Colombie : à la recherche de l’Eldorado 🪙 – 3/4 : Carthagène des Indes & la côte caribéenne
Décembre 2022 – Janvier 2023
Nous nous sommes quittés dans le précédent article lors de notre arrivée à l’aéroport de Medellín. Le temps d’enregistrer nos bagages, d’attendre devant notre gate et il était déjà 00h00 en France : nos amis étaient déjà en 2023 alors que nous étions toujours en 2022.
Après un vol éclair d’1h, nous atterrissons à l’aéroport international Rafael Núñez. A 20h, un 31 décembre, tout était désert. Nous avions en tête de trouver de quoi grignoter en arrivant mais, il faut se le dire, le quartier de l’aéroport est loin d’être le plus accueillant. Nous avons rapidement contacté un Uber pour qu’il nous mène jusqu’à notre hôtel.
Avant de rentrer dans le vif du sujet : Qu’est-ce que l’on peut voir sur la côte caribéenne, et pourquoi avoir pris l’avion pour rejoindre cette partie de la Colombie ?
Carthagène, à ne pas confondre avec son homonyme espagnol, est la deuxième plus grande ville du nord de la Colombie après Barranquilla. Elle borde la mer des Caraïbes et fait face au Nicaragua. Vous l’aurez compris, ce nom lui fut donné par les conquistadores qui pendant très longtemps ont utilisé le terme d’Indes occidentales : à partir de 1492 (la découverte du nouveau continent) jusqu’en 1898 avec le traité de Paris qui met fin à la colonisation espagnole aux États-Unis. Et c’est donc pour voir cet héritage et pour découvrir les caraïbes que nous avons choisi de rejoindre le nord du pays.
Pour ce qui est du transport, je vous vois venir : prendre des vols intérieurs ce n’est vraiment pas terrible écologiquement parlant. Et vous avez raison. Néanmoins, les vacances ne sont pas extensibles et pour ne pas perdre trop de temps dans les transports nous avons fait un compromis : l’avion pour aller à Carthagène, mais nous prendrons le bus pour rejoindre Bogotá à la fin de notre séjour.
Aller, un petit sommaire et on attaque :
- Étape 1 : Bogotá & le désert de Tatacoa
- Étape 2 : La vallée de Cocora & Medellín
- Étape 3 : Carthagène des Indes & la côte caribéenne (le Parc national naturel de Tayrona) [article actuel]
- Étape 4 : La Sierra Nevada de Santa Marta (La Ciudad Perdida & Minca)
Les transferts
Comme je l’évoquais juste au-dessus, l’aéroport international Rafael Núñez n’est pas vraiment excentré, mais il se trouve dans une zone peu touristique, entre la mer et la Ciénaga de la Virgen (le marais de la vierge), à 15 min en voiture du centre historique. Nous avons donc choisi de contacter un Uber pour nous mener jusqu’à notre hôtel. Il me semble l’avoir noté lors de mon premier article : n’hésitez pas à utiliser cette application. Évidemment que l’on préfère tous se débrouiller par nous-même, prendre les transports en commun pour être dans une totale immersion mais … Uber est vraiment pratique et peu cher surtout dans ces moments où le trajet semble plus être une galère qu’autre chose. À titre d’exemple, ici nous avons déboursé 35 530 COP (soit 7,00 € env.), ce qui est même au-dessus des tarifs habituels (samedi et Nouvel An y sont surement pour quelque chose).
Le logement
Depuis la préparation de notre voyage, nous avions réservé dans la Casa Hostel Shalom Adonai, une auberge de jeunesse qui semblait tout-à-fait correcte. Mais, la veille de notre arrivée, nous avons reçu un message nous indiquant que l’auberge ne pourrait pas nous accueillir, sans justifications, et qu’ils n’avaient aucune solution de repli à nous proposer … On adore. Donc, même si je ne sais pas du tout ce que vaut cet établissement : je ne vous le conseille pas. Nous avons trouvé en dernière minute une disponibilité dans la Casa Fátima : vous vous en doutez, pas du tout au même prix …
Le logement est ok, sans plus, il faut l’avouer. Mais, pour une nuit c’était largement suffisant. Une chambre correcte avec une salle de bain privative, et le petit-déjeuner était compris. Ce point était vraiment un avantage pour le matin du Nouvel An 😉. Par contre, le wi-fi était vraiment approximatif …
Pour ce qui est de la localisation, nous nous réjouissions d’être juste à côté de la plage de Bocagrande et rêvions déjà d’une soirée du Nouvel An au bord de la mer … Et bien, cette idée est rapidement tombée à l’eau : tout le littoral était en travaux. Bon, vu comme ça, nos débuts à Carthagène étaient un peu pénibles … Je vous l’accorde.
Nous avons déposé nos affaires et maintenant, l’objectif était de se trouver un endroit où manger un bout et faire un peu la fête pour le passage en 2023.
Feliz Año Nuevo !
Ce n’est pas la première fois que nous passions le Nouvel An à l’étranger. On peut même dire que cela nous arrive régulièrement. Et nous avons fait le constat que, généralement, ce n’est pas la meilleure idée pour fêter le changement d’année : la plupart des habitants organisent des soirées à domicile, restent regroupés en famille ou entre amis, les attractions dans les villes sont souvent limitées à un feu d’artifice, et les établissements (restaurants et bars) sont, la plupart du temps, fermés … En tant qu’étranger ces soirs sont plus synonymes de galère qu’autre chose. Pour autant, nous ne pouvons pas nous empêcher d’essayer !
Et de vous à moi, tout avait pourtant mal commencé … Nous avons galéré à trouver un lieu pour dîner : après plusieurs échecs, nous nous sommes rabattus sur une pizzeria, qui, ma foi, était plutôt sympa. Un petit mojito passion et nous voilà requinqués pour attaquer la soirée. L’établissement s’appelle Il Fornaio, c’est une chaîne américaine, vous pouvez tout à fait le tester, mais je pense que vous aurez davantage le choix et il est préférable de goûter la gastronomie locale 😉.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le centre historique pour voir s’il y avait de l’animation. Et point important : contrairement à nos précédents Nouvel An, il fait chaud ! Et un Nouvel An avec la chaleur, cela veut dire BBQ organisé directement dans la rue. Tous les habitants de la ville étaient regroupés autour des remparts en attendant le feu d’artifice et en sirotant des bières de piètre qualité. C’était folklo et plutôt amusant.
Nous nous sommes positionnés juste devant la Torre del Reloj (litt. la Tour de l’Horloge) afin de profiter du feu d’artifice avec toute la population. Puis nous avons vadrouillé dans les rues pour mesurer le nombre de petits concerts, de spectacles de danse et de décorations lumineuses. Ce n’était pas simple de se repérer étant donné que nous étions dans cette ville que depuis 3 heures mais nous avons sans doute passé le meilleur Nouvel An à l’étranger depuis lors.
Carthagène, la perle des Caraïbes
Nous n’avions prévu qu’une seule journée à Carthagène des Indes, cette matinée du 1er janvier était donc dédiée à la visite. Après coup, je regrette un peu de ne pas y avoir consacré plus de temps … Cette ville est vraiment magnifique et présente un héritage culturel de dingue. Je vous propose de nous suivre dans les différents lieux que nous avons parcouru avant de rejoindre la gare routière à 14h00.
Primero : nous avons marché le long de la côte jusqu’au Monumento Unión de los Océanos. D’ici nous avions une vue imprenable sur les gratte-ciels de Bocagrande dont les pieds trempent dans la mer turquoise des Caraïbes. Avant que vous ne posiez la question : le Monumento Unión de los Océanos fut construit en 1998 pour commémorer l’Année internationale de l’océan, proclamée par l’ONU cette même année. Il est composé d’un promontoire, d’une sculpture avec un globe terrestre et de deux ancres marines appartenant à un navire espagnol et un navire colombien.
Segundo : Nous avons continué à marcher jusqu’à la porte du Baluarte de Santiago. C’est ici que nous avons pu voir pour la première fois, de jour, l’architecture si particulière de la ville, un vrai régal. Néanmoins, nous avons décidé de prendre un peu de hauteur, et nous avons grimpé sur les remparts de la ville.
C’est ici que nous avons fait connaissance avec l’emblème de la ville. Je vous présente la Maria Mulata ! En vérité, son petit nom est le quiscale à longue queue, c’est un oiseau noir à reflets bleus et il peuple la côte caribéenne de la Colombie.
Ensuite, en redescendant des remparts, nous avons vadrouillé jusqu’à atteindre la Plaza de Santo Domingo, du nom de l’église qui s’y trouve. C’est véritablement la place centrale de la vieille ville : elle est très animée et c’est sur cette place que vous ferez la rencontre avec la sculpture de Fernando Botero : La Gorda Gertrudis.
Botero est un artiste colombien qui avait pour réputation de représenter des personnages aux formes rondes : Los Gordos, non pas par obsession des rondeurs, mais plutôt, car il aimait travailler sur les volumes. De vous à moi, je ne suis pas très sensible à son œuvre, mais si je vous en parle c’est que Botero est décédé ce vendredi 15 septembre 2023, une façon pour moi de lui rendre un petit hommage 😊.
Continuons à vadrouiller. Je vous ajoute ici quelques photos random pour que vous puissiez apprécier l’architecture.
Un point sur lequel j’aimerais m’attarder : les heurtoirs. Vous savez, ce sont ces objets accrochés aux portes et qui servent de sonnette. Perso j’appelle ça des toc toc … Et bien, pendant l’époque coloniale, ceux-ci servait de classification sociale. Plus en détail :
- Le lézard : les habitants font partie ou descende de la famille royale
- Le lion : pour les bâtiments de l’armée ou de l’Église
- Le poisson (ou autre figure marine) : ceci est la porte d’un commerçant
- La main : les habitants sont très croyants
Je vous laisse partir à la chasse de ces objets qui font la fierté de l’artisanat Carthagénois.
Continuons notre balade, nous arrivons au niveau de l’église Saint-Pierre-Claver. Ce bâtiment abrite la dépouille du saint qui lui donna son nom. Qui est-il ? Saint-Pierre-Claver est reconnu comme l’apôtre des esclaves noirs. En effet, dans une période de colonialisme où le racisme était la norme : Saint-Pierre-Claver présentait une grande compassion envers les individus qui étaient arrachés à leur Afrique natale pour débarquer à Carthagène : le plus grand marché aux esclaves de l’époque … Alors, gardons un peu de mesure, nous étions dans une période très peu tolérante, et une personnalité comme Saint-Pierre-Claver était très loin de l’ouverture d’esprit que nous avons aujourd’hui, néanmoins, ses réflexions montraient un esprit plutôt précurseur.
Ensuite, rendez-vous sur la Plaza de la Aduana (litt. la place de la douane). Elle est ainsi nommée parce que c’est ici que se trouvait l’ancien bureau de la douane royale, qui abrite désormais l’hôtel de ville. Cette place est particulière, car elle présente de nombreux édifices au style colonial qui était autrefois des bâtiments administratifs. C’est d’ailleurs la plus grande et la plus ancienne place de la vieille ville. Vous trouverez en son centre, une statue de Christophe Colomb.
Último paso : retour sur la Plaza de los Coches, celle sur laquelle donne la porte de la Torre del Reloj. Vous vous en souvenez ? C’est ici que nous avons passé le décompte du Nouvel An. Cette entrée de la ville est monumentale avec ces murs de pierres. Elle présente au centre une tour ornée d’une horloge d’où son nom. Certain la nomme plutôt la Boca del Puente (litt. l’Embouchure du pont) car, à l’époque coloniale, elle donnait sur un pont levis. C’est la principale entrée du centre historique de Carthagène et l’entrée originale de la ville fortifiée.
Et c’est ainsi que se termine notre visite puisqu’il était temps pour nous de prendre notre bus. Je sais que nous avons loupé plein de choses et c’est peut être un de mes plus gros regret en Colombie. Carthagène des Indes est vraiment une ville somptueuse qui aurait mérité qu’on s’y attarde davantage. Mais tant pis : nous sommes retournés à notre hôtel, avons préparé nos bagages et commandé un Uber pour nous emmener à la guerre routière. Non pas par confort, mais parce que cette dernière se trouvait à la frontière Est de la ville, totalement à notre opposé et à 49min en voiture.
Santa Marta : au pied de la Sierra Nevada
Nous restons sur la côte caribéenne, et nous rejoignons la ville de Santa Marta. C’est la plus grosse ville du département de Magdalena (du nom du fleuve qui la traverse et dont nous avons parlé dans mon premier article 😉) et la première ville construire par les Espagnols en Amérique du Sud. Vous vous en doutez, la ville a donc été le lieu de conquêtes, de conflits, d’expéditions, de pillages … et j’en passe. Une véritable ville de Pirates des Caraïbes ! Lorsque les Espagnols débarquèrent, ils n’étaient pas seuls, un peuple nommé les Tayronas occupait les plaines côtières et la face nord de la Sierra Nevada, je reviendrais sur leur histoire un peu plus tard dans cet article.
Les transferts
C’est donc un dimanche 1er janvier que nous sommes montés dans un bus à la gare routière de Carthagène. Autant vous dire que l’offre de trajet était assez limitée et que nous n’avions pas vraiment le choix. Pour autant la guichetière nous a bien expliqué comment nous allions devoir procéder : il fallait que nous rejoignions dans un premier temps, la grande ville de Barranquilla. Et c’est à ce niveau qu’il nous faudrait trouver une deuxième compagnie qui nous mènera jusqu’à Santa Marta. A l’image de toutes les gares routières du pays, celle de Carthagène se compose d’une zone commerciale et d’une enfilade de guichets correspondant aux différentes compagnies routières : elles proposent, chacune, une offre de trajets. Parfois elles ont un monopole, parfois elles sont plusieurs à proposer les mêmes liens. Santa Marta étant une ville voisine, plusieurs compagnies mettaient en avant cette destination, mais nous étions un dimanche 1er janvier … 😊
C’est la Copetran qui nous mènera jusqu’à Barranquilla : nous sommes partis à 14h00 pour un peu plus de 2h00 de trajet. Ensuite, nous avons patienté dans le Terminal Metropolitana de Transportes de Barranquilla pendant environ 30 min. Le temps de trouver la bonne (seule) compagnie et de grignoter un morceau. Nous avons grimpé dans un bus de la compagnie Berlinas del Fonce à 17h00 afin d’atteindre Santa Marta à 19h00 au Terminal de Transportes.
Mais ce n’est pas fini ! Nous avons choisi un pied-à-terre en dehors de la ville de Santa Marta. Pour des raisons économiques, certes, mais également, car cela nous intéressait de vivre dans une plus petite localité. Nous avons donc hélé un taxi devant la gare routière et ce dernier nous a emmené directement à Bonda. Sans GPS, il nous a précisé qu’il connaissait très bien Bonda, mais pas l’auberge que nous lui indiquions : ce n’est pas grave, il allait nous déposer sur la rue principale, proche des commerces et nous allions terminer à pied dans les chemins gravillonnés. Cela annonçait la couleur 😁.
Le logement
Ça y est ! Nous sommes enfin arrivés à notre logement. Après quelques difficultés à trouver le bon bâtiment, nous avons été accueillis dans une grande salle partagée et totalement ouverte sur l’extérieur : cuisine ouverte et table de salon, télévision à l’extérieur. Je ne sais pas vous, mais j’ai trouvé cela plutôt étonnant. Notre chambre était petite, mais vu la grandeur des zones communes : aucun souci. La salle d’eau et les WC étaient partagés et il y avait en tout 3 chambres dans le bâtiment.
Alors, oui, si vous êtes plutôt adepte des logements tout confort avec piscine et espace détente … Passez votre chemin. Mais si vous avez envie de connaître de plus prêt la vie quotidienne des Colombiens, et que, de toute manière, votre temps passé dans le logement sera minime : La Casa de la Abuela est parfaite pour vous.
Pour ce qui est de la localisation : Bonda se situe sur la route entre Santa Marta et les différentes entrées du Parc national naturel de Tayrona. En somme c’est une localité plutôt intéressante néanmoins, le système de transport en commun est moins évident. C’est plutôt un bémol compte tenu du fait que la Colombie est un pays énorme et les différents spots sont rapidement difficiles à atteindre à pied. C’est d’ailleurs un « problème » que nous avons rencontré à plusieurs reprises. La vision que nous avons du pays est faussée par la mise sur un planisphère de la planète Terre. En somme, la Colombie représente 2 fois la France alors que sur une carte les deux pays semblent avoir une taille proche.
Autre inconvénient : il y a peu de commerces à Bonda. Le seul supermarché est le petit Ara à l’entrée de la ville, et les restaurants … ressemblent plus à des bars PMU qu’autre chose. Je ne dis vraiment pas ça pour dénigrer, même si, je conçois que l’on pourrait le croire. Je ne regrette rien de notre séjour à Bonda, c’était vraiment génial, mais, il faut s’attendre à galérer. Une recommandation néanmoins : vous pouvez aller manger à Donama, c’est une pizzeria qui fait aussi glacier et c’est plutôt sympathique 😉.
Trêve de bavardages, attaquons les choses sérieuses …
Le Parc national naturel de Tayrona
Est-ce que vous vous souvenez lorsque, quelques lignes plus tôt, je vous parlais du peuple autochtone de la région ? Les Tayronas ? Nous allons faire plus ample connaissance avec eux. En 1525, le conquistador Rodrigo Galván de las Bastidas débarqua dans les caraïbes et fonda la ville de Santa Marta. Très vite, ses hommes furent attirés par cet énorme espace boisé que représente l’actuel parc.
Seulement voilà, la zone n’était pas déserte et était le lieu de résidence d’un peuple autochtone : les Tayronas. Et sans surprise … Les conquistadores ne leur laissèrent aucune chance : en 1550, 80% de la population était disséminée, forçant les survivants à se réfugier dans les hauteurs de la Sierra Nevada.
Aujourd’hui, le parc est toujours le lieu d’habitation de tribus qui seraient les descendantes des Tayronas : les Kogis, le Arhuacos et les Wiwas. Malgré un rapport de force discutable, aujourd’hui ces individus ont un poids dans les décisions concernant le parc national.
Source : lanavettedefilotine.net
Source : Wikipedia
Source : peuplesamerindiens.com
Parmi elles, ces peuples ont instauré la limitation du nombre de visiteurs par jour afin de préserver l’écosystème. Le nombre est de 6 000 personnes / jour, mais il semblerait que celui-ci évolue en fonction de l’état du parc. Cela peut paraitre énorme, mais croyez-moi, passé 10h du matin : vous ne rentrez plus. Il a aussi été défini des périodes de fermeture totale :
- Époque du Kugkui Shikasa : 2 semaines en février pour le renouvellement de la terre.
- Époque du Saka Jusi : 2 semaines en juin, la raison est un peu floue pour nous, il s’agirait d’une période liée aux rituels avec la terre.
- Époque du Nubbatashi : 2 semaines en octobre, dédiées aux animaux, pour qu’ils puissent renouer avec la terre.
Même s’il faut bien se renseigner avant de partir pour ne pas tomber durant ces périodes, je trouve que ces règles sont une bonne décision compte tenu de l’attrait touristique de ce parc et des désastres que cela peut engendrer. En plus de cela, le parc est depuis la fin des années 1960 considéré comme protégé.
Pour rejoindre le parc, vous pouvez prendre un bus depuis Santa Marta qui vous emmènera directement à l’entrée principale : El Zaino. De notre côté, il nous fallait héler un bus sur la route pour qu’il nous prenne au passage … Alors, autant quand on regarde les Colombiens faire, ça semble évident, autant nous … on avait juste l’impression d’être complètement pommés. Au bout de 15 min d’attente et considérant le fait qu’il fallait absolument que l’on arrive assez tôt pour ne pas se faire striker par la limitation … Nous sommes montés dans un taxi (oui, c’est de la faiblesse, mais le risque était trop grand).
Nous arrivons à l’entrée El Zaino, mais vous n’êtes pas du tout obligé de choisir cette entrée. Sachez néanmoins qu’une entrée = une zone, et il est impossible de passer de zone en zone à part en prenant un bateau. Et pour limiter encore les flux, toute sortie du parc est définitive et toute respectent le quotas de nombre de visiteurs. En somme : impossible de contourner, vous allez être obligé de vous lever aux aurores. Je vous note ci-dessous les différentes entrées avec leurs horaires, de droite à gauche sur la carte ci-dessus :
- Secteur El Zaino : Tous les jours de 7h à 17h
- Secteur Calabazo : Tous les jours de 7h à 15h
- Secteur Neguanje (Palangana) : Tous les jours de 7h à 17h
- Secteur Bahia Concha : Tous les jours de 7h à 16h
Merci Charlotte mais comment faire pour choisir ? 🤨
Pour vous aider, je vais largement simplifier. El Zaino est l’entrée principale et elle vous permet de voir un maximum de spots. Calabazo peut être intéressante si vous souhaitez voir en priorité le Cabo San Juan (le plus beau spot, mais aussi le plus touristique). Neguanje et Bahia Concha sont plus fréquentés par les locaux, attention, cela ne veux pas dire que vous serez seuls 😉. Bon plan néanmoins, l’entrée Bahia Concha est moins chère que les autres.
Pour la petite histoire : vous le savez, la préparation de ce voyage en Colombie fut un peu plus rapide que d’habitude. Nous n’avions pas approfondi le sujet du parc de Tayrona et, je l’avoue, nous n’avions pas forcément compris cette organisation et cette limitation. Pour notre premier jour nous souhaitions rejoindre la Bahia Concha en se disant que l’on se réservait le parc National de Tayrona pour le lendemain. Seulement voilà, nous n’avions pas du tout compris que la Bahia Concha faisait partie du parc et que par conséquent, en partant à 14h … nous étions déjà cuits ! Et vous vous en doutez, nous nous sommes retrouvé devant porte closes … Pas grave, nous avons fait une agréable balade dans la campagne caribéenne 😊.
Revenons à El Zaino ! Comme c’est l’entrée principale, il y a toujours beaucoup de monde, et les guichets sont remplis. Il vous faudra alors suivre deux étapes :
- Le premier guichet concerne le paiement d’une assurance obligatoire : 5 000 $ (= 1,20 €)
- Le deuxième guichet concerne l’entrée du parc : 73 500 $ (=17,30 €) / 30 000 $ (7 €) pour Bahia Concha
Et vous voici désormais avec deux bracelets autour du bras 😊. Dans la file d’attente j’ai pu discuter avec un couple de Français : eux avait prévu de dormir dans le parc. C’est possible et vous pouvez rester aussi longtemps que vous le souhaitez. Il y a des campings et des hébergements prévus pour cela.
Dernier conseil : en sortant des guichets on vous proposera de grimper dans une navette pour 3 000 $ (0,70 €), cela peut sembler superflue mais … Vous allez gagner un temps précieux (1h / 1h30) et les premiers kilomètres ne sont pas les plus intéressants jusqu’à Cañaveral. Néanmoins, vous louperez la plage des Castilletes : c’était notre premier spot.
A partir de Cañaveral vous entrez dans un mélange de mangrove et de forêt de feuillus qui vous dirigera vers la côte. Le trajet longe cette dernière jusqu’à Cabo San Juan (pour la zone d’El Zaino).
Je ne vais pas trop commenter les différentes photos. Je mettrai en légende les infos les plus importantes, je vous laisse profiter du reste. Nous atteignons la plage Arenilla à la mi-journée. Un petit coin pour manger nos sandwichs et nous n’avons pas pu résister à l’envie de nous baigner pour la première fois dans la mer des caraïbes.
A 14h45 nous décollons avec pour objectif de rejoindre le fameux Cabo San Juan. Néanmoins … Le parc fermait à 17h, et il vaut mieux faire en sorte d’avoir rejoint la sortie à cette heure. Nous avons donc joué la sécurité et avons rebroussé chemin. Tout ça pour vous dire qu’une journée dans le Parc national naturel de Tayrona c’est très court. Si vous avez la possibilité de passer une nuit de camping, n’hésitez pas une seconde.
Nous voici à la fin de cet article centré sur la côte caribéenne. Pour moi, nous n’avons pas prévu assez de temps pour cette zone du pays et pour autant je ne sais pas quelle étape de notre voyage nous aurions pu réduire … Donc, pas de regret, mais ne négligez pas cette zone 😉.
Prochain article : je vous emmène dans LE temps fort de nos vacances, le trek de la Ciudad Perdida …
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