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Passer Noël au Canada 🍁 – Étape 3 : Le Québec et le Nouveau-Brunswick

Décembre 2021 – Janvier 2022

Bye bye l’Ontario, nous entrons une bonne fois pour toute dans la province du Québec ! Avec ses 1 542 056 km², c’est la plus grande province du pays et je ne vous apprends rien en vous disant que c’est la seule qui a le français comme langue maternelle. Pour autant, je trouve que nous sommes assez peu informés sur l’histoire du Québec, nous considérons les québécois comme de lointain cousins et pourtant, j’ai le sentiment que très peu d’individus savent pourquoi les québécois parlent français … Autrement dit, au-delà de Céline Dion et Garou, notre connaissance est plutôt limitée 😅.

Loin de moi l’idée de vous faire un cours complet sur l’histoire du Québec, pour autant, il me tient à cœur de préciser certains points qui, au-delà de contribuer à une meilleure compréhension des enjeux, permet aussi d’avoir en tête un pan de notre histoire que nous avons tendance à trop passer sous silence.

Tout d’abord, ça veut dire quoi « Québec » ? En langue algonquine, on le traduit par « là où le fleuve se rétrécit » en référence au fleuve Saint-Laurent. Fleuve qui, à l’arrivée des colons, fut d’une importance considérable. Jacques Cartier, sous la direction de François Ier, fut le premier à y naviguer et, à l’époque, il pensait qu’en suivant ce fleuve il pourrait atteindre la ChineL’explorateur découvrit dans un premier temps l’actuelle Gaspésie en 1534 où il fit la rencontre des premiers peuples natifs avec lesquels il commence une relation commerciale de fourrures.

Il faut dire que l’actuel Québec est une zone qui était fortement peuplée par différentes tribus natives. Je vous renvoie sur mon premier article où j’ai fait une liste non exhaustive des First Nation présentes sur le territoire canadien. Aujourd’hui encore, il subsiste de nombreuses nations natives au Québec, je vous ajoute ci-dessous une carte qui les répertorie.

Source : www.sac-isc.gc.ca

Vous imaginez bien que les relations entre les Français et les autochtones se sont rapidement détériorées au fur et à mesure que Jacques Cartier faisait comprendre à l’ensemble de ces peuples que le territoire était désormais la propriété du roi de France. En 1608 un nouveau protagoniste fit son apparition : Samuel de Champlain. Ce dernier fut également missionné par le roi de France, Henri IV, afin de continuer la construction de la Nouvelle France.

Champlain fut le premier à s’installer en Acadie (nous reviendrons plus tard sur ce territoire qui, aujourd’hui, se trouve au Nouveau-Brunswick) avant de se rendre à Québec et d’y ancrer la population française de manière pérenne. Il fut également un acteur de poids dans le conflit opposant les peuples algonquiens et hurons, qui l’aidaient dans le commerce de fourrure, et les iroquois qui sont beaucoup plus belliqueux. Ces conflits étaient présents depuis de nombreuses années, mais ont été amplifiés par l’arrivée des colons puisque des intérêts économiques sont entrés en jeu (le salaire versé pour la traite des fourrures notamment). La guerre cessa en juillet 1567. Mais ce n’est qu’en 1701 que le traité de la Grande Paix de Montréal entérina les conflits avec les natifs.

Samuel de Champlain

Au XVIème siècle, les relations entre les Français et les natifs ont perduré et les échanges entre les peuples ont créé la singularité de la population canadienne et notamment leur rapport de proximité avec la nature et à la propriété quasi inexistante. Pour pouvoir se comprendre, il fallait faire appel à ce que l’on nommait à l’époque des truchements, ce sont des sortes d’interprètes. C’est avec eux que Jean Nicolet parti pour explorer le territoire et enfin retrouver la Chine ! Mais, comme vous vous en doutez, il n’atteignit que le lac Michigan en 1634. Les Français n’ont ensuite cessé d’aller de plus en plus vers le sud jusqu’à atteindre la baie d’Huston et l’actuelle Louisiane (qui se nomme ainsi grâce à Louis XIV 😉😉) en 1682. À la fin du XVIIème siècle, il faut se rendre à l’évidence, la Chine n’est pas au sud, et les Français changent de stratégie et situe l’Asie vers le Manitoba actuel.

En route vers l’Ouest ! C’est une expédition orchestrée par la famille la Vérendrye, ils passèrent les grands lacs et rencontrèrent d’autres First Nations : les Assiniboines, les Mandans et les Sioux entre autres qui vivent tous dans ce que l’on appelle les prairies : l’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba. Ils avancèrent jusqu’à se retrouver face à un obstacle de taille : les Rocheuses. Cet épisode sonna la fin de l’expansion vers l’Ouest, alors que, si on remet en perspective, l’océan Pacifique n’était plus si loin. Si je vous parle de tout ça, c’est, entre autre, pour vous faire comprendre l’importance des Français dans la découverte du nord de l’Amérique. Je ne suis pas chauvine pour 3 sous, et même si les connaissances retirées sont inestimables, il ne faut pas oublier que cette période ne fut pas des plus exemplaire, notamment dans le rapport de force entretenu avec les natifs.

Pendant ce temps, sur le territoire de l’actuel Québec, le conflit avec les Anglais fait rage. La raison ? Les ressources naturelles notamment à Terre-Neuve : c’est-à-dire la pêche et la traite des fourrures. En 1629, les frères Kirk s’emparent de Québec pendant 3 ans. Il faut dire que les affrontements entre les Anglais de la Nouvelle-Angleterre et les Français de la Nouvelle France ponctuèrent par de nombreuse fois l’histoire. En 1713 un nouveau traité de paix, celui d’Utrecht, est signé. Celui-ci acte plusieurs cessions de territoire : la France cède Terre-Neuve, l’Acadie, la baie d’Hudson et reconnait un protectorat à l’Angleterre sur les territoires iroquois. À l’époque, la Nouvelle-Angleterre est plus développée sur le plan économique et démographique.

Suite à ces décisions, la majorité des Acadiens refusèrent de prêter allégeance à la couronne britannique. Les conséquences furent radicales : le peuple d’Acadie fut déporté en 1755 par bateau. Les familles furent séparée jusqu’en Nouvelle-Angleterre, vers la Louisiane et en Europe. À cette époque, la France remet beaucoup en cause sa colonie alors que les Anglais y voit une véritable position stratégique pour gagner l’ascendant. La métropole abandonna petit à petit la colonie en n’envoyant aucun renfort pour contrer l’expansion anglaise qui réalisa une véritable conquête jusqu’à la capitulation en 1760. Le climat s’apaise alors, pour autant, les Canadiens français deviennent sujets d’un pays qui n’a pas la même langue, les mêmes habitudes ni la même religion

Pendant toute cette période nous parlions de Canadiens français pour désigner les habitants, ce n’est qu’en 1964 que l’on adopta le mot Québécois. Et justement, je vais faire un énorme bond dans le temps pour arriver au XXème siècle. Dès 1960, les libéraux avec Jean Lesage arrive au pouvoir en délogeant l’Union Nationale de l’assemblée législative. C’est un véritable renouveau pour les Québécois accentué par la jeunesse des Baby Boomers. L’éducation devient gratuite et les écoles mixtes, les femmes obtiennent de nouveaux droits pour se diriger vers davantage d’égalité des sexes. Les médias sont en effervescence et c’est un véritable bouillonnement culturel qui se dessine. La question de l’indépendance du Québec ne tarde pas à venir sur le devant de la scène, le RIN (Rassemblement pour l’Indépendance Nationale) poursuit des buts radicaux ayant pour objectif d’imposer la question nationale dans tous les débats. En 1964, la visite de la reine Elisabeth II est vécu comme une provocation et la situation s’envenime.

L’unioniste Daniel Johnson est élu premier ministre en 1966, il considère l’indépendance comme une priorité. En juillet 1967, Montréal accueille l’Exposition Universelle, et Charles De Gaulle en profite pour passer une tête et tout au long de son séjour, il délivra des discours en faveur de l’indépendance. Cette idée fit l’objet de nombreux référendums qui se soldèrent tous par un « non » à l’indépendance. Aujourd’hui, la question est toujours d’actualité et retient entre 35 % et 40 % d’appuis.

Bon, ok, je vous l’accorde, cette fois-ci, ma parenthèse historique était bien plus longue que d’habitude, j’espère ne pas vous avoir perdu … Nous pouvons rentrer dans notre séjour avec le sommaire :

La région Saguenay – Lac Saint-Jean

Si vous avez bien suivi, nous voici sur le départ d’Ottawa, direction la région qui couvre la ville de Saguenay et le Lac Saint-Jean. Cette zone forme une sorte de vallée au niveau de la rivière Saguenay, entourée de part et d’autre de montagnes : le massif des Laurentides et les Monts Valin.

Les transferts

Pour rejoindre le Lac Saint-Jean, il faut longer la rive du Saint-Laurent et bifurquer au niveau de Trois-Rivières pour rentrer dans les terres. Il faut compter 7 heures de route, autant vous dire que vous allez devoir faire des pauses pour recharger les batteries.

Pour faire vos haltes, vous pouvez attendre d’arriver dans la banlieue de Montréal ou de Trois-Rivières. Vous y trouverez des fast food, des cafés, des supermarchés … tout ce dont vous pouvez avoir besoin. Autrement, je vous conseille de faire des arrêts au niveau de Grandes-Piles et de la Tuque qui sont situés dans le parc de la Mauricie. Cet endroit est encore très sauvage et ponctué de points d’eau : plutôt très mignon.

Halte routière à côté du Sentier Père Jacques-Buteux

Le logement

La zone étant assez éloignée des grands centres-villes, l’offre de logements était moins importante. Nous avons, tout de même, déniché un petit appartement en location entre particulier dans le village de Alma. Le logement était en entier pour nous tout seul avec un salon, une salle-de-bain, une chambre et une buanderie avec lave-linge et sèche-linge, vraiment royal.

À vrai dire il semble que l’ensemble du bâtiment soit constitué de plusieurs petits appartements appartenant au même propriétaire et tous regroupés sous le nom des Logements Harvey. Comme une sorte d’appart-hôtel déguisé en pseudo Airbnb … Quoiqu’il en soit, le lieu est vraiment soigné : si vous souhaitez faire une halte dans cette zone du Québec, vous pouvez réserver les yeux fermés.

Passage éclair entre le lac et Hébertville

Notre premier objectif était de rejoindre le Lac Saint-Jean afin d’en longer une bonne partie. Seulement … nous n’avions pas trop anticipé cette partie du séjour, nous allions bien « voir sur place » … Et le fait est, il est impossible de faire « rapidement » le tour du lac : il fait plus de 1 000 km², soit près de 3h en voiture sans s’arrêter.
Cette zone du Québec était, à l’origine, peuplé par la nation des Innus (que l’on appelait les montagnais), ces derniers ont nommé le lac : Piékouagami, qui signifie « lac peu profond« . Et le fait est, en hiver, cette réserve d’eau se transforme en immense plaine de glace.

Installation de cabanes de pêcheurs prêts à creuser la glace sur la Plage Le Rigolet

Deuxième halte : Hébertville. Et je vous vois venir :

Pourquoi ce village ? Qu’est-ce qu’il a de si spécial pour mériter de s’y attarder ?

Je vais remettre un peu de contexte : le nom « Hébert » est largement répandu au Québec. Le premier Hébert à marquer l’histoire est Louis Hébert, ami de Champlain, qui partit d’Acadie pour s’occuper de gérer les habitants et la vie quotidienne à Québec pendant que la conquête faisait rage. Dans la région Saguenay – Lac Saint-Jean (SLSJ pour les intimes) c’est un autre Hébert qui se démarqua en explorant le lac dès 1849 : l’abbé Nicolas Tolentin Hébert. Il était alors en pleine recherche pour fonder Hebertville.

Ok super, mais c’est quoi cet lubie pour les Hébert ?

Et bien je serai succincte : le nom de famille de mon acolyte de voyage est Hébert, pas plus compliqué que cela 😂. Après cette info, le village d’Hébertville est tout à fait charmant et c’est la plus vieille municipalité du comté, donc … Si l’envie vous en dit, allez y faire un tour !

« En Gaspésie. Tu connais ? C’est le meilleur endroit au monde pour les camps de vacances, y a la mer, la foret, les montagnes » – Truman dans Nos Jours Heureux

Notre passage éclair dans la région SLSJ se justifie par le fait que nous avions un sacré bout de chemin à effectuer avant de rejoindre notre prochain step : la Gaspésie. Si vous vous souvenez de l’introduction de cet article, je vous disais que les premiers colons de la Nouvelle-France sont arrivés sur cette péninsule (pour être plus exacte, ils sont arrivés par la baie des Chaleurs, mais je vous en parle juste après … 😊). En effet, la Gaspésie c’est ce bras de terre qui marque l’embouchure du Saint-Laurent et qui est réputé pour la richesse de ses paysages.

Les transferts

Pour rejoindre la Gaspésie, nous avons voulu, dans un premier temps, rejoindre la rive du Saint-Laurent en traversant les Laurentides via la route 381 afin de rejoindre Baie Saint-Paul. De là nous aurions longé le Saint-Laurent jusqu’à Québec pour pouvoir franchir le fleuve. En effet, en hiver il n’y a plus aucun ferry qui propose la traversée, ce qui oblige à faire un détour et perdre 3h, ce n’est pas rien ! Mais si vous partez pour les beaux jours, pensez à vous inscrire aux informations en temps réel pour connaître le trafic des ferries, notamment celui qui fait le trajet Saint-Siméon / Rivière-du-Loup.
Seulement voilà, vous vous en doutez, si j’utilise le conditionnel, c’est que tout ne s’est pas exactement passé comme prévu. Nous avons dû faire demi-tour au niveau du lac Ha! Ha! (oui, c’est bien son nom, ce n’est pas des blagues) vers Ferland-et-Boilleau, pour la simple et bonne raison que notre voiture ne parvenait pas à monter les pentes des collines des Laurentides : les itinéraires secondaires sont moins bien entretenus. Nous avons donc pris la route 175, plus accessible, et qui passait au cœur de la réserve des Laurentides. En tout nous avons fait 12h45 de route, 11h15 si nous n’avions pas fait notre demi-tour et en comptant les pauses.

En rouge premier trajet / En violet deuxième trajet

Justement, en parlant de pause, comme nous étions un peu dépité de notre « fail », nous n’avons pas traîné : une halte à la Boulange du Village à Ferland-et-Boilleau juste avant de faire demi tour, un petit Starbucks à Lévis, juste à côté de Québec, et un Subway à Rimouski pour grignoter un morceau. Pourquoi être si pressés me direz-vous ? C’est les vacances après tout ? Et bien, vous vous souvenez de l’annonce que nous avons eu la chance d’entendre juste avant de prendre notre vol pour Toronto ?

Route dans les Laurentindes

Et oui, le Québec avait réinstauré un couvre-feu à 22h … Je vous laisse faire le calcul … 😅Alors, je vous l’accorde, en tant qu’étrangers, nous aurions pu feindre l’ignorance … Par contre, plus problématique, le responsable de notre auberge en Gaspésie, lui, n’avait pas cette échappatoire …. 😅. Bon, je ne fais pas durer le suspense plus longtemps, nous sommes arrivés à 23h25, bien penauds, mais le responsable est tout de même venu nous ouvrir … ouf …

Le logement

Et justement, le logement, parlons-en ! Nous avons pris une chambre dans l’Auberge Pub Chez Bass. Manque de bol, le pub était, bien évidemment fermé, COVID oblige, mais l’auberge était bien active. Le propriétaire nous a orienté vers une chambre à l’étage, à première vue, le style est un peu vieillot mais, avec du charme. La chambre est constituée d’une seule pièce avec une cabine de douche (bon, moyen pour l’intimité, mais soit), d’un lavabo et d’une mini-pièce avec un WC. En somme, c’est assez spartiate mais … l’ambiance générale était chaleureuse et nous étions plutôt à l’aise.

Le petit-dej était compris, ce qui nous a évité de chercher notre café dès le matin, plutôt pratique : nous avions anticipé que Sainte-Anne-des-Monts était un petit village 😉. Au final, nous étions tellement bien en Gaspésie et dans cette auberge que nous nous sommes trompés en restant une nuit de plus. Preuve que les propriétaires étaient super sympas : nous n’avons eu qu’un petit mot sur notre porte, et nous avons seulement régler la nuit supplémentaire.

Au niveau de la localisation, Sainte-Anne-des-Monts est idéalement située : sur le bord du Saint-Laurent pour profiter de la vue et à 30 minutes en voiture du Parc National de la Gaspésie.

Le long du Saint-Laurent et le sentier du parc du Petit-Bois

Dès le matin, notre objectif est de découvrir la ville en longeant le Saint-Laurent. Depuis Vancouver nous n’avions pas regoûté à l’air marin. Et cette fois-ci nous changeons d’océan ! Alors, oui, le Saint-Laurent est un fleuve, je vous l’accorde, mais au niveau de la Gaspésie, il est tellement large … que nous avons clairement la sensation d’être en bord de mer, une mer givrée : magique.

Nous sommes ensuite tombés par hasard sur un petit sentier longeant un ruisseau juste à son embouchure avant de se jeter dans le Saint-Laurent. Ce petit cours d’eau prend sa source directement dans le parc National de la Gaspésie, comme bon nombre dans la région.

Nous voici au cœur du parc du Petit Bois pour une petite balade dans la neige, rien d’exceptionnel, juste le plaisir de découvrir la région … 😊

Le parc national de la Gaspésie

Impossible de passer à côté, si vous êtes de passage en Gaspésie, vous devez absolument vous réserver au minimum une après-midi dans le parc national. De notre côté, nous avons pris la voiture en début d’après-midi et nous nous sommes arrêtés au niveau du Gîte du Mont-Albert pour nous garer un peu à la sauvage. De là nous avons commencé à emprunter n’importe quel chemin avec un bon mètre de neige par endroit … Comme des enfants 😅.

Seulement voilà, nous nous sommes vite calmés car nous sommes tombés nez-à-nez avec deux élans que nous avions sans doute dérangés en rigolant un peu trop fort … Après ça, il nous a semblé plus sage d’essayer de trouver des chemins balisés pour ne pas déranger la faune et flore des lieux. D’ailleurs, petite aparté, au Québec nous appelons ces animaux des orignaux, le terme « élan » est utilisé pour désigner les animaux vivants en Sibérie, en Scandinavie et en Mandchourie.
Bon, je ne vais pas vous cacher qu’après cet épisode, mon niveau d’excitation était à son maximum. Un de mes « goal » en venant au Canada était de voir des élans et des caribous … 😁

Un orignal au travers des troncs d’arbre

Après un rapide check sur notre application de rando, AllTrails (que je vous conseille par ailleurs, voir mon article dédié), nous avons suivi le sentier de la Chute Sainte-Anne avant d’emprunter la randonnée menant au Sommet Albert Nord, 1 070 mètres. Je vous partage mes photos …

Nous avons marché jusqu’au Belvédère de la Saillie. À ce niveau, nous avons été stoppés par une rubalise nous indiquant que le Sommet Albert était fermé pour cause de reproduction de la faune locale 😊. Tant pis, nous rebroussons chemin. Et justement … et essayant de rejoindre notre voiture, nous avons fait un petit écart sur le sentier balisé pour nous aventurer encore une fois sur les passages non dégagés. Et je vous le donne en 1 000 … nous sommes littéralement tombés nez-à-nez avec les orignaux, à 3 mètres de nous !

Excitation level : 10 000 ! Bon, nous avons rapidement décidé de les laisser tranquille en retrouvant le chemin balisé, mais avec des étoiles plein la tête et les yeux 🤩.

Nouvelle province : Le Nouveau-Brunswick

Pour cette deuxième journée complète, nous aurions dû reprendre la route pour rejoindre notre prochain step : Québec ! Seulement … Et bien il faut croire que nous étions trop bien en Gaspésie, nous nous sommes trompés en considérant que nous avions encore une nuit à passer ici. Évidement, nous n’avions rien de prévu (et ça ne nous a pas mis la puce à l’oreille, vraiment … 😅) et nous avons trouvé judicieux de pousser un petit peu pour aller goûter à une autre province : le Nouveau-Brunswick. Nous voici donc de nouveau sur la route, direction Grande-Anse : 4h10 de route.

Ce territoire faisait autrefois partie de l’Acadie. Vous vous souvenez ? Je vous en ai touché deux mots dans mon introduction. L’Acadie ne couvrait pas uniquement le territoire du Nouveau-Brunswick actuel, mais s’étendait jusqu’en Nouvelle-Écosse et jusqu’à l’Île-du-Prince-Edouard. Vous l’aurez compris, l’Acadie rassemble à la fois des zones qui appartenaient à la Nouvelle France et à la Nouvelle-Angleterre, nous avons alors à la fois des individus qui parlent majoritairement français, et d’autre qui ont l’Anglais comme langue maternelle.

Carte du territoire représenté par l’Acadie
En bleu et vert : majorité de français / en rouge et orange : majoritaire d’anglais

Nous avons traversé la Gaspésie pour atteindre l’autre rive, celle qui donne sur la baie des Chaleurs. Nous avons ensuite fait un petit détour vers Campbellton afin de pouvoir atteindre le territoire du Nouveau-Brunswick et longer la côte jusqu’à Grande-Anse.

La baie des chaleurs ? C’est bizarre ce nom non ?

Ah vous voyez ! Vous me poussez à digresser sans arrêt ! 😝 Ok ! La baie des Chaleurs est le nom donné par notre fameux Jacques Cartier. Lorsqu’il atteignit cette zone du Canada en 1534, la brume formait une chape au-dessus de l’eau ce qui lui fit croire que l’eau était chaude. Voilà tout ! D’ailleurs, j’ai fais quelques ellipses dans mon introduction : la baie des Chaleurs est le premier contact de Jacques Cartier avec les autochtones, dès le 6 juillet, c’est par la suite qu’il s’installa en Gaspésie, dès le 24 juillet.

Un bel imprévu : la plage de Pokeshaw

Sur la route, nous nous sommes arrêtés par pur hasard au niveau de la plage de Pokeshaw. Pourquoi ? Et bien je pense que le nom nous plaisait, tout simplement 😅. Pokeshaw vient du micmac Pooksaakqui qui signifie « roche longue et étroite » et vous allez vite comprendre pourquoi 😉. Je vais faire encore une fois un peu de rappel, les Micmacs sont une des first Nations faisant partie des peuples Algonquiens, ils étaient fortement présents dans cette partie du Canada. Pokeshaw n’est pas un village, mais une autorité taxatrice. Le nom fait un peu peur, mais c’est une manière de désigner, au Nouveau-Brunswick, une sorte d’extension d’une municipalité et qui offre un certain nombre de services d’appoint. Ainsi, Pokeshaw appartient au district de New Bandon, qui lui même fait partie du comté de Gloucester.

Nous voici donc en mode exploration pour aller découvrir cette fameuse plage, et ce fut une bonne surprise ! Nous avons passé près d’1h à parcourir la rive et observer le spectacle qu’elle nous offrait.

Vous ne pouvez pas passer à côté, elle est sous vous yeux la fameuse roche longue et étroite 😉. Aujourd’hui le Pokeshaw rock est une zone protégée pour l’observation ornithologique.

Direction Grande-Anse

À 5 minutes de la plage de Pokeshaw, vous arriverez dans le village de Grande-Anse (à ne pas confondre avec Grande Anse sur l’île de la Réunion 😝) puisqu’il faut prononcer « Grantanse« . Si nous voulons absolument voir ce hameau c’est pour découvrir son fameux phare !

Et c’est vrai qu’il est plutôt surprenant ! Il faut quand même avoir en tête que cet édifice n’est pas un monument historique, il fait office de centre d’information pour les visiteurs, il a donc clairement une vocation touristique. C’est une tour en bois carré avec les des côtés en pente et depuis 2001 il arbore les couleurs du drapeau acadien. Une véritable curiosité qui marque l’importance du sentiment d’appartenance du peuple acadien.

Ce drapeau fut adopté dès 1884 et, vous l’aurez deviné, reprend le drapeau tricolore français avec une étoile dans la bande bleue. Néanmoins, la signification des couleurs n’est pas la même que celle que nous donnons à notre drapeau : Le rouge est associé à la souffrance pour rappel de la déportation, le blanc est associé à l’innocence des mœurs et le bleu, la foi dans l’avenir, dans la survivance. L’étoile dorée représente la dévotion des Acadiens envers Marie, une représentation religieuse qui traduit le choix de la sainte patronne d’Acadie, mais qui fait également écho à la Stella Maris, autre nom donné à Marie de Nazareth puisqu’elle serait une des protectrices des marins.

Quelques instants à trainer sur la côte et nous voici de retour en Gaspésie, à Sainte-Anne-des-Monts. Cette fois-ci nous avons pris un nouvel itinéraire pour découvrir d’autres routes. Dernière nuit en rab’ avant de se diriger vers Québec.

Québec : là où le fleuve se rétrécit

Nous voici donc en route pour la capitale du Québec. Étape incontournable dans votre séjour, vous ne pouvez pas faire l’impasse sur cette ville fondée en 1608 par Samuel de Champlain, comme je vous l’ai rapidement évoqué en introduction. Pour vous situer rapidement, la ville de Québec se trouve à l’endroit où le fleuve Saint-Laurent se rétrécis fortement. Il atteint environ 2,30 km, 1km au niveau de Lévis, alors que juste avant l’île d’Orléans, le fleuve peut atteindre 20 km de large !

Les transferts

Pas de surprise, pour aller à Québec il faut longer le Saint-Laurent en reprenant le chemin que nous avons utilisé pour arriver à Sainte-Anne-des-Monts. Presque 7 heures tout de même en comptant les pauses.

Et justement, en parlant de break : nous avons fait une pause dej’ au Tim Hortons de Rivière-du-Loup pour, une bonne fois pour toute, goûter leurs burgers / wraps et ma foi … c’est passable, ni plus, ni moins. Avant cela, nous avons fait une petite pause café au A&W de Matane. A&W c’est une enseigne américaine à la base, et fortement implanté au Canada depuis la création de son premier restaurant à Winnipeg en 1956. Dès 1972, la filiale canadienne fut séparée de sa maison mère et fonctionna de manière indépendante. Aujourd’hui nous comptons 770 établissements A&W au Canada, dont 109 au Québec.

Si je vous parle de cette enseigne c’est qu’elle est réputée pour ses burgers, là rien d’extraordinaire, et pour sa root beer !

C’est quoi cette bête ?!

On parle de racinette en français. Ça ne vous parle toujours pas ? Pas d’inquiétude, moi non plus avant de rentrer dans un A&W. C’est une boisson typique d’Amérique du nord aux arômes de cannelle et de réglisse et préparée avec des racines de salsepareille et de sassafras. Toujours très flou non ? 😅 La salsepareille est une sorte de liseron comestible et le sassafras est également connu sous le nom de « laurier des iroquois« . Et dans tout ça, est-ce que c’est bon ? Et bien … j’ai le regret de vous annoncer que nous n’avons pas eu l’occasion de goûter … Toujours est-il que les québécois lui prête des vertus médicinales … Ca vous branche de tester, vous pouvez toujours en commander ici 😉.

Le logement

Pour notre pied-à-terre, nous avions réservé une chambre dans l’Auberge Internationale de Québec. Malheureusement, et à une semaine de notre arrivée, l’établissement nous a annoncé que les restrictions du gouvernement l’empêchaient de nous accueillir … Il fallait s’y attendre. Nous avons donc retrouvé un logement en urgence. Notre choix s’est porté sur le Haute Ville, en plein cœur du Vieux Québec.

Si nous parlons plus en détail du logement, il s’agit d’un complexe hôtelier 3 étoiles, et oui messieurs-dames, il n’est pas rare que, lorsque l’on réserve en dernière minute, nous soyons obligé de prendre des logements plus luxueux puisque l’offre est considérablement réduite … Donc, le Haute Ville était vraiment tout confort avec une cuisine aménagé, un espace salle à manger, salon avec un lit queen size et une salle de bain super moderne … Le tout dans un bâtiment ancien du Vieux Québec.

Les Chutes de la Chaudière à Lévis

Revenons un tout petit peu en arrière. Avant de rejoindre notre logement, nous avons voulu nous arrêter en chemin aux Chutes de la Chaudière. Cette cascade n’est pas située à Québec mais à Lévis. Je vous en parlais un petit peu au-dessus, Lévis (prononcez « lévi » sans le « s » 😉) est une ville située sur la rive sud du Saint-Laurent (Québec est sur la rive nord).

Les Chutes de la Chaudières n’étaient pas vraiment prévues dans notre programme, mais en voyant les photos … Nous nous sommes dit que c’était un bon petit stop. Mais … Il faut se rendre à l’évidence, en hiver … Elles sont beaucoup moins impressionnantes … Tant pis, nous avons fait un petit tour dans le parc avant de reprendre la route …

Les Chutes de la Chaudière totalement prise dans la glace

À la découverte de Québec

Le Château Frontenac et la Terrasse Dufferin

Pour notre première matinée à Québec, nous avons prévu de visiter la ville. Rien de surprenant, nous avons commencé par nous diriger vers le Château Frontenac. Véritable emblème, il impressionne de par sa taille et sa beauté. Mais c’est quoi au juste le Château Frontenac ? Est-ce véritablement un château ? Et bien non ! C’est assez cocasse, mais le Château Frontenac n’a jamais été un château dans le sens strict du terme : une construction féodale, faisant office d’habitation seigneuriale ou royale et ayant des fonctions militaires et symboliques.

Depuis le parc Montmorency

En réalité, il s’agit d’un hôtel inauguré en 1893 appartenant au style « château« . Kececé le style château ? Et bien c’est un mouvement architecturale principalement présent en Amérique et qui s’inspire des châteaux de la Loire : des tours, des tourelles et des toits pentus. Cet hôtel a été commandé par une compagnie ferroviaire pour populariser les voyages en train, aujourd’hui il appartient à la compagnie Fairmont, basée à Paris et détenu par le groupe Accor. Ça ne vous rappelle rien ? 😉 Et oui, l’hôtel à côté du lac Louise, en Alberta, s’appelle le Château Fairmont (voir mon article ici) et est lui aussi la propriété du groupe français Accor.

Vue depuis la terrasse Dufferin

Frontenac, quant à lui, fait référence à Louis de Buade, comte de Frontenac, gouverneur de la Nouvelle France entre 1672 et 1682 sous Louis XIV. Si vous arrivez à situer, c’est à cette période que la colonie a commencé à fortement être attaquée par les Anglais et les Iroquois. Frontenac est vu comme un défenseur.

En contrebas du château, une promenade en bois fut aménagée en 1838 : la Terrasse Dufferin. C’est un endroit sympathique à parcourir, plusieurs kiosques sont aménagés faisant office de belvédère pour observer le Saint-Laurent en contrebas. Pour l’histoire, Dufferin était, lui, un gouverneur du Canada entre 1872 et 1878.

Si vous parcourez la totalité de la terrasse, vous arriverez à un escalier qui vous mènera tout droit à la Citadelle de Québec, de style Vauban 😉 une fois n’est pas coutume !

Les escaliers de la Promenade des Gouverneurs
La Fresque des Québécois et le quartier Petit Champlain

En quittant la terrasse Dufferin, je vous conseille de vous diriger vers le parc Montmorency pour avoir une vue imprenable sur le Saint-Laurent et sur la Fresque des Québécois.

Vue sur le Saint-Laurent et Lévis en arrière plan
La Fresque des Québécois depuis le Parc Montmorency

La Fresque des Québécois est une œuvre réalisée en 1999 qui retrace l’histoire du Québec via ses personnages emblématiques : Samuel de Champlain, Jacques Cartier, Louis de Buade, Lord Dufferin, pour ne citer que ceux que j’ai évoqué … Je vous ai préparé un montage qui permet d’identifier chaque personnage directement sur la fresque :

Outre les personnalités, la fresque représente également des éléments architecturaux typique de la ville : on y aperçoit le Château Frontenac en arrière plan, les maisons du Vieux Québec et l’escalier casse-cou sur la gauche.

Et justement, cet escalier se trouve non loin de la fresque, dans le quartier Petit Champlain. Cette zone de la ville est particulièrement touristique et présente bon nombre de petit commerces. C’est assez plaisant de s’y promener et de découvrir les vieilles maisons typiques.

L’escalier casse-cou

L’escalier casse-cou est vraisemblablement le plus ancien de la ville puisque la zone présentait des marches dès 1860 afin de pouvoir plus facilement accéder à la côte de la Montagne. En 1880 il prit le nom d’escalier Champlain, il était alors en bois, et sa dangerosité lui fit rapidement une réputation. C’est en 1960 qu’il prit officiellement le nom d’escalier casse-cou même si désormais, vous pouvez l’emprunter sans aucun risque.

Les Chutes Montmorency

Autre step à ne rater sans aucun prétexte lors de votre passage à Québec : Les Chutes Montmorency. Cette cascade, qui est la plus haute de la province du Québec se situe sur le trajet de la rivière Montmorency, juste avant de se jeter dans le Saint-Laurent.

Ces chutes sont plutôt impressionnantes et la puissance créée de la vapeur à son pied. Cette réaction crée ce que l’on appelle le « pain de sucre« . En réalité, le pain de sucre est constitué de calcaire qui forme un cône dû à la composition de l’eau et au fait que cette dernière chute toujours au même endroit. Ici c’est essentiellement de la glace à cause des températures basses, une fois que l’atmosphère se réchauffe, il n’y a plus de pain de sucre : ce n’est pas le cas pour l’amas de calcaire.

Mais revenons à nos Chutes Montmorency, outre leur beauté, elles sont aussi le théâtre de légendes ! La plus connue raconte l’histoire d’un couple, Mathilde et Louis, qui avaient l’habitude de se rendre aux chutes. La guerre avec les Anglais faisait rage en 1759 et Louis fut appelé pour défendre la Nouvelle-France. Lorsque la victoire française sonna, Mathilde voulu rejoindre son compagnon, mais ne trouva que son corps sans vie. Folle de chagrin elle enfila sa robe de mariée et se jeta dans la cascade. Cette histoire se rapproche également des nombreuses mentions à la fameuse Dame Blanche qui apparaitrait également aux abords de la cascade.

Au cœur du Saint-Laurent

Je pense que j’ai mentionné ce fleuve une bonne vingtaine de fois au cours de cet article. Il faut dire qu’il est un acteur essentiel dans l’histoire du Québec. Et cette fois-ci, nous allons débarquer sur sa principale île : l’île d’Orléans. D’une superficie de 193 m², elle scinde le fleuve en deux et abrite près de 7 000 habitants. On y accède juste à côté des Chutes Montmorency, via le pont de la route 368. En hiver l’île est très calme, comme endormie, et elle offre des paysages exceptionnels, nous avons donc fait le tour en voiture, ce qui nous a bien pris 1h30 en nous arrêtant pour prendre quelques photos, je vous partage ça tout de suite.

Depuis Sainte-Pétronille, l’embâcle du Saint-Laurent et vue sur Québec
Depuis le quai de Saint-Jean

Et c’est ainsi que se termine notre étape à Québec. Il nous reste une dernière ville à visiter, et pas des moindres : Montréal ! C’est de là que nous prendrons notre avion pour retourner en France … La fin du séjour se fait sentir.

« En format original, je rentre à Montréal … » – Ariane Moffatt

Les Mohawks et les Iroquois ont nommé cette ville Tiohtià:ke qui signifie « là où les courants se rencontrent » et cela s’explique car Montréal est en réalité construire sur l’île de Montréal faisant elle-même partie de l’archipel d’Hochelaga composé de 12 îles plus ou moins vastes. Bien entendu, aujourd’hui Montréal est la deuxième ville la plus peuplée du Canada, et de ce fait, la ville s’étend aussi sur l’île Bizard, l’île des Sœurs, l’île Sainte-Hélène et l’île Notre-Dame.

Carte de l’archipel d’Hochelaga

Les transferts

Sans surprise, pour rejoindre Montréal, il faut une nouvelle fois longer le Saint-Laurent. Soit par la rive sud ou la rive nord : pour nous, ce sera la rive nord soit un peu plus de 3h de route.

Comme à notre habitude, nous avons prévu quelques pauses pour se dégourdir un peu les jambes. Pour ce trajet nous n’en avons fait qu’une seule : à Donnacona, dans le centre commercial où nous avons pris notre ultime poutine dans la chaîne Valentine. Ces fast foods sont spécialisés dans la confection de ce plat, mais ils proposent aussi des hotdogs et des burgers. Sans surprise, la poutine c’est ok, mais pas de quoi en faire tout un fromage 😅.

Des frites, de la sauce BBQ et du fromage, voilà tout

Le logement

Nous sommes arrivés aux alentours de 17h45 à notre hôtel de Montréal. Nous avions opté pour une auberge de jeunesse située dans le quartier latin : le Samesun Montreal Central. Ce pied-à-terre était relativement bien placé, en 20 min vous atteindrez le centre-ville. Pour ce qui est de la chambre, à notre grande surprise, nous avons été surclassé à notre arrivée. Sans doute à cause du COVID et du fait que de nombreuses chambres n’ont pas trouvé de location. La réceptionniste nous a donc gentiment dirigés vers la chambre « deluxe« . Bon, nous restons dans une auberge de jeunesse, au final il n’y avait rien de foufou dans cette chambre si ce n’est une baignoire directement installée dans la même pièce que le lit et, de ce fait, dans la pièce de vie : autant vous dire que nous avons essayé pas mal de solutions pour avoir un minimum d’intimité, sans succès 😅. Pour le reste nous avions des toilettes pour nous tout seul, une zone salon avec une petite table pour pouvoir prendre nos repas, et un grand lit.

A la découverte de la ville : Place des arts, Vieux Montréal et Centre Bell

Thérapie lumineuse

Une fois avoir posé nos valises, nous avons vadrouillé sans réel but dans le centre-ville. Nous avons atteint la Place des Arts où les illuminations de fêtes de fin d’année étaient encore installées. Et une chose est sûr, les Montréalais ne font pas les choses à moitié : pour la 12ème fois, la ville a accueilli le circuit Luminothérapie qui consiste en plusieurs œuvres lumineuses et interactives positionnées dans des endroits de passage : balançoires lumineuses, iceberg qui déclenche un son à chaque pas que l’on fait à proximité, champ de roseaux qui changent de couleur, anneaux lumineux qui s’activent au son de la musique d’ambiance … C’était chouette de tomber dans cet univers sans l’avoir prévu une seule seconde.

Cette exposition en plein air aura de nouveau lieu cette année, pour l’hiver 2022 / 2023, si vous avez l’occasion de vous rendre au Québec pendant cette période, faite un petit passage sur la Place des Arts de Montréal pour profiter du spectacle.

Vers de le vieux port

Le lendemain nous avions pour but de rejoindre le Vieux-Port qui est, soit disant, le cœur actif de la ville. Nous avons donc emprunté le chemin qui mène au centre-ville en prenant soin de passer devant la Notre-Dame de Montréal.

Je trouve cet édifice plutôt joli avec son style néogothique et la couleur grise de la pierre qui la compose. J’aime surtout ces deux tours majestueuses, elles ont chacune un petit nom : La tour de l’Ouest (à droite sur la photo) : Persévérance, et la tour de l’Est (à gauche sur la photo) : Tempérance.

En vous dirigeant vers l’Est, vous atteindrez le Vieux-Port. Comme bon nombre, le port de Montréal a connu son apogée pendant la révolution industrielle avec l’arrivée au bateau à vapeur, il ne décomptait pas moins de 5 quais faisant bénéficier à la ville d’un trafic de marchandises conséquent pour l’époque. Néanmoins, en 1976 le port fut déplacé vers son emplacement actuel, un peu plus au Sud, afin d’accueillir encore davantage de bateaux, et surtout des plus gros ! Le Vieux-Port tomba alors à l’abandon jusque dans les années 90 où la ville décida d’en faire un lieu récréatif.

Le Parc du bassin Bonsecours avec sa grande roue (depuis 2017)

Patinoire en plein air, cafés, restaurants en terrasse pour l’été, boutiques installées dans des conteneurs aménagés, diffusion de films en plein air, centre des sciences, spa, zipline, location de pédalos, et j’en passe … Vous trouverez tout ici. Toujours est-il que, je vous le donne en 1 000 : pour nous le lieu était désert, à cause du COVID 😅. Et c’était d’autant plus triste que nous avions programmé d’assister à un festival sur le Vieux-Port : l’Igloofest, qui devait se tenir du 13 janvier au 5 février 2022. Annulé le 30 décembre à cause du couvre-feu, lorsque nous étions dans l’aéroport de Calgary (ce n’était décidément, pas une bonne journée 😂).

La tour de l’horloge avec, en arrière plan, le pont Jacques-Cartier
Le quartier Ville-Marie

Je vous propose de changer totalement d’ambiance en vous dirigeant vers un nouveau quartier : Ville-Marie. Tout d’abord, j’aimerais toucher deux mots sur l’histoire de ce quartier puisque « Ville-Marie » était le nom donné à la colonie fondée en 1642. Ce n’est qu’à partir du XVIIème siècle que l’on vit officiellement le nom « Montréal » apparaitre. Encore une fois, il faut y voir une référence à la Vierge Marie, puisque la ville de l’époque, et maintenant l’arrondissement, est qualifié de « mariale » c’est-à-dire, un lieu de cultes mariaux, dédiés à Marie (à ne pas confondre avec l’adjectif marital : cela ne veut pas dire que c’est un lieu de mariage 😝).

Aujourd’hui l’arrondissement est clairement le quartier des affaires avec bon nombre de grands buildings et un lieu emblématique pour le sport au Québec : Le Centre Bell.

Le 1000 De La Gauchetière à gauche, et la coupole de la Cathédrale Marie-Reine-du-Monde à droite

Je pense que tout le monde ici n’est pas forcément au courant de ce qu’est le Centre Bell, et c’est bien normal. Il s’agit d’une salle de sport qui accueille, entre autre, des matchs de Hockey sur glace. C’est également le lieu de domicile de l’équipe locale : les Canadiens de Montréal.

Il faut dire que ce sport est particulièrement important au Canada : c’est le sport national d’hiver. L’été, c’est La Crosse qui prend le relai (vous savez, c’est ce jeu qui se joue avec une sorte de raquette/filet ?). Le Hockey sur glace, pour sa part, est une véritable institution et rassemble énormément de supporters à chaque match. Au Canada, on compte 600 000 licenciés, pour 37 millions d’habitants.

Nous avons donc pris le chemin pour aller voir cette fameuse salle omnisports (elle accueille également du Roller-Hockey, du Soccer, de la Crosse, du Catch, mais aussi bon nombre de concerts) et nous avons visité la boutique : il y avait des maillots de professionnels et aussi des produits merch, de quoi ramener quelques souvenirs 😉.

Avant de terminer ce paragraphe je vous partage quelques street art rencontrés en cours de route …

Le mont royal

A l’Ouest du centre-ville se trouve une colline emblématique : Le Mont Royal. C’est notre fameux Jacques Cartier qui lui donna ce nom en 1535, et par déformation, c’est cette colline qui donna son nom à la ville et à l’île où elle se situe. Nous nous sommes donc dirigé au nord du mont pour rentrer via le Parc Jeanne-Mance. La raison pour laquelle nous avons entrepris l’ascension était pour la vue que l’on peut avoir sur la ville. Je vous partage les photos :

Monument dédié à sir George-Étienne Cartier
Vue du Belvédère Camilien-Houde avec vue sur le Big O, le stade Olympique de Montréal
Avec vue sur le pont Jacques-Cartier
Vue du Belvédère Kondiaronk

Le mont Tremblant, résidence du Manitou

Elle est arrivée, notre dernière journée complète au Canada, et pour l’occasion nous n’avions rien de précis de prévu … Donc nous avons décidé de reprendre un peu la voiture (oui, nous n’en avions pas assez 😂). Au programme : la visite de Mont-Tremblant.

Le mont Tremblant, comme son nom l’indique, est avant tout une montagne. Elle est située dans la chaîne des Laurentides. Oui, toujours, il faut dire que cette chaîne mesure près de 2 000 km de long et s’étend d’Ottawa jusqu’à la province de Terre-Neuve et Labrador … Son sommet le plus haut se trouve dans la région de Saguenay-Lac-Saint-Jean (là où nous avons fait demi-tour, souvenez-vous 😉), mais le mont le plus touristique est de loin le mont Tremblant.

Carte de la chaîne de montagne des Laurentides

Effectivement, ce sommet et la ville attenante, Mont-Tremblant, sont principalement réputés pour leur station de ski. Les Québécois et les touristes se retrouvent sur les pistes, au nombre de 102 et réparties sur les 4 versants du mont. Ce sont près de 3 millions de personnes qui visitent chaque année la station.

Vous vous en doutez, nous n’étions pas là pour faire du ski. Mais notre curiosité nous a tout de même poussé à vadrouiller dans la région et à visiter la station.

Le mont Tremblant avec au premier plan le village Mont-Tremblant (station de ski)

Mais d’ailleurs, pourquoi est-ce que l’on appelle cette montagne le mont Tremblant ?

Il fait tellement froid que l’on tremble comme des feuilles ?

Pas du tout Goofy ! Il n’y a pas vraiment de métaphore météorologique. Tout part du nom donné par les Algonquiens qui peuplaient la zone. Ils nommaient cette montagne Manitou Ewitchi Saga (litt. la montagne du redoutable manitou) ou Manitonga Soutana (litt. montagne des esprits ou du diable). Ne vous méprenez pas, le Manitou n’est pas le diable dans la culture autochtone, il est davantage considéré comme le créateur de l’univers. Il est relatif à un être mystérieux, qui se rapporte à l’inconnu de la création : on ne sait pas comment tout ce qui nous entoure a été créé. Il est également proche de la notion de mana, d’une force surnaturelle qui agit sur les êtres vivants qui peuplent notre univers. Le Manitou n’a pas nécessairement une forme humaine, il peut être animal ou bien se projeter dans les nuages ou les aurores boréales pour les Inuits. Et si nous revenons à notre mont Tremblant, il semblerait que le Grand Manitou y ait élu domicile et qu’il fait trembler le sol lorsque quelqu’un trouble la nature.

Le Lac Tremblant

Vous vous en doutez, ceci n’est qu’une légende, pour autant je vous conseille d’aller faire un tour dans cette région qui est plutôt sauvage. Vous pouvez prendre la voiture et vous perdre sur les routes. De notre côté nous avons tenté de rejoindre le Trail du Nez de l’Indien, mais la nuit tombant et les routes enneigées nous ont obligé à être raisonnables. Nous avons donc fait une halte au niveau de la baie du Diable pour marcher tranquillement sur le lac gelé.

Vue sur le mont Tremblant depuis la baie du Diable

Et c’est ainsi qui se termine notre aventure dans l’hiver canadien. Le lendemain nous reprenons l’avion pour retourner en France. J’ai conscience que cet article sur le Québec était particulièrement dense et rempli d’informations, mais je ne me voyais ni le séparer en deux parties, ni passer sous silence certains points qui me semblent important. Le Québec est véritablement une destination que je vous recommande, et si vous n’avez qu’une seule province à faire … C’est au Québec qu’il faut aller.


Fiche pratique :

Monnaie : le Dollar canadien ($)
Coût moyen d’un repas au restaurant : 14,14 € (contre 12 € en France)

Langue : anglais / français canadien (québécois)

Heure : Le Canada présente 6 fuseaux horaires différents
Ils pratiquent le changement d’heure mais pas aux mêmes dates que nous

  • Vancouver : – 9h (- 8h mi avril et début novembre)
  • Banff : – 8h (- 7h mi avril et début novembre)
  • Toronto – Ottawa – Gaspé – Québec – Montréal : – 6h (- 5h mi avril et début novembre)

Météo :

  • Vancouver
    • Décembre, janvier, février : entre 1°c et – 2°c
    • Mars, avril, mai / octobre, novembre : entre – 3°c et 17°c
    • Juin, juillet, août, septembre : entre 11 et 23°c
  • Calgary
    • Décembre, janvier, février : entre – 14°c et – 12°c
    • Mars, avril, mai / octobre, novembre : entre – 9°c et 17°c
    • Juin, juillet, août, septembre : entre 10 et 25°c
  • Ottawa – Gaspé – Québec
    • Décembre, janvier, février : entre – 14°c et – 1°c
    • Mars, avril, mai / octobre, novembre : entre – 8°c et 20°c
    • Juin, juillet, août, septembre : entre 13 et 27°c

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