to Sky.
Cette highway est souvent présente dans les listes des plus belles routes du Canada car elle passe le long de la Baie Howe qui présente une ramification de fjords, puis, elle vous emmène jusqu’en haute montagne pour admirer les forêts de conifères : d’où son surnom, de la mer au ciel. Sur la route, vous croiserez la cascade Shannon même si en hiver, son débit était assez réduit, c’est toujours un joli spectacle.
Alors, certes, ce n’est pas le trajet le plus direct, et en hiver, ce détour peut vous rajouter jusqu’à 2h de route … Mais, selon moi, le jeu en vaut vraiment la chandelle. Il nous a fallu 3 pauses pour pouvoir rejoindre Golden.
- La première à Whistler où nous avons déjeuné dans le village de la station de ski.
- La deuxième à Lilooet pour un café dans un Tim Hortons. Cette petite ville a des air de western même en hiver, de longue avenue avec des bâtiments aux façades plates typique de l’architecture Boomtown. Et pour cause, Lilooet fut le théâtre de la ruée vers l’or du milieu du XIXème siècle puisqu’elle est située au bord du fleuve Fraser.
- La troisième juste après Kamloops pour grignoter des cookies aux cranberries et manger au Subway comme de vrais Canadiens 😁.
Attend Charlotte, c’est qui ce Tim Hortons ?
Croyez-moi, au Canada, vous ne pourrez pas passer à côté, ces fast food sont omniprésents. Crée en 1964, les établissements virent le jour après une association entre Ron Joyce et le joueur de hockey sur glace professionnel Tim Horton. Après une courte acquisition par Wendy’s, Tim Hortons fait désormais parti du groupe Burger King. Les restaurants sont connus pour leur café et leurs donuts mais servent également des burgers. Au Canada, on compte plus de 4 500 Tim Hortons (contre 1 400 McDonald’s, environ 400 Wendy’s et 300 Burger King).
De vous à moi, je n’ai jamais réussi à finir leur café tellement je le trouve fade et pour ce qui est des pâtisseries … Ce n’est pas vraiment ma came. Mais ça suffit de digresser. Nous avons atteint Golden après 14 heures de route, à 23h00.
Le logement
Pour notre passage en Alberta, nous avons choisi un logement qui nous paraissait à la fois proche de tous les lieux d’intérêt, et accessible en plein hiver. La région étant plutôt sauvage, il était important pour nous de pouvoir garer notre voiture et de ne pas avoir à la pousser tous les matins 😅. C’est donc dans le petit village de Golden que nous avons trouvé notre pied-à-terre. Pour être précise, cette ville est située en Colombie-Britannique, à environ 45km de la frontière avec l’Alberta. Elle a l’avantage d’être idéalement située et moins onéreuse que la ville de Banff, mais vous pouvez très bien choisir une autre localité longeant la route transcanadienne.
Concernant l’établissement, nous avons logé dans un des hôtels Days Inn qui couvre la totalité du pays. Cette chaîne appartenant au grand groupe hôtelier Wyndham est d’origine américaine et détient des établissements au niveau international (en France à Nice, également en Angleterre, Allemagne, mais aussi en Inde, Indonésie, et bien sûr aux Etats-Unis et en Amérique du Sud). Au Canada, vous croiserez beaucoup de Days Inn qui sont les adresses avec un bon rapport qualité/prix. Et nous ne pouvons pas dire le contraire … Les équipements sont standardisés mais plus que corrects : lit confortables, salle de bain dans la chambre avec suffisamment de rangements, et parfois, le petit-déjeuner inclus … À un prix plus que correct. C’est une valeur sûre même s’ils manquent un peu de charme 😊.
Le Days Inn de Golden est particulièrement fréquenté par les Canadiens qui profitent de leur week-end pour aller faire du ski dans la station de Kicking Horse voisine. Oui, encore du sport d’hiver, vous remarquerez au fil de cette série que les Canadiens sont vraiment férus de ski, raquette, luge, motoneige…
Les parcs nationaux de Banff et Jasper
C’est à l’intérieur de ces deux parcs que ce concentre les principaux spots des Rocheuses canadiennes. Cette chaîne de montagnes s’étend du Nouveau-Mexique au sud jusqu’à l’extrême nord de la Colombie-Britannique. Elles ont été un obstacle de taille pour les colons lors de la conquête de l’Ouest.
Pour entrer dans les parcs, il vous faudra payer un droit d’entrée qui permettra de nourrir une cagnotte pour entretenir ces espaces. Les parcs Jasper, Banff, Yoho et Kooteney bénéficient d’une entrée commune, vous n’aurez donc qu’à payer une seule fois. En tout, nous avons déboursé 27,60 € (à l’époque cela équivalait à 40$) pour nous deux, et pour deux entrées, nous souhaitions y retourner le lendemain. En été vous avez également un tarif pour une autorisation de camper, je vous laisse visiter ce site qui permet de voir l’ensemble des prix.
Cela peut paraître surprenant mais, comme tout est à l’échelle x1 000, les parcs se visitent en voiture. Vous avez une route qui vous permet de traverser la zone et vous vous garez pour admirer et explorer. Il est également difficile de comprendre où s’arrête Banff et où commence Jasper, je vous ai trouvé une carte qui vous permettra de vous repérer.
Je vous mets quelques photos random du parc pour que vous puissiez voir la beauté des paysages, puis, je ferai un focus sur les lieux qui, selon moi, sont des incontournables.
Le lac Louise
Niché entre la montagne Farview et le mont Saint Piran, ce lac impressionne par sa couleur turquoise en été. Si vous faites une recherche sur notre ami Google, vous verrez sans doute une majorité de photos en pleine période estivale, là où, selon moi, le lac Louise révèle toute sa beauté.
Mais nous sommes en plein mois de décembre, logiquement, l’eau avait revêtu son manteau givré et c’est un tout autre spectacle qui se présentait devant nos yeux.
Pourquoi le lac Louise ? C’est encore une fois une référence à la monarchie britannique, la 4ème fille de la reine Victoria portait ce prénom. Néanmoins, les autochtones de la région, les Assiniboines, lui préfèrent le nom de Ho-run-num-nay qui signifie « le lac des petits poissons« , bien plus poétique.
L’étendue d’eau est l’occasion d’accueillir des activités pour divertir les Canadiens de passage et les touristes : patinoire et sculpture sur glace qui ravissent également les clients de l’hôtel du Château Fairmont. Cet énorme bâtiment serait l’hôtel offrant la plus belle vue du monde. Ouvert en XIXème siècle, il accueille une clientèle fortunée : environ 650 € la nuit pour une semaine en basse saison, pour 2 personnes avec petit dej’, je vous laisse juger 😉. Petite anecdote cocorico, le Château Fairmont appartient au Groupe Accor, grand groupe hôtelier français.
Les chutes Athabasca
Contrairement au lac Louise qui se situe dans le parc de Banff, les chutes Athabasca sont beaucoup plus au nord, dans le parc Jasper. Ces cascades ne sont pas les plus hautes, ni les plus puissantes, mais elles sont situés dans un cadre tout simplement magique. Avec en arrière-plan le mont Kerkeslin, l’eau creuse la roche comme si elle la mangeait et se déverse dans un vacarme qui vous oblige à vous taire et observer. Même en plein hiver, elle est active et offre vraiment un spectacle magique.
Le lac Emeraude
Nous retournons dans le sud pour nous diriger vers le parc de Yoho. Oui, je n’en ai pas particulièrement parlé jusqu’ici, il est moins notable, mais si vous avez une chose à aller voir, c’est le lac Emeraude. Tout d’abord, ne vous trompez pas, il existe une multitude de lac Emeraude sur la Terre étant donné que le parallèle entre la pierre précieuse et la couleur de l’eau est plutôt évident. Le lac Louise lui-même, s’appelait le lac Emeraude avant de prendre le nom de la marquise, c’est pour dire.
Donc, nous parlons bien du lac Emeraude en Colombie-britannique. Pour la couleur, vous vous en doutez, nous repasserons, mais le cadre est tellement charmant … Il est entouré par les montagnes de la chaîne du Président, et les monts Burgess et Wapta. Sur sa rive, se situe un complexe de chalets hôteliers et un restaurant qui vous offrira un cadre privilégié.
Évidement, la visite des parcs en lui-même est intéressante. Je vous invite a les parcourir en voiture et à sortir aussi souvent que possible pour explorer. Si vous avez emmené des raquettes avec vous, c’est le meilleur plan pour pouvoir sortir des routes sans risquer de vous blesser.
La démesure du West Edmonton Mall
Vous avez sans doute déjà vu dans les films et les séries américaines, ces grands temples de la consommation que sont les « malls » ? En France, nous les appelons « Centres Commerciaux« , mais force est de constater que les malls américains sont sur une autre échelle 😅. Le plus grand centre d’Amérique du Nord se trouve au Canada et se nomme le West Edmonton Mall (WEM), situé, comme son nom l’indique, à Edmonton. Cette ville est la capitale de la province de l’Alberta (ce n’est pas Calgary comme nous aurions pu le penser).
Le West Edmonton Mall compte 350 000 m² de surface commerciale, sur ses 500 000 m² total. C’est donc le 3ème plus grand centre du monde, après le South China Mall et le Golden Ressources Center tout deux situés en Chine et construit dans les années 2000. Car, oui, le West Edmonton Mall a vu le jour au début des années 80, une véritable prouesse à son ouverture qui, encore aujourd’hui attire près de 22 millions de visiteurs chaque année.
En plus d’accueillir plusieurs centaines de boutiques, le WEM impressionne par ces espaces dédiés aux loisirs. C’est ainsi que vous pourrez découvrir : des salles de cinémas (27 écrans au total), un parc d’attractions avec un énorme bateau pirate, une piscine centre aquatique, une patinoire, un lac intérieur et bien sur énormément de foodcourts, un hôtel … La démesure à l’état pur.
Honnêtement, je pense que nous n’avons pas pu voir la moitié du centre, il faut dire que notre logement n’était pas à côté et que nous avons dû faire un sacré détour pour pouvoir voir de nos propres yeux ce mastodonte qui donne un peu le vertige. Pour les plus curieux, je vous note ici le site officiel du WEM, vous pourrez regarder la liste des enseignes présentes, même si pour la plupart elles nous sont complétement inconnues, nous pouvons noter la présence de Dr. Martens, Forever 21, Gap, Lacoste, L’Occitane, Louis Vuiton (cocorico), Oakley …
C’est sur ce que se termine notre étape dans les Rocheuses, à mi-chemin entre la Colombie-Britannique et l’Alberta. Un dernier petit conseil avant de terminer ce step : si vous cherchez un endroit où manger un morceau, je vous conseille le Whitetooth Bistro.
Prochaine étape : nous prenons l’avion à Calgary pour rejoindre l’Ontario. Au programme : Toronto, les chutes du Niagara et la capitale Ottawa. C’est par ici !
@Cwmtraff & @Tinytwine