À la rencontre du volcan en Islande 🌋 – 2/4
Mars – Avril 2021
Me revoilà dans la deuxième partie de notre série en Islande ! Après avoir respecté notre quarantaine à Reykjavik, puis avoir exploré le Cercle d’Or, nous sommes repartis sur la route. Nous restons dans un premier temps dans la région du Suðurland (litt. Les terres du Sud) et nous rejoignons la cote pour aller à la rencontre des fameuses plages de sable noir. Puis, nous nous rapprocherons de l’énorme glacier Vatnajökull pour entrer dans la région de l’Austurland.
Avant de poser les pieds en Islande, nous avons vu défiler les nombreuses photos postées sur les réseaux sociaux, tant et si bien que tout le pays nous semblait comme sorti d’un conte de fées. Pourtant, comme dans chaque voyage, il y a des lieux qui nous touchent plus que d’autres, des zones qui vous en mettent plein la tronche. Et bien, pour moi c’est notre laps de temps passé dans cette région de l’île qui restera à jamais gravé dans ma mémoire …
Ca donne envie de continuer de lire hein ? Aller, sommaire, et c’est parti !
Étape 1 : Reykjavik & le Cercle d’Or
Étape 2 : Vík í Mýrdal & Höfn [article actuel]
Étape 3 : Côte Est & Nord de l’île (Mývatn & Akureyri)
Étape 4 : Grundarfjörður & volcan Fagradalsfjall
Première rencontre avec la côte sud
Les transferts
Vous l’aurez compris, pour notre séjour en Islande, nous avons opté pour la location de voiture. Cette dernière allait nous suivre pendant les 2 semaines. La raison ? La flexibilité évidemment mais aussi le gros manque d’infrastructure de transports en commun sur l’île. C’est donc le moyen de locomotion à privilégier pour être à l’aise pendant votre périple.
Néanmoins, nous avions en tête de nous séparer pendant un instant de notre voiture pour prendre le ferry afin de nous rendre sur les Îles Vestmann. Le contexte a eu raison de ce projet. Pour vous resituer, le COVID-19 faisait des siennes, et à notre départ de Reykjavik, le gouvernement avait refermé les bars, les lieux de fêtes, et surtout, les écoles ! Afin d’occuper les enfants, les familles ont profité de la situation pour prendre l’air … et se sont ruées sur les places de ferry ! De plus, la météo annonçait une tempête, rendant la traversée difficile. Résultat ? Plus aucune place de dispo pour la traversée … Ce qui nous a contraint à annuler notre réservation sur l’île Heimaey, la principale île de l’archipel. Qu’à cela ne tienne, nous passerons une nuit de plus dans la ville suivante : Vík.
Le logement
Bon, je vous l’accorde, nous avons manqué un peu d’anticipation sur ce coup-là … Mais c’est ça aussi qui est plaisant pendant les vacances : rebondir et créer des plans B. Ce léger changement, nous a obligé à trouver une réservation de dernière minute, et nous avons dégoté une nuit dans une maison d’hôtes, la Guesthouse Carina. Ma foi, c’était très bien. Nous avions une petite cuisine équipée commune pour pouvoir prendre les repas, salle-de-bain commune, et une chambre assez grande avec une vue sur le village. L’hébergement avait également un parking gratuit et facilement accessible. Encore une fois, compte tenu de la période, la maison était quasiment vide, ce qui nous permettait de prendre quasi entièrement possession des lieux.
Seulement voilà, nous avons passé 1 nuit dans cette chambre d’hôtes pour compenser celle prévue aux Îles Vestmann, la suite de notre passage à Vík était réservée dans un autre hébergement. Et … On aurait clairement dû rester dans celui-ci 😅
Mon objectif n’est pas de cracher sur des hébergements, je n’en vois pas l’intérêt, et mon but est plutôt de vous conseiller et surtout vous orienter vers ceux qui restent abordables en terme de budget. On ne peut pas enlever cette qualité au Puffin Hostel. Attention vous avez deux établissements, l’Hôtel, qui, je pense, devait être mieux, et l’Hostel qui … N’est pas cher ! Et c’est bien là sa seule qualité. Pour faire bref, l’établissement est vétuste et mériterai un bon coup de frais, les pièces communes (salon et cuisine) semblent tout droit sorties des années 70. Les chambres sont vraiment minuscules, et croyez-moi on en a vu un sacré paquet, mais là c’est presque invivable à deux. Et la salle-de-bain commune ressemble à des vestiaires de piscine municipale. Voilà, je ne m’étalerai pas, ce qui est sûr, c’est que ce Puffin Hostel restera à jamais gravé dans nos mémoires.
Je ne vais pas vous situer les deux logements, ils sont très proches, et la ville est vraiment très petite, cela n’a que peu d’intérêt. Mais alors pourquoi avoir choisi Vík ? Tout simplement parce que c’est un point qui offre une proximité avec nombre de spots. Nous étions à deux pas de la fameuse plage Reynisfjara et le trajet nous permettait d’aller à la rencontre des deux cascades Gljúfrabúi et Seljalandsfoss.
Je fais une toute petite parenthèse pour vous parler du fameux volcan Eyjafjallajökull qui a beaucoup fait parler de lui en Europe et ailleurs à cause de son éruption qui a considérablement perturbé le trafic aérien en 2010. Dans un premier temps, l’Eyjafjallajökull est un glacier, le volcan est situé en dessous de la calotte glacière et s’appelle l’Eyjafjöll. C’est cette information qui est importante pour comprendre le phénomène de 2010 puisque l’éruption a été sous-glaciaire ! Et je ne vous fais pas de dessin, le feu, la glace, boum, ça fait beaucoup de fumée 🧐. Tout ça pour vous dire que, sur la carte ci-dessus, la deuxième tache blanche, au-dessus d’Evindarhólar, c’est l’Eyjafjallajökull. Comme vous pouvez le voir, il est loin d’être le plus gros glacier de l’île, mais je vous parlerai de ça plus en détails par la suite.
Comme évoqué un peu plus haut, la côte sud de l’Islande regorge de spots intéressants. Elle est, selon moi, un must see lors de votre voyage. Même si vous n’avez que très peu de temps devant vous, c’est un passage obligé pour découvrir les richesses de ce pays. Néanmoins, il faudra prévoir les temps de trajet, la zone est très peu urbanisée à cause du nombre de volcans.
Les cascades jumelles : Gljúfrabúi et Seljalandsfoss
Depuis le Cercle d’Or, en suivant la route 1, vous arriverez rapidement à l’estuaire du fleuve Markarfljót. Traversez le pont et prenez tout de suite la route F249 à votre gauche. Si vous voyagez en hiver, vous allez sans doute entendre et voir plusieurs conseils vous indiquant qu’il ne faut pas emprunter l’ensemble des routes commençant par un « F« . Respectez bien cette consigne, vous pourrez vous mettre dans de sacrés beaux draps. La route F249 est même totalement exclue de certaines locations de voiture, c’est-à-dire que si vous décidez de vous engager sur cette route et que vous provoquez des dommages, vous n’aurez que vos yeux pour pleurer 😁.
Alors, pourquoi je vous demande de prendre cette fameuse route F249 ? Ne vous inquiétez pas, ce ne sera que pour un petit kilomètre, et vous ne serez pas déçus. Je vous propose d’aller à la rencontre de la cascade Gljúfrabúi. Elle n’est pas simple à trouver, il vous faudra vous diriger vers la faille dans l’énorme falaise, vous contorsionner un petit peu, et la voici … Logée confortablement dans sa grotte.
Le spectacle est juste fantastique, surtout en hiver avec la glace qui se forme par les éclaboussures sur les parois rocheuses. D’ailleurs, pour votre information, Gljúfrabúi veut dire littéralement : « celle qui vit dans le canyon« , plutôt poétique.
Juste à côté, vous avez sa sœur, beaucoup plus connue, moins atypique, mais pas moins impressionnante, la Seljalandsfoss. Ce qui est remarquable au premier abord, c’est la hauteur de cette chute d’eau : 65 mètres. Bon, elle est très loin d’être la plus haute du pays, qui dépasse les 200 mètres, mais tout de même ! Et cette caractéristique est d’autant plus impressionnante qui nous avons la possibilité de passer derrière !
Pour y trouver un trésor ? Et bien malheureusement non, c’est uniquement un petit sentier bien connu, mais parfois un peu escarpé, qui permet d’avoir un autre point de vue. D’ailleurs cette cascade est présente dans le clip musical de Justin Bieber sur sa chanson I’ll Show You. Je ne mettrai pas la vidéo ici, non, non non, mais vous pouvez cliquer ici : le clip entier a été tourné en Islande.
Un bain chaud bien mérité à Seljavallalaug
Après la visite des deux cascades, nous avons dû continuer notre route afin de rejoindre notre logement à Vík. Néanmoins, pour éviter de vous perdre dans les aller-retour, nous allons suivre la route 1 et je vais vous énumérer dans l’ordre les lieux à visiter. Donc, prochain arrêt, Seljavallalaug.
Elle est nommée dans bon nombre de livres et articles touristiques, cette piscine extérieure est en quelque sorte un secret de Polichinelle 😉. Elle fut construite en 1923 par un certain Bjorn Andrésson Berjaneskoti et est un système ingénieux permettant de récupérer l’eau chaude des volcans pour la contenir dans un grand bassin de 25 mètres de long. Pendant près de 10 ans, cette piscine était donc la plus grande d’Islande!
En plein hiver, ne vous attendez pas à un jacuzzi pour autant … Le volume fait que l’eau refroidit vite et, comme elle est nettoyée qu’une fois par an, ce n’est pas non plus très rassurant … J’avoue que nous avons fait nos mauviettes … pas tant pour la fraîcheur, mais plutôt par le fait qu’on ne voit pas le fond.
Si vous décidez de vous rendre à Seljavallalaug, sachez qu’elle se situe sur un terrain privé, donc veillez à respecter les lieux, à bien nettoyer derrière vous et ainsi laisser la place dans le même état que vous l’aurez trouvé.
Sans trop vous en dire, je vous conseille d’explorer les alentours, vous risquerez de tomber sur des surprises bien agréables … 😊
Sublime Skógafoss
Troisième et dernière cascade de la zone, la Skógafoss vous rappellera peut être une scène de la série Game of Thrones. Elle apparait après une chevauchée à dos de dragons par Jon et Daenerys.
Cette cascade se caractérise par la grande plaine dans laquelle elle se jette. Une vaste étendue plane qui nous permet de voir la cascade à des kilomètres, depuis la route.
Une légende raconte qu’un trésor est caché derrière celle-ci, déposé par un viking. Un enfant aurait réussi à en prendre une poignée … Je vous laisse vous y risquer 😉.
Un escalier vous permettra de prendre de la hauteur et si vous avez du temps devant vous, il mène sur un sentier offrant une randonnée qui se rapproche de l’Eyjafjallajökull.
Le DC-3 : prisonnier du sandur
Nous continuons sur notre fameuse route 1 pour atteindre l’interminable plage Sólheimasandur. Lorsque vous verrez un parking, je vous conseille de stopper votre voiture. Au programme : la rencontre avec la fameuse épave de l’avion Douglas DC-3.
Cette curiosité est aujourd’hui très connue, et fait partie de tous les guides de voyage, mais elle vaut clairement le détour. Pour la petite histoire, l’avion est d’origine américaine et a dû effectuer un atterrissage d’urgence en 1973 à cause d’une tempête. Heureusement, aucun mort n’est à déplorer. Pour autant, l’épave donne à cette immense plage un air de désolation plutôt fascinant.
Immense ? Oui c’est le mot. Pour atteindre l’avion, il vous faudra marcher pendant 4 kilomètres, dans un paysage plane, sans rien autour de vous à part l’horizon. Un chemin qui ajoute au bonheur de voir cette carcasse se dessiner !
Mais alors pourquoi ? Pourquoi cet avion est encore là près de 50 ans après l’accident ? Et bien … Ce n’est pas la seule épave présente en Islande. L’île est une sorte de Triangle des Bermudes, et ce sont donc près de 358 accidents qui ont été déclarés entre 1941 et 1973. Ce chiffre est plutôt impressionnant quand on sait que l’Islande est un pays qui n’a jamais connu la guerre sur son territoire et n’a même pas d’armée !
Je m’attarde un peu sur ce point, la défense islandaise est aujourd’hui assurée par les Etats-Unis, même s’il existe des accords avec le Danemark, la Norvège, ou encore l’OTAN. Cet héritage remonte à l’occupation que le pays a connue lors de la Seconde Guerre Mondiale. Pour faire simple, l’Alliance ayant peur que l’Islande se rapproche du IIIème Reich, les Britanniques, puis, les Américains ont décidé de s’installer sur l’île. Tout ça pour vous dire que l’Islande est beaucoup plus proche des Etats-Unis que ce que nous pouvons imaginer. Personnellement, je pensais l’Islande comme un pays nordique, assez proche du trio Norvège, Finlande, Suède en terme de culture. Et bien … Force est de constater que les Islandais sont, dans les faits, plus proches des Canadiens (à la date où j’écris cet article, je reviens tout juste d’un voyage au Canada, et je confirme ce sentiment).
Mais revenons à notre avion ! Si l’épave ne bouge pas, c’est à cause (ou grâce) à un contrat signé avec les Américains : ces derniers peuvent payer 85% des opérations, mais elles doivent être effectuées par les Islandais. Et vous comprenez qu’un avion, au milieu d’une plage inhabitée … Ça ne dérange absolument personne. Alors à quoi bon ?
Cette décision peut paraitre surprenante, et pourtant, lors de votre voyage en Islande, vous remarquerez plusieurs épaves ou maisons laissées à l’abandon. Comme si les Islandais avaient du mal à intervenir pour effacer les traces de ce qui a eu lieu.
Et puis, de toute façon, l’épave ne sera pas là indéfiniment. Sólheimasandur est une plage d’épandage glaciaire.
Mais qu’est-ce que c’est que ce truc encore ?!
Alors, l’épandage glaciaire (ou le sandur, d’où le nom de cette plage), se forme suite à la fonte des glaciers. C’est un mélange de sable et de gravier entrecoupé de petits torrents en forme de tresses, donnant à l’ensemble un air de marécage. Les sandurs sont très présents en Islande pour une simple et bonne raison que c’est une terre de volcans : lorsque ces derniers entrent en éruption, ils réchauffent d’un seul coup la terre et font fondre les glaciers.
Alors, pourquoi le DC-3 est amené à disparaitre ? Et bien vous voyez l’énorme masse blanche sur les photos ? Il s’agit du glacier Mýrdalsjökull, et sous ce dernier, se loge le volcan Katla. Un volcan, un glacier, boum … Vous vous souvenez ? 😉 Et bien si notre fameux Katla décide un jour de se réveiller, le paysage de cette partie de l’île risque d’être fortement métamorphosé.
Si l’histoire du Douglas DC-3 vous intéresse, je vous conseille de lire cet article, qui rentre plus en détails sur les causes de l’accident et qui explique pourquoi il manque des parties à l’avion.
Reynisfjara, aussi belle que redoutable
Un petit quart d’heure de trajet, et vous voici au niveau de la plage de sable noir : Reynisfjara. Je vous conseille de commencer par prendre la Dyrhólavegur pour vous rendre sur le flan Ouest de la plage. Cette route vous fera passer sur une mince langue de terre qui vous offrira un magnifique spectacle.
Une fois sur place, explorez la zone et profitez de la vue qui vous est offerte. Mention spéciale pour le rocher de basalte Arnardrangur (litt. le rocher de l’aigle), posé là, sur le rivage, comme défiant seul les caprices de l’océan qui se déchaîne devant lui.
Ensuite, vous pouvez reprendre la route 1 et emprunter la Reynishverfisvegur pour rejoindre le banc de sable. Vous voici donc sur la plage Reynisfjara qui offre un paysage surréaliste avec ses couleurs et ses formes abruptes. Vous baigner ? N’y pensez même pas ! Les courants marins sont tellement puissants qu’ils vous emporteront en un rien de temps.
Sur le flan Est, vous trouverez la montagne Reynisfjall avec, à son pied, les énormes colonnes basaltiques qui font sa renommée. Mais c’est quoi le basalte ? C’est une roche magmatique qui apparaît lorsque la lave en fusion refroidit très rapidement, cette réaction crée ce qu’on appelle des orgues, en référence à l’instrument de musique. La particularité de ces colonnes basaltiques, ce sont leur forme hexagonale assez surprenante. Ce que les scientifiques ont observé c’est que les orgues sont rectangulaires en surface, puis, plus nous nous enfonçons et plus ils ressemblent à des hexagones. Vous expliquer pourquoi … J’avoue ne pas avoir la connaissance suffisante en géologie … 😅. Toujours est-il que le spectacle est juste magnifique et satisfaisant.
D’ailleurs, vous vous souvenez de l’église Hallgrímskirkja à Reykjavik ? Je vous en parlais dans mon premier article. Et bien son architecture est inspirée de ce phénomène naturel. Je vous laisse avec quelques photos …
Vík í Mýrdal, dans l’ombre du Katla
Nous y voici, dans le village de Vík í Mýrdal, qui compte environ 300 âmes. Coincé entre deux montagnes, son nom veut dire « La baie de la vallée du marécage« , Mýrdal se rapportant directement au glacier tout proche : Mýrdalsjökull. Vous vous souvenez, le fameux qui abrite le volcan Katla ? Cette proximité fait de Vík une localité menacée, pouvant être engloutie en un rien de temps par les caprices de Mère Nature.
Mais ne parlons pas de malheur ! Je vous conseille de faire une petite balade sur la plage du village. Elle est le prolongement direct de Reynisfjara puisqu’elles sont uniquement délimitées par une falaise. Elle est, elle aussi, composée de sable noir. Et d’ailleurs, on en parle beaucoup, mais c’est quoi le sable noir au juste ? Déjà, le sable n’est ni plus ni moins que de tout petits morceaux de roche provenant de la désagrégation de matière minérale. L’Islande étant un pays couvert de volcans, les plages sont noires car la roche qui compose l’île est volcanique. Lorsque ces minéraux se désagrègent, ils forment des plages … Noires 😊.
Vous les aurez sans doute aperçu sur Reynisfjara, les stars de Vík ce sont ces pics rocheux en plein milieu de l’eau. On les appelle les Reynisdrangar, et pour être plus précise, ce sont des stacks : des piliers détachés du littoral par l’érosion.
Comme nombre de curiosités du paysage, les Reynisdrangar n’y échappe pas, et ont droit à leur légende ! Il s’agirait donc deux trolls qui auraient décidé de traîner un Trois-mâts jusqu’au rivage, mais qui auraient été pris par surprise par le soleil levant.
Vous voulez un conseil ? Accordez-vous une après-midi pour monter sur la montagne Reynisfjall. Je vous partage le lien AllTrails pour que vous puissiez voir le trajet : juste ici. Ce petit sentier vous fera prendre de la hauteur et vous offrira une vue magnifique. Je vous partage quelques photos, à la fois de la plage Reynisfjara et de Vík.
La région du Vatnajökull
Le logement
Il est temps pour nous de quitter Vík et reprendre notre fameuse route 1. Pour ce prochain step, nous avons choisi le petit village de pêcheur, Höfn, et l’hôtel en self check-in Höfn Inn Guesthouse. En self check-in, c’est-à-dire que toutes les portes s’ouvrent grâce à un code que les gérants vous fournirons au préalable, aucun personnel n’est présent. Les chambres sont très spacieuses, les salles-de-bain hyper modernes, tout pour être à l’aise. Il nous manquait juste une laverie (nous commencions à être à court de vêtements) et une salle pour le petit dej’ qui apparemment devait être servi dans un autre bâtiment mais … COVID oblige, tout était fermé. Mais nous étions ravis ! Après le deuxième hôtel de Vík, ça ne pouvait être que mieux 😅.
La grotte de Yoda et la canyon Fjaðrárgljúfur
Je regroupe ces deux spots car ce sont les deux arrêts que nous avons faits sur la route. Pour le reste je vais fonctionner comme la partie précédente, en suivant la route 1 pour ne pas vous perdre dans les aller-retour.
En quittant Vík, vous allez encore une fois traverser d’énorme déserts de sandur provoqué par d’anciennes éruptions du Katla. Et justement, pour que vous puissiez vous rendre compte des dégâts que peut provoquer une éruption de ce volcan, je vous conseille de vous diriger vers Hjörleifshöfði. Vous allez faire la rencontre d’un grand promontoire, perdu au milieu de l’épandage glaciaire.
Figurez-vous que ce promontoire était, auparavant, une île, au milieu de l’océan ! Vous pouvez attaquer une randonnée pour monter sur le Hjörleifshöfði, par manque de temps, nous avons préféré nous diriger vers la grotte Gýgagjá. Cette dernière est creusée à même la roche et montre plus de 20 m de hauteur. Mais le plus atypique c’est sa double entrée qui lui a valu son récent surnom : la grotte Yoda puisque les deux trous semblent former le personnage cinématographique. Et d’ailleurs, cette zone a été mainte fois utilisée dans les tournages, et notamment celui de Star Wars Rogue One, la boucle est bouclée.
Après une heure de route, je vous conseille de faire une petite halte au canyon Fjaðrárgljúfur. Alors oui, ce lieu est également présent dans le clip de Justin Bieber ! Mais ce sera le dernier 😉. D’ailleurs, pour l’anecdote, depuis la sortie de ce film musical, la fréquentation touristique a énormément augmenté, menaçant la faune et la flore du lieu … Bon, on ne va pas accuser n’importe qui, mais cette remarque pour souligner que tout dans notre mode de vie, même les éléments les plus insignifiants, ont des conséquences énormes sur la biodiversité …
On reparle un petit peu géologie ? Comment un tel canyon peut-il se former ? Et bien, il faut avoir en tête que les glaciers qui ponctuent la paysage islandais étaient omniprésents il y a 9 000 ans. Avec le réchauffement, ils ont fondu, formant ainsi des moraines et, piégeant l’eau dans des lacs. Au fur et à mesure que ces derniers se sont remplis, il fallait bien évacuer le trop plein d’eau. Et c’est ainsi que d’un petit sillon d’eau, nous arrivons à un canyon de 100 mètres de hauteur !
La Svartifoss et le glacier Skaftafell
Pour la petite histoire, nous avons fait un premier stop ici pendant le trajet qui nous emmenait tout droit à Höfn. Nous avions décidé d’aller voir le glacier avant de se diriger vers la cascade. Pour vous re-situer, nous sommes fin mars, les températures commencent à se réchauffer sensiblement. Et bien … nous avons marché, marché, et … nous avons atteint une vaste plaine un peu boueuse … Et tooooout au loin, loin, très loin, nous avons aperçu la glace … Je ne veux pas enfoncer des portes ouvertes, c’est un fait, la planète se réchauffe, et oui, nous n’étions pas en plein cœur de l’hiver. Mais, le voir de ses propres yeux, permet de prendre conscience de manière plus violente et, par conséquent, plus marquante.
Tout ça pour vous dire que le glacier Skaftafell au mois de mars … ce n’est pas l’idéal. Mais il y a plein d’autres langues glaciaires à voir dans le pays, pas de panique.
Et puis il ne faut pas oublier la Svartifoss voisine ! Encore un incontournable en Islande. Pour la rencontrer, il vous faudra emprunter un sentier bien balisé qui grimpe légèrement. Comptez 1h30 pour faire l’aller-retour, une petite balade sympathique en somme. Le spectacle est, lui, totalement fantastique !
Vous les reconnaissez ? Et oui ce sont, encore une fois, des orgues basaltiques qui encerclent la cascade. Et d’ailleurs la falaise tout entière est composée de basalte de forme hexagonale. Tout à fait irréel.
La masse calme du Svínafellsjökull
Juste à côté du Skaftafellsjökull, vous trouverez le Svínafellsjökull. Un autre glacier qui forme également une langue qui courre depuis l’énorme Vatnajökull. C’est en tout 30 langues glaciaire qui entourent la plus grosse masse de glace de l’île. Et qui dit glacier, dit forcément sandur ! D’autant plus que cette région a été le théâtre d’un énorme Jökulhlaup en 1996.
Ohlala mais mince ! Trop de terme bizarre ! C’est quoi un Jökulhlaup ?
Pas d’inquiétude, vous savez déjà ce que c’est ! Un Jökulhlaup c’est tout bonnement la réaction lorsqu’un volcan éclate sous un glacier. Ce fut le coup pour l’Eyjafjallajökull, et c’est ce que les habitants de Vík redoutent pour le volcan Katla sous le Mýrdalsjökull. Vous voyez, vous êtes déjà des pros !
Pour atteindre le glacier, il vous faudra emprunter un petit sentier, accessible en voiture, et vous garer dès lors que vous apercevez la glace. Ensuite, je vous conseille de prendre vos petites jambes et d’aller explorer les environs. Il y a un chemin balisé qui vous permet de sillonner la falaise pour être au plus proche du monstre de glace.
De notre côté nous sommes bien restés 1heure, posés sur la falaise à observer le glacier. Il faut dire que nous avions une météo vraiment parfaite avec un soleil qui faisait ressortir le bleu de la glace … Si vous restez assez longtemps, vous entendrez par moment de gros craquements, le but est de savoir à quel endroit la glace a cédée 😉. Et ce qui est fantastique avec les glaciers c’est que chaque année vous ne retrouverez pas le même paysage. Alors, peut être qu’en 2022, il sera préférable d’aller voir le Skaftafellsjökull, je vous laisse me dire !
Si vous êtes intéressés par une balade sur le glacier et dans les grottes glaciaires, il existe beaucoup de tour operator qui vous emmèneront en excursion. Mais deux points à savoir :
- C’est cher, avec la location de l’équipement, le trajet en véhicule adapté, le guide … Et il n’y a pas moyen de se passer de ces éléments.
- Cette balade s’arrête à partir du 1er avril. C’est bête et méchant mais, à partir du mois d’avril, les professionnels considèrent qu’il est trop dangereux de s’aventurer sur la glace.
Toujours plus de glace : Jökulsárlón & Diamond Beach
Nous nous dirigeons toujours vers l’Est en longeant le Vatnajökull, jusqu’à atteindre le magnifique lac Jökulsárlón (Litt. Lagune du Glacier). Et en effet, il n’a pas volé son nom, c’est exactement cela. Les langues du glacier se terminent toutes par une nappe d’eau, plus ou moins grande, plus ou moins boueuse et profonde ; nous sommes ici à l’extrémité de la langue du glacier Breiðamerkurjökull, et ce dernier se termine en un grand et sublime lac dans lequel flottent des morceaux de glace qui se sont détachés.
Encore une fois, il est possible de passer des heures à regarder ses blocs flotter et se diriger lentement vers l’océan … Si vous avez un peu de chance, l’hiver les eaux du Jökulsárlón sont très poissonneuses, ce qui attire les phoques qui viennent y chasser leur repas.
Les blocs de glace se dirigent tous vers l’océan où ils rejoindront le large pour fondre. Mais quelques uns vont finir leur course sur la plage de sable noir. Ces petits icebergs échoués qui contrastent avec le noir vont donner à cette plage son surnom : Diamond Beach.
Défilement de paysages jusqu’à Höfn
Toujours sur notre fameuse route 1, vous allez voir une succession de paysages totalement irréalistes. Vous passerez de la zone « glaciaire » avec toujours beaucoup de sandur, puis de vastes étendues de champ de lave, puis des plaines parfois zébrées par des sillons d’eau. Le point commun c’est la quasi absence de construction. La zone est totalement vide, et vous y trouverez des bâtiments abandonnés : ambiance Urbex garantie.
Après une bonne heure de route, vous atteindrez la presqu’île où est installée la petite ville de Höfn, environ 1 600 habitants. En réalité, son vrai nom est Höfn í Hornafirði, se rapportant à la baie voisine d’Hornafjörður, et Höfn voulant littéralement dire « port« . Et pour la petite histoire, il semblerait que ce soit ce mot, issu du vieux scandinave, qui aurait donné celui de « havre » en français.
Donc, Höfn c’est un port, un des rares au sud de l’Islande d’ailleurs. Pour le reste, j’avoue que nous avons passé plus de temps sur la route que dans la ville. Par contre, je peux vous conseiller un petit restaurant qui vous fera découvrir la spécialité de la ville : le homard !
Je vous conseille de prévoir un petit dîner dans le Z Bistro. Les prix ne sont pas si bas, mais vous allez vous régaler, c’est une certitude. Mention spéciale pour la pizza au homard ! Avec ces petites feuilles de roquettes et ces gros morceaux de homard … Un régal. Et avant d’attaquer le repas, je vous recommande de choisir une bière pour votre apéritif. Mais attention, pas n’importe laquelle, une bière brassée avec de l’eau du glacier. Il parait qu’une bonne binouze est avant brassée dans une eau la plus pure possible. Et bien … C’est vrai que la Vatnajökull Frozen In Time est excellente.
Stokksnes, juste un moment magique
Dernière étape de notre parcours dans le sud de l’Islande, Stokksnes est à jamais gravé dans mon esprit. Nous avons visité ce spot deux fois durant notre séjour. Pour vous faire un petit peu de story time, nous avions un objectif : voir des aurores boréales. En arrivant à Höfn, nous avons regardé les endroits recommandés et propice à l’observation, puis nous avons veillé sur l’application Aurora Forecast (Android / iOS). Il y a beaucoup d’informations qui vous sont délivrées sur cet outil, mais pour simplifier, regardez seulement le pourcentage de probabilité de vue, si ce dernier dépasse les 12%, que le ciel était bien dégagé toute la journée, ne perdez pas de temps, rejoignez une zone éloignée de toute pollution lumineuse et comptez sur le facteur chance 😉.
Donc, vous l’aurez compris, nous avons pu profiter du spectacle que nous offrait cette aurore boréale, dans un lieu vraiment sublime.
Mais … nous étions en pleine nuit, et même avec les faisceaux lumineux nous avions du mal à voir autour de nous. C’était une certitude : il faudra revenir en journée. Dès le lendemain, au crépuscule, nous avons repris la route pour retrouver Stokksnes.
Et c’était vraiment sublime … Un long sentier vous permet de longer la plage de sable noir où les vagues viennent s’étaler, formant des sortes de miroir qui reflète la forme de la montagne Vestrahorn. Plus vous marcherez sur ce chemin, plus vous apercevrez des touffes d’herbes dorées qui pointent au travers le sable. Tout ici est fantastique et rien ne ressemble à ce que nous avons l’habitude de voir. Je vous laisse apprécier les photos …
Et c’est ainsi que se termine cet article bien trop long sur notre passage dans le sud de l’Islande. Encore une fois, si vous n’avez le temps de visiter qu’une seule région, c’est incontestablement celle-ci que vous devez privilégier. Néanmoins, le reste de l’île détient son lot de merveilles … Donc en route pour le flan Est et le Nord de l’île dans le prochain article.
@Cwmtraff & @TinyTwine