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À bord du Transsibérien 🚂 : Étape 2 – Moscou

Décembre 2019 – Janvier 2020

Moscow Moscow … Cette ville me donne un sentiment particulier. Avant même de poser le premier pied sur le territoire moscovite, j’avais comme cette impression de déjà la connaître. On en parle tellement comme de ce haut lieu de l’histoire contemporaine, ombre de l’ex URSS, acteur indéniable de la Guerre FroideMoscou résonne comme un vieux souvenir alors que je ne la connaissais pas. Et le fait est, chaque jour présenta son lot de surprises et d’émerveillement.

Et Moscou c’est avant tout la toute première ville du parcours du transsibérien. Comme je l’évoquais dans le précédent article : Saint-Pétersbourg est un rajout de notre part, car la première station (ou la dernière suivant le sens dans lequel nous circulons) est celle de Moscou ! Etrange, car lors de sa mise en service (1916), la capitale était encore établie à Saint-Pétersbourg même si cette dernière était sur sa fin et le pouvoir du Tsar en sérieux déclin.

Petit sommaire, comme d’habitude, et on attaque :

Les transferts

J’imagine que certain d’entre vous vont arriver à Moscou par la voie des airs. Je vais donc m’attarder un petit peu sur ce point même si nous n’étions pas concernés.

Donc, à Moscou vous avez 3 aéroports internationaux : Cheremetievo (SVO), Domodedovo (DME) et Vnoukovo (VKO). Ils se répartissent les différentes compagnies en activité sur le pays. Tous les trois sont desservis par une navette : l’Aeroexpress qui vous permet de rejoindre le centre-ville en 35 / 45 minutes, super pratique. Il vous faudra débourser 420 ₽ (soit 4,60 €) pour un billet aller simple et ensuite prendre le métro pour rejoindre votre logement : easy !

Pour ceux qui, comme nous, poseront le premier pied dans la gare de Leningrad à Moscou, vous avez une station de métro à la sortie : Komsomolskaya (Комсомольская – C4 dans le plan ci-dessous) dans laquelle passent les lignes 1 et 5. Vous n’avez qu’à définir votre itinéraire en fonction de l’adresse de votre logement : SUPER easy !

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Carte du métro moscovite (que je trouve particulièrement esthétique …)

Le logement

Nous avons choisi notre pied-à-terre afin d’être proche du centre-ville sans pour autant subir les prix exorbitants. Néanmoins, ne vous méprenez pas, vous êtes dans une capitale, les prix sont assez élevés.

Nous avons donc choisi l’auberge de jeunesse Winterfell Old Arbat. Il existe plusieurs hôtels du même nom à Moscou qui surfent sur le succès de la série Game of Thrones. Pour autant, ne vous attendez pas à tomber dans un hôtel à thème … On dirait plus un vieux concept médiéval kitch qui a été transformé dès que la série a fait des émules 😅. Mais on s’en fiche, nous trouvions ça assez fun, mais ce n’était absolument pas un critère de choix.

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Question service, vous avez deux cuisines communes pour prendre vos repas avec évier et micro-onde, une laverie bien pratique, douches et WC communs. Pour les chambres, je ne sais pas si elles étaient toutes pareilles, mais la nôtre était TRÈS petite. Juste la place pour un lit superposé et … c’est tout. Il nous a fallu jouer de créativité pour pouvoir caser nos deux backpacks et nos affaires quotidiennes. Cela dit … Nous n’étions jamais dans cette chambre.

Pour résumer, cette auberge de jeunesse est ok, sans plus, elle fait ce qu’on lui demande de faire : nous donner un lieu pour dormir et se réchauffer. Pour info, c’est via ce réseau d’hôtels que nous avons fait notre demande de VISA support. C’est quoi cette chose ? Je vous invite à lire mon premier article 😉.

Baromètre du froid

Honnêtement …. Les températures sont, là encore, supportables. Mais nous avons quand même senti un petit écart, notamment lorsque le vent se levait, nous avions rapidement les extrémités congelées. Le secret c’est de rester actifs le plus longtemps possible et lorsque le froid devient insupportable, n’hésitez pas à prendre un café, juste le temps de réguler votre température.

Noël à la russe

C’était un de nos souhaits, nous voulions voir comment les Russes fêtaient leurs fêtes de fin d’année. Nous sommes arrivés un peu tard pour Noël, mais juste à temps pour célébrer la nouvelle année. Et nous avons été servis ! Les Russes ont définitivement cette culture des fêtes. Il faut dire que 41 % de la population se déclare comme pratiquant de la religion orthodoxe. C’est assez énorme quand on sait qu’en France, nous ne sommes que 37 % de croyant (toutes religions confondues). Mais au-delà de cet aspect, les Russes ont la chance d’avoir deux Nouvels Ans. Oui oui, ils fêtent le Nouvel An comme nous, du 31 décembre au 1er janvier pour marquer l’entrée dans un nouveau calendrier, mais aussi le 13 ou 14 janvier (en 2020 c’était le 14), pour l’entrée dans la nouvelle année du calendrier Julien.

Kececé ? Il existe plusieurs calendriers ? Mon facteur me donne toujours le même pourtant ?

Et oui, le calendrier que nous utilisons actuellement n’a pas toujours été la norme. Au fil des siècles nous avons utilisé plusieurs méthodes de décompte des jours. Avant le XVI siècle, la plupart des pays utilisaient le calendrier Julien, c’est à partir de 1582 que nous avons petit à petit adopté le calendrier Grégorien. La différence ? Dans le calendrier Julien toutes les années multiples de quatre sont des années bissextiles, ce qui produit un décalage d’environ 3 jours par 400 ans par rapport à l’année astronomique. Alors au début, ce n’était pas dérangeant, mais … Il a bien fallu corriger le tir, et c’est ainsi qu’a été adopté le calendrier Grégorien que nous connaissons.

Oui mais, pourquoi les Russes continuent de suivre ce vieux calendrier ? Et bien il faut savoir qu’ils ont adopté tardivement le calendrier Grégorien, et plus précisément, dès l’arrivée des bolcheviks au pouvoir. Et cette réforme a du mal à passer du côté de l’Église qui continue de l’associer à ce régime plutôt controversé de nos jours. C’est donc pour cela que la communauté religieuse souhaite conserver le calendrier Julien, MAIS pour faciliter les échanges avec l’international, les Russes suivent le calendrier Grégorien. Résultat : deux fois plus de fêtes ! Bravo les Russes ! 😁

Le marché de Noël de la Place Rouge

A peine arrivés, nous voulions voir cette fameuse Place Rouge qui rayonne à l’étranger et est directement associé à la capitale russe. Je ne sais pas vous, mais moi, plus jeune, je pensais que cette place était vraiment rouge, et j’avais une envie démesurée de la voir sous la neige pour m’émerveiller devant les contrastes de couleur. Mais .. J’ai appris plus tard que, non, elle n’était pas plus rouge que la place de l’Église de mon village … Alors pourquoi « Place Rouge » dans ce cas ? Certain disent que c’est dû aux bâtiments qui l’entourent … Mais en réalité, c’est simplement une erreur de traduction, le mot krasny voulant dire à la fois « beau » et « rouge » … Je casse un mythe.

Donc, cette Place Rouge, qui est plus belle que rouge, reste néanmoins un lieu chargé d’histoire puisqu’elle longe le Kremlin et le mausolée de Lénine, et est encerclée à l’est et à l’ouest par la Cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux et le musée d’Histoire. De quoi vous sentir minuscule une fois que vous pénétrez dans cet énorme espace rectangulaire. Pour autant, pour nous, ce fut moins impressionnant étant donné la foule qui s’y pressait ! En effet, la place est le lieu d’installation de nombreux stands et attractions du marché de Noël ! De quoi nous en mettre plein les yeux et réveiller notre âme de gosse.

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La Cathédrale Basile-le-Bienheureux

Je vais peut-être vous surprendre, mais j’ai une cathédrale préférée. Et c’est justement celle que l’on trouve à l’extrémité de la Place Rouge : Basile-le-Bienheureux. Depuis toute petite, ces dômes multicolores m’hypnotisent, je la trouve magnifique et j’avais une envie indescriptible de la voir, pour de vrai. Alors oui, elle n’est pas très grande, mais … J’en ai quand même pris plein les mirettes, d’autant plus avec l’esprit de Noël et les illuminations omniprésentes sur la place.

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Et d’ailleurs, est-ce que vous connaissez l’histoire de cette cathédrale ? Non ? Et bien laissez-moi vous raconter. Elle fut construite entre 1555 et 1561 sous le règne d’Ivan le Terrible pour honorer la victoire des Russes contre le Khanat de Kazan. Selon la légende et pour prouver la réputation de ce Tsar, il ordonna que les yeux des deux architectes soient crevés une fois la construction terminée afin qu’elle soit unique et que les artisans ne puissent la reproduire. Légende complétement fausse car ce sont ces artistes qui sont à l’origine de la Cathédrale de l’Annonciation à Kazan (oui le même Kazan que plus haut, ironie du sort) … Mensonge certes, mais cela prouve le caractère unique de cette construction qui nous fait pétiller les yeux.

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Mais qui est ce bienheureux Basile ? Et bien c’est un fou qui avait pour mission d’amuser la populace en se moquant des conventions sociales. C’est plutôt étrange pour une cathédrale de porter le nom d’un fou non ? Et bien figurez-vous que ce Basile était plutôt reconnu et était le seul à oser critiquer le Tsar. Il était un peu l’esprit critique, l’anti-thèse qui permettait à la société de conserver un équilibre sain. Basile demanda à être enterré près de cette église à côté de laquelle il aimait vagabonder. Et bien son vœux fut exhaussé et on donna son nom à l’église. Comme quoi, transgresser les règles a parfois du bon …

Les festivités du Nouvel An

Je fais un petit bond dans le temps pour conserver une cohérence dans mes propos et rester dans cette thématique « fêtes de fin d’année« . Je reviendrais dans un second temps sur les lieux incontournables de Moscou avant de monter dans le transsibérien !

Nous voici donc le 31 décembre, dernier jour de l’année 2019, à la recherche d’animations pour nous immerger dans l’esprit festif. Direction le théâtre Bolchoï, en plein centre-ville de Moscou. Après de nombreux détours pour contourner les barrages de policiers qui avaient pour objectif de contrôler l’afflux de visiteurs sur les zones de spectacle, nous voici au cœur de l’agitation ! Danse, acrobatie, jeu vidéo, père Noël en apesanteur sur une fusée … Le tout sous une thématique très SF, space invaders dont je cherche encore la signification … 😅 Peut-être un objectif de conquête de l’espace qui était prévu pour 2020 avant que la COVID ne montre le bout de son nez ? Le mystère reste entier.

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Tous ces éléments étaient bien sûr accompagnés de nombreuses illuminations présentes dans toute la ville et à des échelles totalement gigantesques.

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Et fun fact, cette année, comme nous avons eu un hiver particulièrement humide, il n’y avait pas de neige à Moscou pour le Nouvel An … Ce qui, visiblement, est assez rare pour dépêcher une cargaison de poudreuse synthétique et recréer une véritable piste de ski en plein de centre-ville !

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Immersion dans l’histoire moscovite

Aller, pas de panique, je ne vais pas me lancer dans un cours magistral sur la Russie. Pour autant, je pense que cette ville est tellement riche d’enseignements sur ce point qu’il est important de vous consacrer un peu de temps à la visite des monuments qui rayonnent au-delà des frontières. Bien sûr, la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux en fait partie, mais comme elle se situe sur la Place Rouge, je trouvais qu’il était judicieux d’en parler conjointement. Outre ce bâtiment, je vous conseille de ne pas passer à côté de plusieurs steps :

La Cathédrale du Christ Sauveur

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Vous allez finir par croire que j’ai un véritable problème avec les bâtiments religieux, mais je trouve cette cathédrale magnifique également. Je pense que l’architecture russe me touche particulièrement et, même si celle-ci n’a absolument rien à voir avec Basile-le-Bienheureux, je la trouve vraiment satisfaisante à regarder.

Aller y faire un tour, elle se situe juste à côté de la rivière Moskova et vous pourrez apercevoir le Kremlin depuis son esplanade. Je vous conseille ensuite d’emprunter le Patriarshiy Most (Патриарший мост – pont patriarcal) pour pouvoir l’observer sous toutes ses coutures.

Au cœur de la puissance russe

Vous ne pourrez pas venir à Moscou sans organiser une visite du Kremlin ! C’est un incontournable, quoique un peu surcoté à mon avis, mais tout de même sacrément impressionnant.

D’ailleurs, c’est quoi le Kremlin au juste ? Le mot veut simplement dire « forteresse » en russe et il constitue les premières fondations de la ville. Et oui, l’emplacement du Kremlin est le point de départ de l’expansion de Moscou. Il s’étend sur une surface de 27 hectares et au fil des années, il fut la résidence des Tsars avant le transfert de la capitale à Saint-Pétersbourg (je vous invite à lire mon article : À bord du Transsibérien 🚂 : Étape 1 – Saint-Pétersbourg), puis il servit de lieu de rassemblement des puissances sous l’Union soviétique.

Aujourd’hui, il héberge le principal musée de Russie (l’armurerie du Kremlin) et il sert de lieu de travail officiel au président, Vladimir Poutine. En somme, le Kremlin est depuis toujours un lieu de pouvoir où se prend la plupart des décisions concernant l’ensemble du pays. Pays, qui, je vous le rappelle, fait plus de 17 millions de km², soit 11,5 % du territoire mondial, voilà voilà.

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Dans un premier temps, il va falloir vous rendre au guichet pour acheter votre pass. Ce dernier se situe à côté de la bouche de métro Ploschad Revolutsii (numéro 40 sur le plan ci-dessus) et il vous faudra vous acquitter de 700 ₽ (7,60 €). Ensuite, il faut se diriger vers la tour Kutafiya puis vers la tour de la Trinité pour pouvoir pénétrer dans l’enceinte de la forteresse.

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La plupart des bâtiments à visiter se situe vers l’est : la place des cathédrales qui porte très bien son nom puisqu’elle réunie la cathédrale de l’assomption, la cathédrale de l’annonciation et la cathédrale de l’archange. Vous pouvez les visiter librement. Par contre, il vous faudra payer une entrée supplémentaire pour visiter le clocher d’Ivan le Grand à 350 ₽ (4,00 €).

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Un peu plus au sud-est, vous retrouverez le canon et la cloche du Tsar. Vous pouvez vous promener dans l’enceinte de la forteresse, il est facile de repérer les bâtiments dans lesquels vous ne pourrez pas rentrer : ils sont systématiquement gardés.

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Après avoir fait le tour de ces bâtiments, et avoir totalement gelé sur place, je l’avoue, nous sommes sortis pour planifier un véritable marathon … Nous avons donc fait l’impasse sur le musée de l’Armurerie qui, parait-il, vaut vraiment le détour

Ha Metpo

Oui, un marathon sous terre ! Si vous avez déjà fait quelques recherches sur la ville de Moscou, vous avez sans doute lu que son métro est un des plus beaux du monde, et qu’il présente des stations avec des caractéristiques architecturales vraiment singulières.

En fonction de votre point de départ, il est facile d’organiser un itinéraire pour optimiser au maximum votre parcours. Parce que oui, vous allez sans doute passer plus d’une heure sous terre, parfois confinés dans les rames, et bousculés sur les quais. Un métro quoi 😅. Nous avons listé les stations que nous trouvions les plus intéressantes avec l’aide de notre ami Google image et des différents guides (en ligne et mon Lonely Planet qui ne me lâche jamais), puis nous avons défini une logique pour éviter de revenir sans arrêt, sur nos pas :

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Plan simplifié du métro avec les stations visitées dans l’ordre

Donc, nous avons commencé par entrer dans le métro à côté du Kremlin, à la station Teatralnaya. Nous avons pris la ligne 2 directions Novokuznetskaya : premier stop.

Novokuznetskaya
Novokuznetsaya

Cette station fut construite pendant la Seconde Guerre Mondiale et, par conséquent, présente des mosaïques avec des scènes des cœurs de métier qui ont œuvré pour le pays pendant cette période difficile. Au niveau des matériaux, les architectes ont utilisé 6 types de marbres différents pour décorer cette station.
On reprend la ligne 2 jusqu’à la station Paveletskaya où nous avons pris une correspondance pour la ligne 5 (celle qui fait un cercle). Prochain step : Komsomolskaya. Et oui, nous avons squeezé Taganskaya avec ses majoliques bleuesErreur surement.

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Komsomolskaya

Retranscription pure du style impérial stalinien avec, pour souligner le tout, des fresques représentant les étapes d’un discours de Staline, prononcé lors du défilé du 7 novembre 1941.
Aller hop ! On continue, direction Prospect Mira !

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Prospect Mira

Pour la petite histoire, Prospect Mira (rue de la paix), s’appelait à sa création « Jardin Botanique » (Botanichesky Sad), et ceci explique pourquoi la nature a fortement inspiré la décoration de cette station : feuilles de vigne, arrosoirs, scène de vendange, épis de blé … Le tout montrant le succès du modèle agricole soviétique.
On retrouve ensuite Novoslobodskaya.

Le fait notable de cette station ce sont ces 32 vitraux incrustés dans les voûtes. Ils représentent des motifs floraux et des cœurs de métier : ouvriers, paysans, artistes … Tout au fond de la station, vous trouverez une fresque représentant l’allégorie de la paix.
Nous continuons sur la ligne 5, direction la prochaine station : Belorusskaya.

Bellorusskaya, comme son nom l’indique, est une station construite en l’honneur de l’amitié russo-biélorusse. Ici, tous les éléments de décoration font un rappel à ce peuple : le sol est une reproduction de la broderie des habits traditionnels et au plafond, vous retrouverez des scènes des corps de métier avec des personnes tous habillés de la tenue brodée : ouvrier, paysans, soldats …
On ne traine pas, cette station est une correspondance avec la ligne 2, nous prenons donc cette ligne de couleur verte pour se diriger vers Mayakovsaya.

Une de mes stations préférées, tout simplement parce que je la trouve particulièrement jolie avec ces colonnes avec incrustation d’acier inoxydable et son architecture tout en rondeur. Mais au-delà de ça, cette station à une histoire toute particulière car, elle fut le lieu choisi par Staline pour prononcer son discours annonçant à demi-mot la défaite des Russes face aux Allemands en 1941. Si vous levez la tête, vous verrez les fresques à l’intérieur des dômes creusés. Elles représentent aussi bien des scènes de la vie quotidienne que des scènes de guerre.
Prochain arrêt : Ploschad Revolutsii, juste en-dessous de la Place Rouge.

C’est l’une des plus anciennes stations de la capitale, et surement l’une des plus reconnues des locaux et des touristes. Pourquoi ? Grâce à ses arches en granit rouge aux pieds desquelles sont positionnées des statues de bronze représentant des personnages typiques du prolétariat russe (oui, encore, le métro est véritablement un témoin de cette époque soviétique et c’est ce pourquoi j’ai pris un plaisir dingue à le parcourir). Ces statues sont le théâtre de plusieurs superstitions : comme vous pouvez le voir ci-dessus, le museau du chien est totalement patiné. Une raison très simple : le toucher porterait bonheur aux étudiants pour leurs examens ! Et il existe d’autres légendes comme celle-ci : touchez la chaussure de la jeune écolière pour un rendez-vous amoureux, caresser le coq de la paysanne, mais jamais le bec ou la crête … Et c’est impressionnant comme chaque passager en passant à côté de ce chien va, systématiquement le toucher.
Aller, un petit coup de museau, et on prend la correspondance sur la ligne 3 direction Electrozavodskaya.

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Electrozavodskaya

Tout l’intérêt de cette station se situe au plafond. Il est constitué de centaine d’alvéoles avec, dans chacune d’elle une ampoule pour illuminer la voute. Et oui, vous l’aurez compris la station se situe à côté d’une usine d’ampoules, d’où son nom qui signifie « Station électrique« . Sur les murs, vous retrouvez des bas-reliefs avec des sculptures sur le thème de la Seconde Guerre Mondiale car elle fut mise en service en 1944.
C’est la seule station que nous avons visité à l’est de la ligne 3, nous avons donc retraversé toute la ligne jusqu’à l’ouest pour rejoindre Slavyanski Bulvar.

Petite jeunette comparée au précédentes, Slavyanski Bulvar fut ouverte en 2008 ! Et je pense que son design vous rappelle vaguement quelque chose non ? Elle est directement inspirée de notre métropolitain parisien 😉.
Encore une nouvelle station avec le prochain stop : Park Podeby.

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Park Podeby

C’est la station la plus profonde de tout le réseau moscovite. Elle fut construite en commémoration de la victoire lors de la Guerre patriotique de 1812 (l’invasion de l’Empire russe par Napoléon).
Vous commencez à fatiguer ? Oui, nous aussi à ce moment là nous commencions à vouloir revoir la lumière du jour ! En route pour Kievskaya.

De la même manière que Belorusskaya, Kievskaya est, comme son nom l’indique, construite en l’honneur de l’amitié russo-urkrainienne. Les différentes mosaïques qui ornent les murs représentent des scènes de l’histoire commune des deux pays. Il est vrai qu’aujourd’hui, tout cela sonne de manière étrange, surtout si vous allez dans le fond de la station pour lire la citation :

L’amitié éternelle entre russes et ukrainiens est un gage d’indépendance, de liberté et d’épanouissement, pour le peuple ukrainien comme pour tous les peuples de l’Union soviétique

Lénine

Aller, il nous reste une station à visiter : Arbatskaya, c’était la station située au plus proche de notre logement. Un calcul millimétré je vous dis !

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Cette station est l’œuvre de l’architecte Poliakov (oui, comme la vodka), qui est également à l’origine de l’une des 7 sœurs de Staline. Ce qui est marquant dans cette station ce sont, dans un premier temps ces arches paraboliques qui donnent une impression de profondeur infinie, ainsi que la richesse des matériaux utilisés : granit gris, noir et rouge, et du marbre rouge au pied des colonnes. L’ensemble donne un style baroque des plus appréciable.

Et c’est sur ce que se termine notre expédition dans le métro moscovite. Périple à travers le temps, témoins des plus grands évènements du pays et symbole de l’idéologie d’une époque, ce métro est incontestablement incontournable pour ceux qui aime l’histoire et qui veulent en apprendre davantage.

De manière globale, je pense que vous l’aurez compris, j’ai largement préféré Moscou à Saint-Pétersbourg. Cette dernière est à voir, c’est sûr, mais honnêtement, si vous avez à choisir, je vous conseille 1 000 fois Moscou.

Avant de dire au revoir à la capitale, nous avions une tâche très importante à faire : les courses ! Et oui, un long trajet nous attendait jusqu’à Iekaterinbourg, nous devions pouvoir survivre dans le train ! Nous voilà muni de gros sacs plastiques remplis de nourriture, direction la gare de Iaroslavl. Notre train, 100ЭА, partait à 00h35. Drôle de Nouvel An, mais tellement excités d’embarquer sur cette ligne mythique !

Dans le prochain article, je vous raconte nos premiers instants dans le train ainsi que notre étape à Iekaterinbourg.

@cwmtraff & TinyTwine