L’archipel maltais – 3 îles en 1 semaine 🏝️- 2/2

Septembre 2022

C’est parti pour le deuxième chapitre de notre court séjour sur l’archipel maltais. Pour ceux qui auraient loupé le premier, c’est juste ici. Nous allons nous concentrer sur le nord de l’île de Malte avant de traverser le pertuis qui sépare les deux principales îles afin de débarquer sur Gozo. Nous finirons par la petite Comino avant de rentrer en France. Sans plus attendre, nous quittons Ir-Rabat pour rejoindre la zone nord de Malte, qui forme une sorte de marteau … Vous ne trouvez pas ?

La partie septentrionale de Malte

De nouveau dans notre petite Peugeot 108, nous prenons la direction Nord.
J’en parle rapidement, car ce parc revient régulièrement dans les activités conseillées sur tous les guides touristiques : nous avons totalement fait l’impasse sur le Popeye Village. Ce lieu a été utilisé lors du tournage de la comédie musicale éponyme sorti au début des années 80 et est aujourd’hui une sorte de parc avec les décors conservés du film. Alors, oui, le village à l’air joli avec sa baie et ses maisons cartoons mais … Premièrement, l’entrée est chère : 20 € pour principalement profiter d’activités aquatiques que nous pouvions faire ailleurs, deuxièmement, le lieu est TRÈS touristique … Et troisièmement, nous manquions clairement de temps pour pouvoir en avoir pour notre argent … 😊. Oui, je vous l’accorde, je suis un peu sévère … Si vous avez des enfants, pourquoi pas … Mais sinon vous trouverez bien mieux, et plus naturel ailleurs.

Bon vent Popeye, nous nous apprêtons à faire notre plus long trajet sur l’archipel : 30 min de route (nous sommes bien loin des 14h au Canada 😆) afin de rejoindre la Tour Sainte-Agathe.

Torri ta ‘Sant’Agata

Au point le plus haut de cette partie de l’île se dresse fièrement la Tour Sainte-Agathe. Elle fut érigée en 1649 et avait un objectif de défense et de communication avec l’île voisine de Gozo. Aujourd’hui elle est surtout connue pour sa couleur atypique : elle est totalement rouge !

La tour a été construite pendant la période des Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean et permettait de pouvoir résister pendant 40 jours de siège. Elle eut donc une importance pendant les 2 guerres mondiales. On se souvient, Malte a une position stratégique et son rôle pendant les conflits mondiaux n’est plus à prouver. Entre 1940 et 1943, Malte subi un siège de l’Axe (Allemagne et Italie) et pour cause, l’île avait une position idéale pour les Alliés dans le cadre du conflit africain. À cette époque, la Tour Rouge servait de radar et de renseignement. Malgré de nombreux blitz qui conduisirent à la destruction de 75 % des habitations de l’île, les Allemands capitulèrent en 1943 et se retirèrent de Tunisie.
C’est quoi un blitz ? C’est un terme allemand qui signifie « éclair« , le principe est de jouer sur le moral de l’ennemi en bombardant des zones civiles plutôt que des cibles militaires.

La tour est visitable de l’intérieur si vous déboursez 2,50 € mais … je ne pense pas que cela vaille le coup. Le principal intérêt est la vue qu’elle offre, son architecture et bien sûr, sa couleur. Pour ce qui est de la vue, je vous conseille de continuer sur la route vers l’Ouest, pour atteindre la pointe Ras il-Qammieh.

D’ici, vous aurez le privilège d’avoir une vue dégagée sur Gozo et sur ses falaises Ta’ Ċenċ. Au pied de la station radar, vous serez littéralement frappé par le vent, mais le paysage qui s’offrira à vous vous soufflera par sa beauté simple.

Le lagon de corail

Nous repartons vers l’Est, tout au bout de notre « marteau » pour aller à la rencontre du Coral Lagoon. Ce lieu n’est pas très connu et n’est généralement pas mentionné dans les guides. Comment nous l’avons détecté ? Sur Instagram ! Depuis peu j’ai pris l’habitude d’ajouter les comptes touristiques des pays dans lesquels je compte voyager afin de dégoter certain lieu moins connu, mais ultra photogénique.

C’est le cas du Coral Lagoon qui ressemble à un cénote, mais qui, pour une raison que j’ignore, n’en est pas un. Kececé un cénote ? C’est une formation calcaire, que l’on rencontre principalement en Amérique centrale, dans le Yucatan, et traçant un trou dans lequel l’eau de pluie tombe, comme une sorte de puit. Néanmoins, il existe différent type avec plus ou moins de connexion avec la mer / l’océan, et surtout, plus ou moins creusé comme par exemple celui du Gouffre de l’Œil Doux dans le sud de la France qui, selon moi ressemble plus à un lac qu’autre chose 😅.

Pour ce qui est de notre lagon de corail, j’imagine que la connexion avec l’eau de mer est beaucoup trop franche et nous sommes donc plus face à une grotte à ciel ouvert qu’à un cénote. Toujours est-il que le lieu est magnifique …

Premiers pas sur Gozo

Pour vous rendre sur Gozo il vous faudra rejoindre la ville de Cirkewwa qui accueille le terminal de ferry. Elle se situe à 9 min en voiture du Coral Lagoon (40 min de La Valette). Tel qu’évoqué dans mon premier article, la compagnie vend des billets sans et avec véhicule :

• Piéton : 4,65 € l’aller-retour
• Voiture : 15,70 € l’aller-retour pour le conducteur et le véhicule
• 2 roues motorisé : 8,15 € l’aller-retour pour le conducteur, 1 passager et le véhicule
• Vélo : 5,80 € l’aller-retour

Donc, nous avons payé en tout 15,70 € + 4,65 € pour deux personnes et une voiture. Dans tous les cas, je vous conseille de consulter le site de Gozo Channel pour connaître les tarifs à jour ainsi que les horaires, même si, avec des départs toutes les 30 à 45 minutes, 24/24h, vous n’allez jamais attendre très longtemps.

Je ne sais pas vous, mais de mon côté je n’avais jamais entendu parler de Gozo avant de me pencher sur l’organisation de notre séjour. Cela s’explique par le fait qu’elle est indissociable de sa grande sœur Malte : seulement 5km les sépare. Pour autant, dès nos premières recherches, nous savions que nous allions préférer Gozo à Malte.
Pourquoi ? Plus rurale, plus authentique, elle bénéficie du fait qu’une partie des touristes s’arrêtent à l’île de Malte sans prendre la peine de visiter sa petite sœur. Gozo est connue pour ses circuits de randonnée, ses paysages sauvages et pour être le lieu de résidence de Calypso. Pour ceux qui ne connaîtraient pas l’Odyssée : Calypso, fille d’Atlas, est la nymphe qui retint Ulysse sur une île appelée d’Ogygie. Cette île imaginaire serait localisée à l’endroit où se situe Gozo. Il n’en fallait pas plus pour nous enthousiasmer !

Les falaises Ta ‘Ċenċ

Dès nos premiers pas sur Gozo, nous voulions goûter à cette nature : direction Mġarr ix-Xini pour débuter un circuit de randonnée le long des falaises.

Pour rejoindre Mgarr Ix-Xini, deux possibilités : faire un détour par Ix-Xewkija et rouler jusqu’à la plage, ou bien, faire comme nous, vous garer au bord de la route Triq Ta’ Bwier et continuer à pied. Solution que je vous conseille 1 000 fois 😊.

La plage de Mgarr Ix-Xini a tout d’un petit coin de paradis, enclavé dans les falaises. Ne vous attendez pas pour autant à être seuls, le lieu est bien connu des gozitains. Juste le temps de profiter de la vue et nous voici repartis sur les sentiers le long des falaises sous un soleil de plomb ! Le circuit est assez simple et vous offre un spectacle stupéfiant.

Tout au long du chemin vous serez immergé dans un paysage de garrigues avec ses bonnes odeurs de thym et de romarin, ses carlines et son genévrier. Au cours de notre marche nous avons fait une petite pause sur la pointe Ras in-Newwiela au cœur du site du temple mégalithique de L-Imramma. Et je dois vous avouer que sur le moment nous n’avions pas vraiment conscience d’où nous nous trouvions. Et même aujourd’hui, pour vous écrire ces quelques lignes, j’ai dû faire pas mal de recherches pour retrouver une trace de ce lieu. La construction est datée entre -4 100 et -3 000 avant J.C. ce qui correspond aux différents temples dont j’ai pu faire allusion dans mon premier article.

Encore quelques minutes de marche pour atteindre un des spots des falaises qui nous permet de juger leur hauteur. Elle sont comme coupées perpendiculairement au niveau de l’eau et nous permettent de voir les différentes couches de sédiments qui les composent. À ce point, nous étions à environ 120 mètres au dessus du niveau de la mer.

Il était temps pour nous de prendre le chemin inverse pour retrouver la plage de Mgarr Ix-Xini et notre voiture. Le temps de siroter un petit soda citronné avec le paysage de la baie sous les yeux et nous voici de nouveau sur la route pour rejoindre notre prochain logement situé à San Lauwrenz.

San Lawrenz : la bonne alternative

Pour notre pied-à-terre sur l’île de Gozo nous avons opté pour le village de San Lawrenz. La logique aurait voulu que l’on opte pour la plus grande ville de l’île : Victoria, néanmoins … Le territoire étant petit (il est possible de faire le tour de l’île en 1h30) nous n’avions aucune crainte à nous éloigner de l’effervescence. Nous avons donc porté notre choix sur San Lawrenz, au Nord-Ouest de Gozo.

Les transferts

Pour rejoindre San Lawrenz depuis la plage de Mgarr ix-Xini il faut compter 15 min en passant par la banlieue de Victoria. Attention cette zone est un peu compliquée, car les routes sont étroites et les automobilistes ne sont pas toujours très respectueux du code de la route : concentration et vigilance 😉. En arrivant à San Lawrenz il y a peu de parkings et vous devrez surement vous garer directement dans la rue : attention aux nombreuses sorties de garage et aux places réservées aux riverains, au risque de vous prendre une soufflante.

Le logement

Un petit havre de paix : nous sommes rapidement tombés sur une petite villa tout à fait charmante en plein cœur de San Lawrenz : le Shanti Ghar Gozo B&B. Avec un nom pareil, vous aurez deviné l’esprit hindou que les propriétaires ont voulu donner au lieu : un peu déconnecté, mais tout a fait plaisant et propice à la détente.

Le logement est composé de plusieurs chambres (nous en avons vu 2) avec chacune une salle d’eau. Le salon est commun ainsi que les extérieurs : un patio avec une petite piscine. Le gros point positif est que le Shanti Ghar est situé a 25 minutes à pied du bord de mer, et pas n’importe quel bord de mer … Mais je ne vous fais pas attendre plus longtemps, je vous explique ça juste après …

La baie de Dwejra

À peine arrivés, nous voilà déjà de nouveau à la recherche de notre prochain spot. Et le fait est, nous étions à quelques minutes à pied de l’un des sites les plus connus de Gozo : la fenêtre d’Azur. Pour vous, fan de Game of Thrones, vous l’avez sans doute déjà vu.

Dans le tout premier épisode de la série, nous faisons la rencontre de Daenerys, totalement sous l’emprise de son frère qui la force à épouser Khal Drogo, roi des dothrakis et de la mer dothrak. En arrière plan de la scène du mariage, vous avez un paysage magnifique avec une arche formant une sorte de fenêtre quasi rectangulaire. Cette falaise se trouve sur l’île de Gozo, sur la côte Est. Enfin … Se trouvait.

Vous l’aurez compris, l’arche n’est plus … Pour comprendre ce qu’il s’est passé, il faut avoir en tête que sa formation provient de l’érosion de la roche qui la constitue : la fameuse globigérine dont je vous ai parlé dans mon premier article. Si l’érosion a formé l’arche … Ce phénomène ne s’arrête pas, et la roche a continué d’être grignotée. En 2006 une large fissure a été signalée à la base de l’arche et en 2012 la partie fissurée fut engloutie. Le 8 mars 2017, une violente tempête éclata dans la nuit, le lendemain, l’arche avait disparue.
Bien sûr, nous étions au courant, et nous n’étions pas surpris de retrouver un paysage différent, mais la zone attire toujours autant les curieux.

D’autant plus que la baie de Dwejra présente d’autres curiosités comme le Crocodile Rock ou le Fungus Rock (litt. le rocher crocodile et le rocher champignon). Je vous conseille de profiter du coucher du soleil sur la baie, le paysage est magnifique.

Au nord de Gozo

Les salins de Marsalforn

Après 15 min de route, nous rejoignons la côte Nord de Gozo pour découvrir les salins proches de la ville de Marsalforn. Je ne vous apprends rien, les salins sont des constructions permettant de récolter le sel. Ceux de Marsalforn datent de l’époque phénicienne et romaine et sont encore aujourd’hui exploités par quelques familles dont la tradition de la saliculture est transmise de génération en génération.

L’idéal si vous voulez profiter du paysage est d’y aller le matin, assez tôt pour profiter de la lumière douce qui se reflète dans les différents bassins. La zone est également utilisée pour des séances de plongée sous-marine notamment au niveau du Reqqa Point. Les salins s’étendent sur une bonne partie de la côte jusqu’à la gorge Wied il-Għasri soit 2 km de marche.

Il faudra donc avoir en tête de revenir sur vos pas pour retrouver votre véhicule. Nous avons décidé de scinder la visite en deux : nous avons parcouru la côte pour avoir une vision des différents bassins au fil du temps plus vous vous dirigez vers l’Est, plus les bassins sont récents. Puis nous avons repris la voiture pour nous stationner non loin de la gorge.

Niché dans Wied il-Għasri

Caché entre deux falaises, je vous conseille de descendre dans la gorge Wied il-Għasri, un véritable petit bijou naturel où vous pourrez vous baigner si la mer n’est pas trop agitée. Pour les plus casse-coups, vous pouvez crapahuter le long des falaises pour profiter de la vue.

Moment suspendu à Għar ir-Riħ

Je vous conseille ensuite de longer la falaise pour rejoindre l’immense grotte Għar ir-Riħ (litt. la grotte du vent). Celle-ci forme une sorte de U dans lequel l’eau s’engouffre dans un vacarme assourdissant. Vous pouvez descendre via les marches, vous poser sur un bout de rocher et profiter du moment. De toute manière le bruit des vagues ferra sans doute taire les plus bavards, et … C’est tant mieux 😊.

Vous avez une petite échelle qui permettra aux plus courageux de descendre dans l’eau. Mais attention, lorsque le courant est fort, l’endroit pourrait être dangereux.

Dej au pied de la citadelle, après-midi plage privée

Avec un titre pareil, je vous vois venir : « ah oui, on oublie les vacances simples, maintenant on claque de l’argent pour se faire dorer la pilule« . Que nenni, que nenni mes amis, vous me connaissez bien désormais et vous savez que ce n’est pas du tout dans nos habitudes. Je vous embarque pour vous donner plus de détails.

Victoria (aka Rabat, aka Ir-Rabat)

Je l’avais évoqué dans mon premier article, 2 villes sur l’archipel porte le nom de Rabat : la banlieue de Mdina et la capitale de Gozo. Pour éviter les confusions, cette dernière fut surnommée Victoria en 1887 en l’honneur de la reine du Royaume-Uni. Pour rejoindre cette ville depuis Wied il-Għasri, il faudra compter 13 min de voiture.

Nous étions aux alentours de l’heure du déjeuner, et nous avons rejoint Victoria, car nous étions quasi assurés de trouver de quoi grignoter dans cette ville de près de 7 000 habitants. Et le fait est, Victoria est la ville touristique de l’île de Gozo : magasins de souvenirs, snacking, grandes terrasses et restaurants à foison, nous avons retrouvé la civilisation le temps de quelques heures.

Et justement, parlons un peu nourriture ! Dès notre deuxième jour de vacances, lorsque nous étions à La Valette, notre professeur de plongée, français d’origine, nous avait conseillé une enseigne de restauration rapide d’origine maltaise avec un concept simple, mais pour le moins efficace : Dr Juice. Qu’est-ce qu’on y mange ? Alors, on y boit surtout des jus (comme son nom l’indique) confectionnés à partir de cocktails de vitamines : fruits, légumes, oléagineux … Et pour grignoter : des salades, des bowls, des wraps, des burgers … tout un tas de propositions avec des recettes ultra cleans … Et toujours une sélection végé et vegan, il n’en fallait pas plus pour me séduire 😊.

Pour exemple, ce jour-là j’ai opté pour un jus King Kale : Choux kale, pomme, ananas, poire et orange et pour un wrap Fallafel tortilla : du houmous, de la salade, de la semoule, des tomates, des fallafels bien sûr, des concombres et une sauce crème coriandre 😋.

Le temps de profiter de notre pause dej sur l’Independence Square, un petit tour dans les rues alentours, et nous nous dirigeons vers la principale attraction de Victoria : sa citadelle.

Les premières traces d’activités sur le terrain de la citadelle datent de l’âge de bronze. Il faut dire que sa situation est idéale puisqu’elle est située en hauteur et quasi au centre de l’île de Gozo ce qui lui permet d’avoir une vue dégagée. Au fil des années, les fortifications furent construites et la citadelle prit petit à petit un rôle défensif, notamment sous l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem lors de l’attaque ottomane.

Malgré tout, la citadelle ne parvint pas à contrer l’attaque et elle fut envahie en juillet 1551 ce qui entraina une destruction massive. La partie Sud, où se trouve la cathédrale, fut reconstruite, mais la partie Nord est encore aujourd’hui en ruine à cause, notamment, d’un violent séisme qui toucha l’archipel et la Sicile en 1693. Le principal bâtiment que vous rencontrerez lors de votre visite est la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption.

Vous aurez reconnu l’architecture baroque qui est omniprésent sur l’archipel, ainsi que la pierre utilisée, la fameuse globigérine couleur miel. Lors de sa reconstruction, après le séisme du Val di Noto dont je vous parlais juste au-dessus, les architectes ont pu découvrir que la Cathédrale se situe sur les vestiges de plusieurs églises et chapelles qui se sont succédées, et avant cela sur un ancien temple romain dédiée à la déesse Junon et, probablement avant cela, sur un temple phénicien dédié à Astarté (déesse de la fertilité, équivalent d’Ishtar et d’Aphrodite). C’est dire à quel point le lieu est riche de son histoire, de quoi tordre, une fois encore, le cou à toutes ces personnes qui déclarent que les îles maltaises n’ont que très peu d’Histoire 🤪.

À la rencontre de Calypso

Allez zou ! Quittons la civilisation pour retourner au cœur de la nature. Notre prochaine étape se situe sur la côte Est, direction la baie de Ramla et la très populaire Tal-Mixta cave.

Je vais clarifier le point tout de suite pour éviter de colporter des confusions : la Tal-Mixta Cave n’est pas la grotte de Calypso. Cette dernière se situe de l’autre côté de la baie, sur son flan Ouest. Malgré son nom qui donne envie de découverte, la grotte de Calypso est aujourd’hui inaccessible suite à un effondrement : vous ne pourrez que profiter de la vue qu’elle vous offre et … Pour cela je dois avouer qu’il vaut mieux visiter la Tal-Mixta Cave.

Il y a de très forte chances que vous ne soyez pas seuls lors de votre visite, la grotte, située en surplomb de la baie, attire de nombreux touristes pour son aspect photogénique. Pour y accéder il vous suffit de suivre le chemin, un parking est mis à disposition. Vous entrerez via une cavité creusée dans la roche et, une fois à l’intérieur, le spectacle vous soufflera quelque peu.

Le temps de prendre quelques photos et … L’envie de descendre la pente pour rejoindre la baie fut beaucoup plus forte que nous … Nous voici donc en train de dévaler dans la bonne odeur de la garrigue pour rejoindre l’eau. Je ne vais pas tout vous raconter pour garder un peu de mystère, mais … Compte tenu du monde qui avait investi la principale plage … Nous avons décidé de trouver notre propre plage, où nous étions seuls parmi les rochers et les bernard-l’hermites 😊.

Entre les flots

Nous attaquons notre dernière journée complète sur l’archipel. Au programme : il nous fallait redescendre dans le sud de Gozo pour reprendre le ferry jusqu’à Malte pour ensuite prendre un nouveau bateau pour atteindre la petite île de Comino.

Hondoq ir-Rummien

Avant de retraverser le pertuis, nous avions envie de rejoindre la dernière zone de Gozo que nous n’avons pas visité : le Sud-Est. Dans notre dernier logement nous avons discuté avec un couple du nord de la France qui nous a conseillé la plage de Hondoq ir-Rummien.

Ce point me motive à vous faire une rapide parenthèse sur les Français à Malte : lors de votre séjour, vous rencontrerez sans nul doute beaucoup de touristes français en vacances sur l’archipel. En 2021, la France devint le second marché de Malte avec 133 912 touristes comptabilisés. Cela semble plutôt logique, c’est une destination facile d’accès, bénéficiant d’un climat favorable et avec de jolis paysages. Mais, plus surprenant, la communauté française résidante à Malte est plutôt nombreuse : prix de l’immobilier, population anglophone et paradis fiscal, les entrepreneurs et les étudiants viennent en nombre. En 2016, la population expatriée française a cru de 29 %, c’est pour dire.

Revenons à nos moutons, sur les conseils de nos compatriotes nous avons rejoint la baie de Hondoq ir-Rummien. Sans surprise, la plage était déjà bien occupée par les serviettes et … nous avons préféré nous balader le long de la côte pour profiter du paysage.

Une fois avoir repéré les lieux, nous nous sommes gentiment installés sur une petite crique, totalement vide, car difficile d’accès, et nous avons profité du calme pour nous baigner une dernière fois dans la mer Méditerranée.

Petite Comino sauvage (ou presque)

Nous voici donc de nouveau à bord du ferry pour rejoindre l’île de Malte.

Attends Charlotte, pourquoi retourner sur Malte alors que vous auriez pu rejoindre Comino depuis Gozo ?

Très bonne question ! Deux raisons : la première est que les départs à destination de Comino depuis Gozo sont moins nombreux. Rappelez vous, nombre de touristes restent sur l’île de Malte et, de ce fait, le terminal de ferry maltais est plus fréquenté. Deuxième raison : nous avions notre voiture avec nous, et seul les ferry Gozo-Malte / Malte-Gozo peuvent accueillir les voitures. Il était donc plus judicieux de déposer notre voiture sur Malte et de prendre un autre bateau car, j’ai oublié de vous préciser, les véhicules sont totalement interdits sur Comino.

Le bateau faisant les trajets jusqu’à Comino est facilement repérable, vous avez une petite cahute juste à côté du parking du ferry avec d’énormes panneaux : le Blue Lagoon de Comino est un spot très connu des touristes. L’aller-retour vous coutera 13 € par personne, ce n’est pas donné, mais le conducteur vous fera un petit tour des grottes de l’île visibles uniquement depuis la mer, plutôt sympathique.

Le trajet dure entre 20 et 30 minutes et le bateau vous déposera directement au Blue Lagoon. Et là … Attention les yeux et les oreilles. Nous nous en doutions … Mais cela ne nous a pas empêché de fuir comme de petits agneaux apeurés 😅. Malgré le temps qui tournait à l’averse, la plage du Blue Lagoon était noire de monde … entre les vendeurs de kebab, autre sandwichs et les ananas à la paille, nous avons difficilement trouvé un chemin pour sortir de ce parc d’attractions naturel.

Le pire dans cette histoire c’est que nous pensions que la beauté du lieu allait pouvoir rattraper l’omniprésence de plagistes … Mais force est de constater que non … Nous avons donc rapidement déguerpi pour nous promener le long de la falaise de l’île pour profiter d’une zone plus calme et tout aussi jolie. Je vous conseille de prendre sur votre droite en arrivant au Blue Lagoon direction le Cristal Lagoon.

C’est là que vous pourrez profiter des jolis paysages que vous offre Comino. Pour la petite anecdote, le nom de l’île fut donné en raison d’une plante qui pousse en nombre sur son sol : le cumin. Nous avons ensuite poussé jusqu’à l’Isolation Hospital. Ce bâtiment totalement abandonné est le témoin le plus probant du passé de l’île.

L’isolement de l’île en faisait autrefois un important repère pour les pirates et les contrebandiers. Au XIXème siècle, l’archipel connu une large épidémie de peste et de choléra. Comino fut alors utilisée pour mettre en quarantaine les malades. C’est ainsi que fut construit l’hôpital et sa tour voisine : la Tour Sainte-Marie afin de mettre les malades à l’écart et tenter de les soigner. Plus tard le bâtiment servi d’hôpital militaire pendant la seconde guerre mondiale.

Ironie du sort : avec l’explosion du tourisme sur ce petit morceau de calcaire, la population de rats s’est multipliée, attirée par les déchets que laissent les vacanciers derrière eux … Une occasion toute trouvée pour vous demander de toujours emporter vos détritus avec vous pensez à la faune et flore locale 😉.

Après notre petite balade, nous rejoignons le Blue Lagoon pour reprendre le large et retourner sur Malte. Nous faisons une petite halte sur la baie Slugs avant de rejoindre notre ultime hôtel, à proximité de l’aéroport, à Gudja.

Le logement

Pour cette dernière nuit, nous avions uniquement besoin d’un logement proche de l’aéroport pour rapidement pouvoir décoller le lendemain. Nous avons trouvé cette maison d’hôtes dans le petit village de Gudja, à 3 minutes en voiture de l’aéroport. Non seulement la localisation était parfaite, mais la chambre et la maison étaient vraiment très confortables !

La propriétaire était au petit soin, elle nous a conseillé une adresse pour dîner le soir, nous a longuement parlé de notre voyage … Elle était très (trop) impliquée 😆. Je dis ça sur le ton de la rigolade, je préfère l’échange tant qu’il n’est pas intrusif.

C’est sur ce que ce termine cet article sur la deuxième partie de notre séjour sur l’archipel maltais. Et je me rends compte que le sujet était plutôt dense pour un court séjour ! Je vous abandonne avec notre vidéo :

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Fiche pratique :

Monnaie : l’euro (€)
Coût moyen d’un repas au restaurant : 15 € (contre 12 € en France)

Langue : anglais (et maltais)
Quelques mots utiles en maltais (au cas où) :

• Bonjour : Bongu (prononcez bondjou)
• Au-revoir : Addio
• S’il vous plait : Jekk jogħġbok (prononcez yek yokdjbok)
• Merci : Grazzi

Heure : Idem qu’en France, ils appliquent l’heure d’été et l’heure d’hiver aux mêmes dates.

Météo :

• Décembre, janvier, février : entre 9 et 17°c / Température de l’eau : 17°c
• Mars, avril, mai : entre 10 et 20°c / Température de l’eau : 16°c
• Juin, juillet, août, septembre : entre 19 et 32°c / Température de l’eau : 24°c
• Octobre, novembre : entre 14 et 25°c / Température de l’eau : 22°c

@cwmtraff & @tinytwine