Un automne dans les Lands écossais 🍂 – Partie 1/2 Édimbourg & Glencoe
Octobre 2023
Plus d’1 an après notre départ en Écosse, je me décide enfin à vous parler de notre escapade sur cette énorme éponge qui trône fièrement entre la mer du Nord et l’océan Atlantique. L’Écosse, vous le savez sans doute, appartient au Royaume-Uni, ce groupe de pays particulièrement connus pour leur humidité. Et quoi de mieux pour vivre le plus intensément ce voyage que de partir en plein automne, lorsque la brume et les averses sont constantes ? Étrange comme projet me direz-vous ? Et bien … Peut-être que nous sommes étranges alors 😁.
Deuxième raison qui motiva ce séjour : mon acolyte a une vraie passion pour ce pays, les clans, l’histoire, les Highlands, les paysages mystérieux … Nous voici partis pour 11 jours afin de découvrir ce territoire !
Je vous partage tout de suite notre programme complet avant d’enchaîner sur les détails de notre voyage :
- J1 – Samedi 30 septembre : Départ Aéroport Charles De Gaulle (07h40) → Arrivée à l’Aéroport d’Édimbourg (08h30). Direction Cockburn Street puis Victoria Street avant de rejoindre le Greyfriars Kirkyard. Après-midi consacrée au Château d’Édimbourg.
- J2 – Dimanche 1er octobre : Nous prenons de la hauteur, dirrecton Calton Hill puis Arthur’s Seat pour profiter de la vue. Pour l’après-midi, découverte de Dean Village avant de rejoindre la Scottish National Portrait Gallery. Fin de journée dans les boutiques de la Royal Mile.
- J3 – Lundi 2 octobre : Sortie d’Édimbourg pour rejoindre le Château de Midhope (aka Lallybroch), puis le Château de Stirling. Rencontre avec le monument Wallace et grande aventure à la recherche de la Delvil’s Pulpit. Fin de journée sur les rives du Loch Lomond avant de rejoindre les Highlands.
- J4 – Mardi 3 octobre : Rendez-vous dans les terres d’Highland Titles, et ensuite on enchaîne les châteaux : Stalker et Kilchurn. Randonnée dans la Hidden Valley pour l’après-midi.
- J5 – Mercredi 4 octobre : Découverte de Glen Etive et de sa route mythique puis des différentes spots de la fabuleuse vallée de Glencoe.
- J6 – Jeudi 5 octobre : Petite halte sur la tombe de Dumbledore avant de voir passer le Poudlard Express sur le Viaduc de Glenfinnan. Direction le Loch Ness avant de rejoindre la côte Ouest et le Château Eilean Donan.
- J7 – Vendredi 6 octobre : Bienvenue sur l’Île de Skye ! Les paysages magnifiques du Quiraing et du Kilt Rock avant de s’attaquer à la randonnée de Old Man of Storr. Fin de journée au Nest Point.
- J8 – Samedi 7 octobre : Rencontre avec le clan MacLeod au Château Dunvegan puis retour dans la nature aux Fairy Pools avant de se plonger la tête dans l’eau du pont de Sligachan. Soirée à Portree.
- J9 – Dimanche 8 octobre : Début de journée au Castle Ewen puis départ de l’île de Skye pour rejoindre le champ de bataille de Culloden. Arrivée à Aberdeen en fin de journée
- J10 – Lundi 9 octobre : Premières lueurs du jour au Château de Dunnottar, puis direction le Château Fraser. Après-midi dans le domaine de la demeure royale de Balmoral.
- J11 – Mardi 10 octobre : Départ Aéroport d’Aberdeen (09h05) → Arrivée à l’Aéroport Charles De Gaulle (15h25).
La mystérieuse Édimbourg
Nous attaquons notre périple en Écosse par sa capitale ! Je suppose que lorsqu’on vous parle de la ville d’Édimbourg, vous avez tout un imaginaire qui vous vient en tête : les rues brumeuses, les bâtiments sombres, l’humidité, les pubs un peu malfamés et les histoires de fantômes. Et bien, force est de constater que la réalité n’est pas si éloignée que ça ! Édimbourg, connue aussi sous le nom de Vieille enfumée, présente une atmosphère toute particulière.
Les transferts
Une fois n’est pas coutume, l’Aéroport d’Édimbourg est situé en dehors de la ville, et pour pouvoir vous rapprocher de votre logement, il va vous falloir utiliser les transports en commun. Deux possibilités : le tram ou le bus. Nous avons opté pour le bus, car le billet était moins onéreux et il nous emmenait au même arrêt pour seulement 2 min de plus … Et je vous conseille de faire de même.
Il vous faudra grimper dans le Airlink 100, c’est un bus bleu, payer 4,50 £ (soit 5,45 €) et compter 40 minutes environ. Ensuite, vous pourrez descendre sur St David Street ou Princes Street pour rejoindre votre logement en centre-ville.
Le logement
Comme nous n’avions que très peu de temps dans la capitale, nous voulions absolument trouver un logement en plein centre-ville, proche de tout afin de pouvoir se balader à pied et découvrir au maximum la ville pendant nos 2 jours consacrés. Nous avons opté pour le Edin B&B, à deux pas de la Cowgate.
Vous vous en doutez, nous ne sommes pas du genre à dépenser outre mesure dans un logement, surtout que nous n’y passons que très peu de temps. Donc, logiquement, qui dit logement en centre-ville peu cher, dit … juste ce qu’il faut. J’exagère, la chambre était très bien, mais vraiment petite, et la salle de bain commune était humide, très humide. Mais tout le reste était vraiment parfait : tout était propre, et on ne demande pas plus. Surtout : nous pouvions rejoindre le Château d’Édimbourg en à peine 15 min à pied, et ça, c’était royal !
Le royal rocher
Et commençons justement cet article par le Château d’Édimbourg ! Et vous ne pouvez pas le rater, il surplombe littéralement la ville du haut de son rocher. Ce château fort a vécu de point fouet les vicissitudes de monarchie entre l’Angleterre et l’Écosse : tantôt aux mains des Anglais, tantôt du côté écossais, il était néanmoins très peu utilisé comme résidence. Pourtant, sa situation est idéale : protégé au sud et à l’ouest par une falaise, et autrefois au nord par un lac (désormais le Princes Street Gardens), la seule manière d’y entrer est de passer par la Royal Mile à l’Est.
Aujourd’hui le Château est le lieu de plusieurs musées. Je vous note les différents spots dans la carte ci-dessous. Ayez en tête que nous allons principalement parler de l’histoire militaire de l’Écosse.
Le One O’clock Gun : Tout au bout de la batterie Argyle, vous rencontrerez le One O’clock Gun, et si vous avez la chance de visiter le château en début d’après-midi, vous pourrez le voir en action. Il s’agit, comme son nom l’indique, d’un canon qui a pour but d’indiquer aux habitants d’Édimbourg qu’il est très exactement 13h00. Je vous l’accorde, aujourd’hui son intérêt est plus symbolique que pratique, mais en 1861, lors de sa mise en place, il était particulièrement utile pour les marins du port de Leith. Il leur permettait d’ajuster leurs chronomètres de marine.
Le National War Museum : Situé dans la cour tout à l’Ouest du château, je vous conseille d’aller découvrir ce musée consacré à l’histoire militaire de l’Écosse. Je vous partage quelques photos des plus belles pièces (selon moi 😉)
Le musée du Royal Scots Dragoon Guards Regimental : Alors, non, ce musée n’est pas dédié aux dragons, tout du moins, pas eux créatures mythologiques. Les Dragons sont un régiment de cavalier britannique encore actif de nos jours. C’est le plus ancien régiment écossais et ils ont participé aux conflits avec l’Irlande du Nord, dans la Guerre du Golfe ou encore en Irak. Cette exposition est intéressante pour quiconque souhaite approfondir ses connaissances en termes d’histoire militaire, mais le discours est très clairement orienté. Allez-y en pleine conscience.
La prison militaire et l’exposition sur les prisons de guerre : Un instant en immersion dans le quotidien des prisonniers de l’époque, une occasion de découvrir comment ils étaient détenus et notamment les corsaires français capturés en 1758, peu après le début de la guerre de Sept Ans. Mais bien sûr, ces individus pouvaient venir des tous les pays : Espagne, Pays-Bas, Irlande …
La chapelle Sainte-Marguerite d’Édimbourg : Ce tout petit édifice religieux est particulièrement intéressant puisqu’il est probablement le bâtiment le plus ancien d’Édimbourg. En effet, en 1314 lorsque le château fut entièrement détruit, seule cette chapelle fut épargnée.
Le Scottish National War Memorial : Un bâtiment grandiose dédié à la commémoration des victimes de Guerres depuis la Première Guerre Mondiale.
Le Palais Royal et les Joyaux de la Couronne : sans conteste, le point d’orgue de votre visite. C’est ici que la famille royale à élu domicile et notamment Marie Stuart. Une salle dédiée vous permet de voir les joyaux de la couronne écossaise composés d’une couronne, d’une épée et d’un sceptre, les trois sont nommés les « Honneurs d’Écosse ». Pendant l’histoire, ils ont été cachés à plusieurs reprises pour les préserver, notamment au Château de Dunnottar (dont nous parlerons un peu plus tard), et pendant la Seconde Guerre Mondiale en prévision d’une potentielle invasion nazie.
Le grand hall : Situé sur la place de la couronne, le grand hall est une pièce particulièrement remarquable. Avec ces murs rouges et son arsenal exposé, elle intimide et impressionne en même temps. Levez la tête pour prendre le temps d’apprécier la charpente d’origine.
Et entre chaque lieu, pensez à profiter de la magnifique vue sur la ville 😉.
Trois rues emblématiques
Si vous n’avez que très peu de temps à Édimbourg, je vous conseille tout de même de flâner dans ces rues symboliques.
Royal Mile
C’est la rue centrale de la vieille ville, elle part du château et rejoint le Palais d’Holyrood. Entre les deux, vous passerez devant nombre de bâtiments comme la Cathédrale Saint-Gilles d’Édimbourg et son cœur du Midlothian où il est d’usage de cracher, ou encore la Mercat Cross. Cette croix est un lieu central où les annonces civiques les plus importantes étaient proclamées.
Attends Charlotte, c’est quoi cette histoire de crachat ?
A côté de la cathédrale, si vous regardez au sol, vous verrez un cœur en mosaïque. Il s’agit de l’emplacement de l’ancienne prison, Old Tolbooth, qui fut détruite en 1817. Enfin de se porter chance, la coutume voudrait qu’il faille cracher à l’intérieur du cœur : si vous voulez tester.
Cockburn Street
Cette rue pentue et dessinée en serpentin permet de relier facilement Royal Mile à la gare. Mais au-delà du fait qu’elle soit très mignonne, Clockburn Street est également un très bon lieu pour comprendre ce que sont les « closes « .
Donc, kécecé une close ? Pour bien comprendre, il faut que vous ayez une vision topographique de la ville : le château est construit sur un très vieux volcan et la ville prend place sur le flanc de ce dernier très probablement formé par une coulée de lave. Royal Mile traverse cette coulée et de petites rues sont construites perpendiculairement à Royal Mile. Si vous avez bien visualisé, vous comprenez que ces rues sont en pente descendante et se dispatchent à droite et à gauche de Royal Mile. Ce sont ces ruelles que nous appelons des « closes« .
Et qu’est-ce qu’elles ont de particulier ? Et bien au fur et à mesure que la population de la ville grandissait, les logements se sont développés en hauteur formant ainsi d’immenses bâtiments avec, à leurs pieds, de toutes petites rues cachées du soleil. Elles étaient souvent sales et dangereuses. De nos jours, certaines sont condamnées, d’autres sont de véritables attractions touristiques.
Pour revenir à Cockburn Street, ce n’est pas une close, cette rue a été construite plus tard, mais elle traverse plusieurs d’entre elles : Fleshmarket Close, Jackson’s Close, Anchor Close … Et, de ce fait, est un excellent endroit pour les découvrir et entrer à l’intérieur. Prenez garde tout de même … 😏
Victoria Street
C’est ici qu’il vous faudra vous rendre pour acheter vos souvenirs (ou pas) ! Victoria Street est en quelque sorte la jumelle de Cockburn, mais de l’autre côté du Royal Mile à la seule différence que ses bâtiments sont colorés. Je vous conseille de prendre le temps pour flâner et d’emprunter le passage Upper Bow afin d’accéder à la terrasse. Oui, il faudra vous y faire, Édimbourg est une ville à étages où il est agréable de se perdre pour découvrir les passages.
Une veste en tweed ? Un pull en laine de mouton ? Du fromage ? Du thé ? ou encore un souvenir Harry Potter ? Vous trouverez votre bonheur sur Victoria Street. Et justement, je vous conseille d’entrer dans la boutique du numéro 40, c’est une véritable exposition sur la thématique du célèbre sorcier 🧹
Greyfriars Kirkyard, le cimetière le plus hanté du monde ?
Si vous vous intéressez aux mystères et au paranormal, vous avez sans doute déjà vu une vidéo sur ce célèbre cimetière écossais. Toujours dans la vieille ville et proche du château, je vous conseille de rejoindre ce lieu en fin de journée 👻.
Hormis les tombes particulièrement impressionnantes, ce cimetière est relativement classique. Il vous faut pourtant vous arrêter devant la tombe de Thomas Riddell, cet ancien général ne vous dit peut-être rien, mais on raconte que J.-K. Rowling, autrice des romans Harry Potter, a passé beaucoup de temps dans ce cimetière ce qui lui aurait inspiré le nom de ses personnages, et donc Tom Riddle (alias Voldemort).
Egalement incontournable, le mausolée de George MacKenzie serait la résidence du fantôme du Greyfriars Kirkyard. Qui est ce MacKenzie ? Parfois surnommé le Sanglant, il était le responsable chargé de la condamnation des rebelles, opposés aux Stuarts, et enfermés dans une partie du cimetière : livrés à leur propre sort. Cette partie du cimetière est d’ailleurs visitable avec un guide. !
Notre fameux MacKenzie était, vous l’avez compris, quelqu’un de peu sympathique et l’ironie du sort voulu qu’il soit enterré juste à côté de la zone où il aurait torturé ces prisonniers. Aujourd’hui une rumeur raconte que le fantôme de MacKenzie ferait des siennes et s’amuserait à faire peur aux personnes qui s’aventurent dans le cimetière la nuit.
Continuons dans les histoires sordides avec les méfaits de William Burke et William Hare ayant eu lieu entre 1827 et 1828. Encore une fois, il y a de fortes chances que vous ayez déjà entendu parler de cette histoire notamment, car Le Grand JD en a fait une vidéo, je vous la note juste ici, n’hésitez pas à aller la voir. Pour revenir à nos deux Williams : ce sont deux immigrants irlandais qui ont construit un véritable business de revente de cadavres à des fins de dissection anatomique ce, afin de faire avancer la médecine. Si le principe semble, quoique éthiquement discutable, basé sur un bon fond (faire progresser la science), les habitants d’Édimbourg ont rapidement voulu protéger leurs morts en installant des grilles au-dessus des tombes de leurs proches.
Ainsi le pillage de cadavres était beaucoup plus complexe, ce qui ne faisait pas les affaires de Burke et Hare. Nos deux compères ce sont donc mis à tuer des individus, pour entretenir leur commerce. Vous saisissez rapidement le problème : ils furent arrêté, Hare fut incité à témoigner contre Burke qui, lui, fut exécuté, disséqué publiquement, son squelette et son masque mortuaire sont actuellement exposés au musée du collège de médecine : sympathique 😬.
Sur un ton un peu plus joyeux et beaucoup moins effrayant : connaissez-vous l’historie de Bobby ? Il y a de fortes chances que oui tant ce chien est célèbre, mais je vais vous en toucher deux mots. Au XIXème siècle, comme beaucoup d’autres pays, l’Écosse subit un exode rural. John Gray, un ancien jardinier reconvertit en policier à Édimbourg est arrivé en ville dans ce contexte. À son installation, il eut droit à un chien de garde qu’il nomma Bobby. C’est un Skye Terrier, donc clairement pas le genre de molosse que l’on pourrait s’imaginer, mais qu’importe.
John avait pour habitude de se rendre tous les jours, à 13h, dans un restaurant proche du cimetière de Greyfriars et de donner une partie de son repas à son chien. Malheureusement, John finit par succomber à une tuberculose. Et, de manière surprenante, le chien quitta la famille pour rester sur la tombe de son maître, dans le Greyfriars Kirkyard. C’est le restaurateur qui continua à lui donner à manger. Pendant 14 ans, Bobby veilla sur la tombe de son maître avant de s’éteindre en 1872 chez les propriétaires du restaurant. Dès lors, le chien devient un symbole de fidélité : une statue à son effigie fut construite devant le cimetière et le restaurant fut renommé.
Ceux qui connaissent feront sans doute le lien : cette histoire fait très clairement penser à celle d’Hachikō au Japon, un autre chien symbole de fidélité. Vous pouvez aller voir la fontaine de Bobby, mais surtout, ne lui touchez pas la truffe … Il paraitrait que cela porte chance, mais à part abîmer encore plus l’édifice … vous ne ferez pas grand-chose.
Les 7 collines d’Édimbourg
Au risque de vous décevoir, nous n’avons pas grimpé sur les 7. Mais la légende voudrait que la ville soit construite sur 7 collines en référence à celles de Rome. Pour autant, il faut compter celle du château : Castle Rock, puis nous avons entrepris de crapahuter Calton Hill et Arthur’s Seat. Pour les 4 autres … Nous verrons ça une autre fois 😆.
Calton Hill
Principalement connu pour la vue qu’elle donne sur la ville, la colline Calton est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. C’est vrai qu’elle nous offre une très belle perspective, mais cet espace est aussi un lieu d’histoire puisqu’il semble avoir été occupé depuis l’âge du bronze. À son sommet, vous pourrez rencontrer plusieurs bâtiments ayant très clairement une influence grecque avec leurs colonnes doriques ou corinthiennes. Je vous partage quelques photos.
Arthur’s Seat
C’est un des must, conseillé par tous les guides de voyage : si vous allez à Édimbourg, prenez le temps de grimper sur Arthur’s Seat. En tant que fan de rando et de crapahutage divers, évidemment que je vous confirme que c’est une bonne idée ! La vue est imprenable, la colline immense, vous en prendrez plein les yeux. Mais l’ascension est tout de même un peu sollicitante, et le vent au sommet ne rend pas le moment le plus « chill » possible.
Tout ça pour vous dire que si la marche vous fatigue et que vous n’êtes pas forcément touché par les points de vue : ne vous embêtez pas à grimper. De notre côté, nous avons adoré notre moment et c’est tellement plaisant d’avoir une colline si proche de la ville. D’ailleurs, vous vous en doutez, ce lieu est rempli de légendes ! Tout d’abord, son nom lui aurait été donné suite à des hypothèses selon lesquelles le château de Camelot aurait été installé ici, accueillant le roi Arthur et les chevaliers de la table ronde. Néanmoins, aucune preuve n’a été mise au jour pour avérer ce point … Pourtant, la colline a bien été habitée et notamment à l’âge du fer puisqu’il subsiste des traces de murets.
Autre fait intéressant : en 1836, dix-sept petits cercueils en bois, contenant chacun une figurine sculptée, ont été exhumés dans une grotte. Et … Nous n’en savons pas plus … Certain ont évoqué de la sorcellerie, d’autre des sortes d’ex-voto liée aux victime de Burke et Hare … le mystère reste entier.
Parenthèse bucolique à Dean Village
Ce n’est pas le quartier le plus connu d’Édimbourg, mais il a l’avantage de vous procurer une petite pause dans l’agitation urbaine. Dean Village se situe dans le New Town et prend place dans l’un des méandres de la rivière Water of Leith. Son ambiance « villageoise » n’est pas injustifiée puisqu’il y a plus de 800 ans, Dean était totalement déconnecté de la ville d’Édimbourg. C’était un lieu reconnu pour son industrie meunière grâce aux nombreux moulins actionnés par la rivière.
Après avoir connu une période plutôt sombre au milieu du XXème siècle à cause du développement de moulins beaucoup plus gros et rentables, Dean Village était alors devenu un lieu de misère. Aujourd’hui, il est un quartier résidentiel prisé ou quelques touristes viennent flâner. Néanmoins, ne vous attendez pas à quantité d’infrastructures touristiques, Dean Village reste paisible.
La galerie des grands noms écossais
Direction Queen Street afin d’en prendre plein les yeux devant ce magnifique bâtiment néo-gothique en grès rouge conçu au XIXème siècle : la Scottish National Portrait Gallery. Une fois à l’intérieur, nous avons passé de longues minutes à apprécier le magnifique hall d’entrée et sa frise.
Entouré d’arches en ogive, l’ensemble des façades de cette pièce sont ornées d’une frise retraçant les évènements historiques écossais. Entre chaque arche, vous remarquerez également le blason des grandes villes écossaises. C’est donc un véritable cours d’histoire imagé qui prend scène sous vos yeux. L’ensemble a été réalisé par William Hole, un peintre du XIXème siècle appartenant au mouvement préraphaélisme : un style apparu en Angleterre et qui s’inspire de ce que les maîtres italiens du XVème siècle réalisaient (préraphaélisme = prédécesseur à Raphaël).
Ensuite, je vous invite à lever la tête pour observer le plafond du bâtiment qui est orné d’un ciel étoilé représentant les constellations. Si vous avez le temps, vous pouvez parcourir l’exposition des portraits, mais profitez surtout du bâtiment 😉 : l’entrée est gratuite, donc pas de remords.
Margaret Tudor Edinburgh
C’est ici que nous quittons Édimbourg, avec, je l’avoue, le sentiment que nous aurions pu rester un peu plus pour davantage nous imprégner de la ville. Pourtant, un long périple nous attendait et il était nécessaire de prendre la route.
Sur la route des Highlands
Direction Stirling avant de monter dans les Highlands pour rejoindre la vallée de Glencoe. Mais notre premier step parlera aux fans de la série Outlander … Le Midhope Castle, plus connu sous le nom de Lallybroch 😉. Nous voici donc, à bord de notre voiture, tout juste louée, à longer le Firth of Forth (autrement dit, l’estuaire du fleuve Forth). D’ailleurs, en parlant de voiture, nous avons opté pour Dacia Sandero : parfaite pour nous suivre dans les chemins un peu accidentés, assez grande pour tenir tout notre bazar sur une durée de 10 jours et plutôt économique pour un SUV. C’est assez fréquent que l’on tombe sur des Dacia en voyage et je dois l’avouer … Je ne suis jamais déçue. Mais revenons à nos moutons …
Take me home to Lallybroch !
J’imagine que, parmi vous, certain ne connaissent pas la série. Je vais vous faire un résumé très rapide car nous avons visité plusieurs lieux en lien avec cette production tout au long de notre séjour 😊. Le début de la série tient place en 1945, nous découvrons Claire, infirmière de guerre, débutant des vacances après ces dures années, pour revivre avec son mari, Frank, qui est employé du MI6 et avec qui les relations se sont distendues lors des années du conflit pendant lesquelles ils furent séparés. Au cours d’une balade, Claire traverse les pierres dressées de Craigh na Dun et se retrouve transporté en 1743 juste avant le soulèvement des jacobites. C’est dans ce monde parallèle qu’elle fera la connaissance d’un certain Jamie Fraser.
Oui, je vous l’accorde, nous sommes sur une bonne grosse romance ! Mais couplée avec les évènements historiques … Ça suffit pour me plaire (même si parfois l’histoire est clairement édulcorée et modifiée).
Revenons à notre sujet ! Nous voici donc sur la route et nous bifurquons en direction de l’estuaire pour rejoindre le Midhope Castle. Alors, très honnêtement, si vous ne connaissez pas la série, vous n’avez aucun intérêt à aller là-bas. Mais autrement, il s’agit du lieu de tournage pour Lallybroch : le château familial des Fraser où vit la sœur de Jamie.
Dans la réalité, le château s’appelle le Midhope et malheureusement … C’est une ruine. D’extérieur il est parfaitement identique à ce que nous voyons dans la série, mais il est impossible d’entrer à l’intérieur : les parquets sont totalement effondrés. Il appartient à une famille d’agriculteur qui cultive les terres environnantes, mais le château semble, lui, figé dans le temps. C’est une architecture typique du haut Moyen Âge jusqu’au XVIIe siècle en Écosse et qui se nomme les Maison-tours.
Vous vous en doutez, l’entrée pour arriver proche du château est payante : une petite guitoune avec un guichetier sur le parking vous demandera 7£ (soit 8,50 €) pour pouvoir vous approcher. Honnêtement, si vous ne souhaitez prendre qu’une photo : restez sur le parking au niveau du portail, vous verrez très bien le château. Mais si vous en voulez plus … 😊
La tour Wallace
Continuons notre route pour nous diriger vers la ville de Stirling. Nous faisons une rapide halte au château avant de nous diriger vers une des plus belles tours du monde : Le William Wallace Monument.
Dans un style gothique victorien, la tour trône au sommet de la colline Abbey Craig. Elle fut construite en 1869 à la suite d’une collecte de fond en pleine période de regain d’un sentiment patriotique écossais. Ainsi, les héros de la nation refaisaient parler d’eux, et notamment William Wallace.
Qui est ce William (oui, encore un) ? C’est un chevalier, mais pas n’importe lequel, c’est un héro de la résistance écossaises puisqu’il s’est battu pour l’indépendance de son pays. Son fait le plus marquant fut, justement, une bataille qu’il a remportée sur le pont de Stirling en 1297. Il paraîtrait même que c’est sur Abbey Craig, la colline du monument, qu’il aurait vu arriver l’armée anglaise avant d’attaquer. Suite à cet évènement il fut nommé Gardien de l’Écosse, c’est-à-dire qu’il était une sorte de suppléant du roi pendant les absences de ce dernier. Malheureusement, comme bon nombre de légende, William Wallace connu une fin tragique puisqu’après une défaite en 1298, il fut capturé en 1305, emmené à Londres et condamné pour haute trahison. Et, vous vous en doutez, ce motif laisse peu de place à la pitié … Il fut traîné vivant par des chevaux, à moitié pendu (juste assez pour éviter la mort), émasculé et éventré. Toujours vivant, on mit le feu mis à ses entrailles devant ses yeux (si tant est qu’il était encore conscient). Finalement décapité, puis découpé en morceaux.
Vous pensiez que c’était terminé ? Que nenni ! La tête de William Wallace fut plongée dans du goudron pour éviter qu’elle ne se décompose trop vite, puis plantée au bout d’une pointe au sommet du pont de Londres (ne cherchez pas, ce pont n’existe plus). Et pour ce qui est des parties découpées de son corps elles furent exposées dans différentes villes en Angleterre et en Écosse pour montrer la domination anglaise.
L’antre du diable
Tout va bien ? Vous n’avez pas rendu votre repas ? 😆 Nous allons prendre un peu l’air de toute façon ! En route pour le Devil’s Pulpit. Là encore, si vous connaissez la série Outlander, certains souvenirs vont très certainement remonter.
Ce point de vue n’est pas si évident à trouver et il vous faudra vous aventurer hors des sentiers battus. Tout d’abord il faut vous rendre à la rivière Carnock Burn : quelques mètres après avoir franchi le pont passant au-dessus du cour d’eau, vous verrez un petit sentier s’enfonçant dans la forêt. Très honnêtement, ce chemin ne donne pas du tout l’air d’être officiel, donc ouvrez l’œil. Je vous laisse vous éloigner de la route et, petit à petit, vous verrez l’eau changer de couleur pour atteindre une teinte rouge sang. Encore un peu de patience et vous verrez, sur votre gauche un passage, presque à la verticale, qui descend pour atteindre le lit de la rivière.
Vous avez reconnu de quelle scène je parle dans la série ? 😏 Oui il s’agit de la source des menteurs (Liar’s Spring) où Dougal emmène Claire pour la contraindre à dire la vérité sur les raisons de sa venue.
Mais j’imagine que ce qui vous intrigue c’est cette couleur rouge de l’eau … ? Rien de surnaturel ou de sordide bien sûr. Il s’agit simplement d’un effet de reflet avec la couleur du lit de la rivière constitué de grès rouge. L’eau est transparente et la couleur que l’on voit est celle de la roche. Bien sûr, le résultat est surprenant et vraiment hypnotisant. Est-ce que la rivière nous fait dire toute la vérité ? Je vous laisserai tester …
Road to Glencoe
Nous reprenons la route en prenant soin de longer le Loch Lomond. C’est un magnifique lac, le plus grand, en terme de surface, de toute l’Écosse. D’ailleurs, est-ce que vous connaissez la différence entre un loch, un lac, un fjord, un détroit, un bras de mer ou encore un glacier ? Tous ces termes désignent des formations crées par l’eau, dans ses différentes formes. Commençons par le plus simple :
- Un glacier : une formation de glace obtenue avec le tassement de la neige qui s’accumule dans une vallée pouvant creuser cette dernière davantage. En fondant au printemps, elle forme un cours d’eau. Normalement un glacier n’est pas censé fondre entièrement, je dis bien, normalement.
- Un bras de mer : C’est le terme générique qui définit un cours d’eau entre deux terres rapprochées, nous pouvons distinguer :
- Un détroit : Passage plus étroit entre deux grandes étendues d’eau. Par exemple : le Détroit de Gibraltar entre l’Espagne et le Maroc.
- Un fjord : Ancien glacier à proximité d’une grande étendue d’eau (mer ou océan), ayant formé une vallée et qui, en fondant, a été envahie par la mer. Ce type de formation est plutôt visible dans les pays du nord : Norvège, Islande, Groenland …
- Un estuaire : C’est la zone où un fleuve se jette dans la mer. L’estuaire commence là où les effets de la mer (salinité et / ou marée) se font ressentir. Par exemple, celui de la Loire se situe à Saint-Nazaire.
- Un lac : Grande étendue d’eau qui, dans le langage courant, peut-être quelque peu flou. Scientifiquement un lac doit avoir soit un dépôt de sédiments, soit une stratification. Mais il arrive que des villages nomment un lac comme tel alors qu’il n’en est pas un au sens scientifique.
- Un loch : Jusqu’ici tout est clair ou plus ou moins ? Et bien, un loch peut être à la fois un lac, un fjord ou un estuaire, voilà ! 😆 Plus sérieusement, c’est un terme gaélique particulièrement utilisé dans les îles britanniques et désignant « un truc avec de l’eau dedans » 😉.
Nous continuons de rouler, de nuit, en direction de la vallée de Glencoe. La route était particulièrement difficile : il pleuvait, nous étions constamment balayé par les vents, les poids lourds sont nombreux la nuit en Écosse. Nous avancions tant bien que mal et là ! À quelques centimètres de notre voiture, sur le bas côté, un Red Deer ! Je pense que cette image restera à jamais gravé dans notre esprit : l’animal relevant la tête en apercevant nos phares de voiture et nous, complétement bouche-bée, à l’intérieur de l’habitacle : magnifique.
Pour vous préciser, le Red Deer (ou Cerf élaphe en français) est un grand cerf : les spécimens écossais mesurent 2 mètres en moyenne pour le mâle (que l’on nomme parfois « stag »), 1,80m pour la biche. Ce n’est pas un animal spécifiquement écossais puisque nous pouvons en croiser en France, mais … ils restent très impressionnants.
Photo : Scotlandswild.com
J’avoue qu’avant de partir, nous avons été abreuvé de Reels sur insta nous montrant des cerfs à quelques mètres, et pas du tout craintifs face aux humains : nous criions tout de suite au fake … Alors, oui, l’IA fait très bien son travail, mais dans le lot, il y a de la vérité … Gardez votre émerveillement, le monde numérique n’est pas toujours supercherie … 😊 (mais allez voir par vous-même quand même haha).
Une vallée magnifique marquée par l’horreur
Nous voici arrivés dans la vallée de Glencoe, qui restera, pour moi, les paysages les plus spectaculaires de l’Écosse. Préparez-vous à rester silencieux devant cette nature grandiose. Pourtant, dans l’histoire, cette vallée ne fut pas toujours synonyme d’émerveillement. Elle fut le théâtre d’un des plus grands massacre écossais.
Nous sommes à la fin du XVIIème siècle, en pleine révolution jacobite. Ces derniers soutiennent la dynastie des Stuart, tolérante sur le plan religieux, face à la puissance des notables anglais, profondément catholiques. Ces derniers destituent le roi Jacques Stuart et positionnent à la place Guillaume III d’Orange-Nassau. Vous vous en doutez : ça ne passe pas du tout chez les écossais. S’en suivirent plusieurs batailles auxquelles les différents clans écossais participèrent jusqu’en 1690 où les jacobites essuyèrent deux grosses défaites.
C’est alors que le roi Guillaume proposa le pardon aux clans qui avaient participé à la révolte en échange d’un serment d’allégeance à retourner avant le 1er janvier 1692. En cas de refus, on leur promet des représailles. Sentant qu’il n’y avait aucune plaisanterie dans cette annonce : les clans demandèrent à Jacques Stuart l’autorisation de prêter allégeance afin de protéger leurs biens. Ce dernier tarda à répondre et accepta finalement de sorte que le message d’autorisation arriva quelques semaines avant la date fatidique (bah ouais … pas de smartphone à l’époque, pas d’immédiateté). La plupart des clans prêtèrent serment tout de suite, mais pas le clan MacDonald qui tarda.
Leur chef, Alastair Maclain, eut quelques difficultés à trouver une personne devant laquelle prêter allégeance afin de constituer un témoin. Il se rendit, non sans mal, dans la région d’Argyll afin de se présenter devant Sir Colin Campbell son shérif, cousin des MacDonald, mais pour autant … pas du tout sur la même longueur d’onde politique. Colin Campbell n’était pas présent sur place, il était en vacances (ou prétendait l’être …) et … le serment fut prêté après la date fatidique. Néanmoins, Campbell assura à Maclain que tout était « ok » …
Fin janvier, les premières et deuxièmes compagnies du régiment d’infanterie du comte d’Argyll se rendirent chez les MacDonald de Glencoe. Étant cousins, les MacDonald accueillirent avec plaisir les militaires. C’est le 12 février 1692 que Robert Campbell reçu une lettre pour lui ordonner de massacrer les MacDonald, réalisant ainsi une sorte de modèle d’exemple, afin de montrer à l’ensemble des clans écossais que cette histoire de serment était tout sauf une menace en l’air. Au total 38 hommes furent assassinés, les femmes et les enfants moururent de froid après l’incendie de leur maison. À la suite de cet évènement, le massacre de Glencoe fut utilisé comme outil de propagande jacobite, et aujourd’hui on raconte que les fantômes des McDonald errent toujours dans les collines de Glencoe.
Oui, nous allons pas mal parler des jacobites pendant cette série d’articles … Il faut dire que cette période est vraiment fascinante dans l’histoire écossaise 😊. Mais revenons au présent : où avons nous logé sur les terres sauvages de Glencoe et qu’est-ce qu’il faut absolument voir ?
Le logement
Nous arrivons en pleine nuit sur le pas de porte d’une maison dans un quartier résidentiel au sein du village de North Ballachulish, et ce fut sans doute le meilleur logement de tout notre séjour. La maison d’hôtes s’appelle The Woolly Rock Bed & Breakfast et tout est parfait : la chambre est grande et hyper confortable, la gérante est au petit soin et tout à fait adorable et le petit déjeuner … un porridge qui nous a tellement séduit qu’encore aujourd’hui nous avons notre petit rituel porridge du dimanche matin … 😅
Vous avez une salle d’eau pour vous tout seuls ainsi que le nécessaire pour vous préparer une boisson chaude. La maison possède un parking privé pour pouvoir garer votre voiture et enfin … La localisation est vraiment parfaite pour explorer la vallée mais aussi les différents châteaux de la région. Pour ce qui est du coût : nous avons bénéficié d’une offre qui nous a permis d’avoir ce logement à moindre coût, en temps normal il est un peu plus onéreux que ce que j’ai l’habitude de vous conseiller ici 😉.
D’ailleurs c’est également ici que nous avons testé pour la première fois la Marmite. Si vous êtes déjà allé au Royaume-Uni vous devez sans doute connaître. Il s’agit d’une pâte à tartiner salée dont le goût ressemble au bouillon cube de mamie. Dire que ce n’est pas bon serait un peu … réducteur, mais j’avoue ne pas comprendre comment consommer ce truc 😆. Pour autant, il paraitrait que ce soit bourré de vitamines : donc si vous aimez et si vous comprenez sur quoi il est intéressant de tartiner cette pâte … Allez-y.
Highland Titles
Mon objectif n’est absolument pas de faire de la publicité pour cette organisation, néanmoins, je ne me vois pas ne pas vous en toucher deux mots. Mon compagnon est propriétaire d’une petite parcelle de terre depuis de nombreuses années, et de mon côté, depuis quelques semaines avant notre départ. Il nous fallait absolument toucher et voir à quoi cette terre ressemblait !
Mais c’est quoi au juste Highland Titles Charlotte ?
C’est une entreprise qui a vu le jour en 2006 et qui se propose de vous vendre des parcelles de terre écossaise. En contrepartie, l’argent est utilisé pour planter des arbres et contribuer à la restauration de l’écosystème longtemps surexploité. Les hectares d’Highland Titles sont donc des terres assez sauvages où la faune peut évoluer de manière instinctive. La majorité de leurs ventes sont effectuées pour faire des cadeaux aux passionnés de la culture écossaise : ils proposent une parcelle sur une terre étrangère et de faire de vous un lord ou une lady, un concept bien huilé et assez séduisant. Néanmoins, ne pensez pas pouvoir faire construire une maison secondaire : non seulement les parcelles sont petites mais tout doit rester non battis afin de conserver cet objectif écologique 😉.
De notre côté nos parcelles sont situées dans la toute première zone d’Highland Titles, depuis ils en ont ouvert plusieurs, et à l’époque de l’achat, vous pouviez obtenir une zone d’une surface intéressante à un prix raisonnable : nous avons 10 m² chacun. Aujourd’hui, le business faisant son chemin … vous avez, pour le même prix, 1 m² : juste assez pour dire que vous avez un petit bout d’Écosse.
La réserve d’Highland Titles se situe dans le village de Duror of Appin, le long du Loch Linnhe. Si vous êtes propriétaire, le centre d’accueil vous orientera pour trouver votre terre : rien n’est indiqué sur place donc vous ne pourrez que supposer 😉
Les châteaux d’Argyll and Bute
Voisin des Highlands, ce comté n’est pas moins intéressant ! Il est constitué de nombreux lochs et d’îles, formant un paysage morcelé des plus charmant. Il semblerait que ce soit sur ces terres que les gaëls ont débarqués pour introduire leur langue et leur culture. Mais de notre côté, nous n’allons pas remonter si loin dans le temps.
Notre premier stop fut le château de Stalker : ce dernier est construit sur une île du loch Linnhe et si vous l’observez bien, vous remarquerez qu’il s’agit d’une maison-tour, tout comme le château de Midhope (Lallybroch) que nous avons vu précédemment ! Et il faut dire qu’il donne un aspect tout à fait plaisant et quelques peu « dark fantasy » au paysage. Lors de sa construction vers 1320, il était la propriété du Clan MacDougall, il arriva ensuite entre les mains des Stuarts durant le XVIème siècle, avant de devenir la propriété du Clan Campbell avant les révoltes jacobites. Les mêmes Campbell accusés de trahison lors du massacre de Glencoe, vous avez bien fait le rapprochement 😉.
Pour observer le château, il faudra rouler sur la route A828 et vous rendre au café Castle Stalker View. Dans la cour de ce café, vous retrouverez une barrière vous permettant de pénétrer dans un enclos à moutons pour vous rapprocher du château. Vous pourrez alors marcher jusqu’ici et vous aurez une vue imprenable 😊
Deuxième étape : nous voici à la pointe du loch Awe afin de retrouver le château de Kilchurn. Une fois encore, cette demeure était la propriété de la branche Breadalbane du clan Campbell. Dès 1715 il fut utilisé comme garnisons lors des révoltes Jacobites et en 1760 le château fut frappé d’une violente tempête le réduisant à l’état de ruine.
Aujourd’hui encore, le château est resté dans son jus, et c’est ce qui fait son charme. Pour l’observer, il existe différent points de vue, mais de notre côté nous souhaitions le voir de près. Dans ce cas, il faut vous rendre sur le parking de l’A85 et marcher sur le sentier. L’intérieur du château était fermé à la visite lors de notre venue afin de procéder à des enquêtes pour identifier les réparations nécessaires à sa conservation, mais vous pouvez tout de même vous approcher pour l’observer.
Sur la route de la vallée de Glencoe
Remontons dans les Highlands via la route mythique A82. Je vais vous lister ici les différents spots qui valent le coup d’œil.
Rannoch Moor
Juste pour un petit stop : cette vaste étendue marécageuse est une véritable pépite pour la biodiversité. Pendant la période du Dryas récent (10 900 à 9 700 av. J.-C.), correspondant à la dernière période glaciaire, cette zone était recouverte d’un immense glacier qui se mit à fondre formant un marécage. Aujourd’hui cette zone accueille une espèce endémique de plante : la Rannoch-rush.
Autrement, pour les plus cinéphiles d’entre-vous, ce lieu a également servi de tournage pour une scène de la saga Harry Potter : dans Les reliques de la mort – Partie 1, c’est ici que les mangemorts rentrent dans le Poudlard express.
Buachaille Etive Mór et la route Skyfall
Continuez un petit peu sur la route avant de tourner sur votre gauche, dans un petit chemin, à ce niveau très exactement. Roulez un petit peu avant de vous arrêter juste avant le pont au-dessus de la rivière Coupall. C’est ici que vous aurez le plus beau point de vue sur la montagne Buachaille Etive Mór, la plus jolie des trois sœurs de Glencoe. Je ne parle pas ici de trois femmes mais bien de trois montagnes, mais nous verrons ça plus tard … 😉
Roulez ensuite sur cette longue route sinueuse : rien que le trajet vous en mettra plein les yeux. Encore une fois, si vous aimez le cinéma : cette route a été utilisée dans Skyfall, le James Bond de 2012 avec Daniel Craig. C’est la route qui mène au Skyfall Lodge, la maison familiale des Bond.
Après 13 bons kilomètres vous atteindrez votre objectif : le Glen Etive ! Il s’agit d’un lac offrant un reflet de toute beauté sur les montagnes de Glencoe. Je vous laisse apprécier les photos, et surtout, prenez le temps de profiter de ce moment.
Ralston Cairn
Si vous êtes du genre aventureux, je vous mets au défit de trouver la Ralston Cairn ! Il s’agit d’une tombe commémorative en l’honneur de Ralston Claud Muir décédé en 2000. Ce passionné de randonnée n’est pas mort dans la vallée, mais des suites d’une leucémie non soignée. Pourtant, ses proches, connaissant sa passion pour les grands espaces, ont souhaité construire dans la vallée de Glencoe, une tombe en sa mémoire avec l’inscription « These are my mountains, and I have come home« .
Mais bien sûr, celle-ci est loin de la route, il vous faudra un peu de patience et de jugeote pour la trouver. Je vous laisse au travail … 😊
Les trois sœurs et la vallée secrète
Nous y voilà, les trois sœurs de Glencoe sont trois montagnes positionnées les unes à côté des autres avec, entre chacune, une vallée. La vue est vraiment magnifique et c’est pourquoi vous rencontrerez de nombreux cars de touristes. Pour autant, je vous propose de vous éloigner de l’agitation et de vous enfoncer au cœur des montagnes.
Munissez-vous de votre appli AllTrails (Android / iOS) pour sélectionner la randonnée de la vallée secrète. Cette dernière fut utilisée comme cachette pour les habitants de Glencoe suite au massacre engendré par les Campbell. Je vous conseille d’attaquer cette randonnée dans la matinée pour avoir le temps d’atteindre la fameuse vallée. De notre côté nous avons débuté trop tard et nous avons dû faire demi-tour. Pour autant, attendez-vous à un peu de difficultés, il faudra notamment traverser un petit cours d’eau. Je vous laisse avec quelques photos …
Hagrid’s Hut
Oui, vous avez bien lu ! C’est dans cette région que vous trouverez le décor ayant servi pour représenter l’orée de la forêt interdite, là où est construite la maison d’Hagrid dans Harry Potter. Pour les fans de la saga et pour ceux qui ont grandis avec, je vous conseille ce petit moment de nostalgie puisque le lieu est vraiment identique : mise à part la maison, qui a été rajoutée en post-prod.
Concernant la forêt interdite et bien … elle non plus n’est pas présente. Enfin si, il y a quelques arbres qui montrent le début de la forêt mais tout le reste se trouvera dans votre imagination.
Et c’est sur ce que nous allons quitter la fabuleuse vallée de Glencoe, très clairement un moment fort de notre séjour. C’est donc le cœur un peu serré que nous reprenons la route, mais tellement d’autres étapes nous attendent, notamment une rencontre avec un certain Nessi … C’est juste ici.
@tinytwine @Trystan Kurmyargos