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La magie de l’Est ⚗️- 2 jours à Budapest : 3/3

Juin 2023

Nous voici dans la dernière étape de notre séjour en Europe de l’Est ! Budapest, capitale de la Hongrie, le pays des Magyars. Peut-être que vous ne savez pas du tout de quoi je parle et cela tombe bien parce que j’ai bien l’intention de vous expliquer un peu au travers de cet article.
Tout d’abord, même si la Hongrie est la voisine de la Tchéquie et de la Slovaquie, on ne peut pas dire qu’elles aient connue le même destin. Je vous invite d’ailleurs à lire mon article sur Prague afin de mieux comprendre ce qui va suivre.

Donc, la Hongrie est, comme ses voisines, intégré dès 1867 à l’empire austro-hongrois et, par conséquent est sous la domination des Habsbourg. Néanmoins, on ne peut pas dire que le territoire de Bohême (la Tchéquie actuelle) et la Hongrie soient traitées de la même manière : les hongrois bénéficient d’une certaine autonomie, notamment politique, ce que n’avait pas la Bohême.
A l’issue de la Première Guerre Mondiale, le Royaume austro-hongrois s’effondre et la République démocratique hongroise est proclamée. Le territoire représente à ce moment une partie du puzzle laissé par les décombres de l’Empire. Seulement voilà, les disparités présentes sous la domination des Habsbourg persistent et des minorités s’opposent à cette union. En 1918 c’est la Révolution hongroise, la République tombe et le pays passe sous domination communiste. C’est d’ailleurs le deuxième régime communiste à être proclamé après celui de la Russie.

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Territoire hongrois suite à la chute de l’Empire austro-hongrois : beaucoup plus vaste
que la Hongrie actuelle : 282 870 km² vs. 93 026 km²

Mais ce gouvernement ne restera pas très longtemps au pouvoir. 3 mois après son instauration, et après plusieurs défaites militaires, le pouvoir est renversé au cours d’une terrible répression : l’impérialisme refait surface au travers d’un gouvernement pré-fascite qui laissera entrevoir la suite des évènements. Avant cela, la Hongrie va subir son pire traumatisme : le traité de Trianon en 1920 proclamé suite à la victoire des alliés pendant la Première Guerre Mondiale. En tant que vaincu, la Hongrie n’est clairement pas en position de force : elle perd 72 % de son territoire, l’accès à la mer, et, en vertu du principe du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » (énoncé par le président américain de l’époque) le pays se voit amputée de 32 % de magyarophones.

Ok Charlotte, mais qui sont les Magyars et pourquoi cette séparation ?

Alors, les Magyars sont un groupe ethnique à l’origine de la Hongrie. Ce sont en quelque sorte les personnes dont les ancêtres sont originaires d’Asie et qui ont été les premiers à s’installer sur le territoire. Ils ont une langue et une culture commune qui est la base de la société hongroise actuelle. En gros, ce sont des Hongrois, et d’ailleurs dans la langue hongroise il n’y a pas de distinction : être un Hongrois c’est être un Magyar.
Alors, pourquoi instaurer cette séparation ? C’est vrai que le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » sonne plutôt positivement, on y voit une manière de supprimer la colonisation … Dans le cas du traité de Trianon, des minorités slovaques, croates, serbes font le choix d’appartenir à d’autres États, redessinant ainsi les frontières, mais les Magyars, eux, ne sont pas reconnus en tant que minorité. Ainsi, nous retrouvons des populations hongroises disséminées un peu partout dans les pays frontaliers. Et c’est cette décision qui restera en travers de la gorge des Hongrois.

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Source : Courrier International

La suite, vous la connaissez globalement : la Hongrie s’engage aux côtés de l’Allemagne Nazie pendant la Seconde Guerre Mondiale, subit une défaite et se rapproche du bloc Soviétique avant l’effondrement de ce dernier en 1991. Si la Hongrie à pendant longtemps conservé un régime plutôt socialiste, en 2011 c’est un gouvernement national-conservateur et de droite populiste, mené par Viktor Orbán, qui sera instauré.

Vous vous en doutez, ceci n’est qu’un bref aperçu de l’histoire hongroise, mais j’espère vous avoir appris quelques évènements 😊. Passons aux choses sérieuses : pour retrouver notre programme étape par étape, je vous donne rendez-vous ici. Pour les détails, installez-vous confortablement

Pest : le cœur battant de la ville

À défaut d’être originale, je vais diviser cet article en deux grosses parties délimitées par le Danube. En effet, avant 1873, Budapest était séparée en trois agglomérations : Obuda, Buda et Pest. Obuda est la plus ancienne, elle fut occupée par les celtes au premier siècle av. J.C. Aujourd’hui elle recouvre la partie Nord de la ville et je ne vais pas la traiter ici puisque nous n’avons pas eu le temps de la visiter. Par contre, nous allons tour à tour nous intéresser à Pest puis Buda. Alors, bien évidemment, les anciennes villes de Buda et de Pest était beaucoup plus concentrées que la ville que nous connaissons aujourd’hui, mais la délimitation naturelle formée par le Danube me permet de structurer facilement mon article 😉.

Carte-Obuda-Buda-et-Pest
Source : foxtrotteurs.fr

Les transferts

Nous nous quittions lors de notre montée dans le bus de nuit en Slovaquie, c’est tout naturellement que notre premier pied en Hongrie fut posé dans une gare routière : celle de Népliget. Etant donné qu’elle est légèrement en périphérie du centre-ville il vous faudra prendre les transports en commun pour vous rapprocher des centres d’intérêts et, sans doute, de votre logement. Pour votre plus grand bonheur : Budapest a un métro ! Je vous ajoute ci-dessous le plan, mais il serait préférable de checker en temps réel pour vérifier les dernières mises à jour 😉.

plan-metro-budapest

Vous remarquerez que la gare routière de Népliget se trouve directement sur la ligne 3 du métro, il est donc hyper simple de rejoindre le centre-ville. De notre côté, nous nous sommes arrêté à l’arrêt Ferenciek tere qui est actuellement en travaux. Le métro est complété par un réseau de bus efficace : pour connaître les lignes et les horaires, mais aussi pour acheter rapidement vos tickets, je vous conseille d’utiliser l’application du réseau : BudapestGo (Android / iOS).

Le logement

Notre location se situait dans l’ancien quartier juif de la ville. Nommé aujourd’hui le 7ème arrondissement, il est réputé pour sa vie nocturne. Pour autant, nous n’avons pas été dérangé par le bruit puisque notre appartement était situé dans une cour intérieure qui regroupait l’ensemble des habitations. Il faut être honnête, à première vue, le quartier présente un certain nombre de bâtiments en mauvais état, qui auraient bien besoin d’une rénovation. Mais pour autant, cet aspect lui donne un certain charme, et ce n’est pas pour rien que c’est ici que nous retrouvons les fameux « ruins bars » mais nous en parlerons plus tard.

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Notre location s’appelle l’Urban Rooms : c’est un appartement partagé avec 3 ou 4 chambres et une salle commune avec cuisine ouverte. Il est vrai que si toutes les chambres sont occupées, la salle commune peut rapidement être bondée et manquer d’intimité mais … Comme nous savions que nous n’allons jamais être dans l’appartement … Aucune importance pour nous. La chambre est petite, mais suffisante et le logement détient 2 salles d’eau, vraiment indispensable 😉.

La localisation est véritablement le point fort de ce logement : vous aurez tout à portée de main, et pour les lieux les plus éloignés, la station de métro vous permettra de les rejoindre hyper facilement.

Lipótváros : entre néo-classique et néo-gothique

À peine arrivés à Budapest, nous nous sommes dirigés vers la Basilique Saint-Étienne de Pest. Cet édifice de style néo-classique est particulièrement satisfaisante à l’œil.

Outre les deux grands clochers, ce qui saute aux yeux c’est l’énorme mosaïque décorant le tympan de l’entrée principale qui attire l’attention : Créée en 1893, elle représente Dieu accompagné des anges.

La Basilique Saint-Étienne de Pest est la plus grande de Budapest, elle mesure 96 mètres, aussi grande que le Parlement hongrois. Et d’ailleurs, ce n’est pas un hasard puisque cette donnée symbolise le fait que la pensée mondaine et spirituelle ont la même importance. Et justement, notre prochain stop se trouve être le Parlement hongrois ! Nous avions pour objectif de visiter cet édifice qui, comme je le disais au tout début de cette série, est pour moi l’un des plus beaux bâtiments d’Europe.

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Vous l’avez sans doute déjà vu, le Parlement hongrois est souvent représenté comme l’image touristique de la Hongrie. Ce bâtiment grandiose de style néo-gothique impressionne dès lors qu’on s’en approche. Son architecture a été choisie ainsi, car il y aurait des ressemblances avec le célèbre Palais Westminster à Londres, une comparaison marquant le rapprochement envers l’Europe occidentale au XIXème siècle.

Avec ses 18 000 m², vous vous doutez que le gouvernement n’utilise qu’une petite partie du bâtiment. Le reste est utilisé pour des évènements spéciaux. Petite anecdote, sous le régime communiste une grosse étoile rouge était installée au sommet du dôme, elle fut retirée en 1990. Mais vous pouvez la voir en visitant le bâtiment. Nous voulions faire cette visite, mais malheureusement, il y a des choses que l’on ne maitrise pas : pendant nos 2 jours de présence à Budapest, le Parlement était le lieu d’un rassemblement politique important, et il nous était alors impossible de faire la visite, pas de chance … L’histoire ne dit pas de quel rassemblement il s’agissait et qu’elles étaient les sujets abordés … 😊

Continuons notre visite en longeant le Danube. Sur le bord du fleuve, il me tenait à cœur de voir une œuvre qui m’a particulièrement touchée lorsque j’ai appris son existence et que j’admire par la subtilité de son message. Ce sont deux artistes, le cinéaste Can Togay et le sculpteur Gyula Pauer qui sont à l’origine de cette création.

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Croix-flechees-parti

Oui, ce sont des chaussures, mais pas n’importe lesquelles. Cette œuvre est un mémorial en l’honneur des juifs massacrés pendant la Seconde Guerre Mondiale par la milice fasciste hongroise du parti des Croix fléchées. Rapidement, kécecé les Croix Fléchées ? C’est un parti ultranationaliste d’extrême droite ayant pris le pouvoir entre 1944 et 1945. Leur symbole, la Nyilaskereszt (litt. la croix fléchée), à l’instar de la Croix Gammée, était censée représenter la pureté du peuple magyar.

Revenons à nos chaussures, il y en a 60 paires en tout et rendent hommages au 3 500 personnes assassinées par les Croix Fléchées. Pourquoi des chaussures ? Car les criminels ordonnaient aux prisonniers de retirer leurs chaussures avant de les exécuter sur le bord du fleuve de sorte que leur corps soit emporté par les flots. Les chaussures restées sur le rebord pouvaient alors être revendues.
Le lieu est aujourd’hui un endroit de recueil et de souvenir, pour ne jamais oublier les atrocités perpétuées par le IIIème Reich et les pays de l’Axe.

Pour terminer cette visite du quartier Lipótváros, vous ne pouvez pas passer à côté du Pont aux chaînes : c’est encore là, un des emblèmes de la ville de Budapest et le premier pont de Hongrie construit sur le Danube. Inaugurée en 1849 dans un style néo-classique, il permit de faciliter les échanges entre Buda et Pest. Malheureusement, il fut totalement détruit en 1945 par les troupes allemandes : dynamité comme tous les ponts de Budapest, puis reconstruit à l’identique en 1949.

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Pour persévérer dans notre malchance, le Pont aux chaînes était totalement fermé pour rénovation lors de notre venue. En soit … Cela ne nous a pas vraiment gâché la découverte puisqu’il restait bien visible, mais le véritable handicap était pour rejoindre Buda ! Il fallait soit, prendre le métro, ou descendre sur le pont Elisabeth bien plus au sud.

Musée National et Varosliget : entre histoire culturelle et architecturale

Continuons notre découverte ! Nous avons ensuite décidé de nous diriger vers le Musée National Hongrois. Les photos étant interdites dans l’enceinte du musée, je ne vais pas pouvoir vraiment illustrer ce paragraphe. Sachez tout de même que les Hongrois ne rigolent pas avec ça, il ne s’agit pas d’une simple recommandation : chaque salle est gardée et vous êtes scruté sur l’utilisation de votre téléphonePas de photos

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Entrée du Musée National Hongrois avec la statue du poète János Arany

Le musée se propose de revenir sur les différentes périodes qui ont construit l’Histoire de la Hongrie. Au cours de votre visite je vous conseille de prêter attention au bâtiment en lui-même qui est particulièrement joli. Le point d’orgue de votre visite est la salle où est exposé le manteau de couronnement des Rois de Hongrie. Pour pouvoir y pénétrer, il faut s’adresser directement à l’accueil et demander à ce qu’on vous ouvre la porte de la salle : en effet celle-ci est fermée et votre temps dans la pièce est limitée afin de préserver les objets qui y sont présentés. Rien que ce processus vous procurera un sentiment d’être privilégié et une satisfaction énorme.

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Les insignes du couronnement hongrois

Je vous ai déniché une représentation numérique de ce fameux manteau pour que vous puissiez voir rapidement à quoi il ressemble, mais je vous l’accorde que ce n’est pas très réussi et ça ne traduit pas vraiment la beauté du vêtement … Le mieux est d’aller le voir de vos propres yeux 😉.

Prochain step : le Château de Vajdahunyad. Pour être tout à fait honnête, ce n’est pas moi qui ai repéré ce step et ce fut une riche idée. Le Château de Vajdahunyad n’est pas vraiment à proprement parler un château puisqu’il n’a jamais eu de vocation résidentielle. Dès sa construction en 1896, ce bâtiment célébrait le millénaire hongrois (les mille ans de l’installation des premiers Magyars) en rassemblant les 4 styles architecturaux représentés en Hongrie aux travers les siècles.

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En parcourant l’enceinte, vous serez tour à tour transportés dans une époque : Romane (950-1130), Gothique (1130-1500), Renaissance (1494-1620) et Baroque (1600-1750), le résultat est un peu déconcertant et très bien exécuté nous faisant perdre un peu nos repères.

Juste à côté du château et toujours dans l’enceinte du parc Városliget, vous trouverez les célèbres thermes Széchenyi. Si vous avez le temps et l’envie, ces thermes, en plus d’offrir un moment de détente, vous feront passer un instant dans un bâtiment magnifique de style baroque. Néanmoins, il vous faudra débourser 8 400 Ft (21,17 €) en semaine, 9 700 Ft (24,44 €) le vendredi et 12 000 Ft (30,24 €) le week-end, ce qui … nous a refroidis, je l’avoue.

Autrement, juste à la sortie du parc, je vous propose de vous rendre sur l’impressionnante place des Héros. Elle aussi a vu le jour au millénaire hongrois et détient une colonne impressionnante avec les statues représentant les sept chefs des Magyars ainsi que deux colonnades.

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Je ne vais pas trop rentrer dans les détails mais vous remarquerez au sommet de la colonne centrale l’Archange Gabriel. Pour rappel c’est une figure biblique annonciatrice de la volonté de Dieu. Au pied de cette colonne sont représentés les 7 chefs magyars. Ce sont les dirigeants, ou du moins des personnalités importantes, au sein des 7 tribus qui occupèrent la plaine de Pannonie à partir de 895 après J.C. Cette zone recoupe l’espace se situant entre les massifs des Alpes autrichiennes, des Carpates et des Alpes dinarique soit aujourd’hui, une grande partie de la Hongrie, mais également la Croatie, la Serbie, l’Autriche

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Les sept chefs des tribus Jenő, Kér, Keszi, Kürt-Gyarmat, Megyer, Nyék et Tarján. Au centre : Árpád, prince des sept chefs magyars.

Sur les deux colonnades vous remarquerez 4 statues dans la partie supérieure représentant différentes allégories. De gauche à droite : le travail et la richesse, un aurige sur son char, symbolisant la guerre, la paix et, tout à droite, la connaissance et la gloire. Dans la partie inférieure, vous avez 14 statues représentant les grandes figures de l’Histoire hongroise. Néanmoins, il est à noter qu’en fonction des évènements et du contexte politique, ces figures ont été modifiées. Sous chacune de ces statues, une fresque représente un évènement notoire de la vie de cette personne.

L’ancien ghetto juif, aujourd’hui le centre de la vie nocturne

Terminons cette visite de Pest par le 7ème arrondissement. Ce quartier porte, depuis 1882, officiellement le nom de de Erzsébetváros (litt. Elisabethville) en référence à la célèbre impératrice Sissi, reine de Hongrie. Mais aujourd’hui il est d’usage de parler de « quartier juif » car, sur une période très courte, de novembre 1944 à janvier 1945, les Croix Fléchées décidèrent de rassembler toutes les personnes de confession juive dans cette partie de la ville. Comme la plupart des ghettos à cette période, ils étaient totalement coupés du reste de la ville : pas de livraison, pas de ramassage des déchets et habitation surpeuplées.

Malgré la courte existence de ce ghetto, ce sont près de la moitié des personnes qui habitaient dans cette zone qui furent envoyés vers les camps de concentration. Une histoire que, malheureusement, nous ne connaissons que trop bien, et qui a laissé des stigmates dans ce quartier de Budapest. Par la suite le quartier fut petit à petit repeuplé notamment sous le Régime communiste jusqu’à sa chute qui marqua un deuxième coup dur.

C’est difficile de vous décrire le sentiment de ce quartier : tout n’est pas totalement délabré et abandonné, mais si vous levez le nez, vous remarquez que les façades sont vétustes, que certains immeuble semblent complétement laissé à l’abandon. Et cet aspect qui pourrait sembler déplaisant donne au quartier une certaine aura. Une aura qui est à l’origine des Ruins Bars (ou romkocsma en hongrois)

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Kececé un ruins bar ?

Tel qu’évoqué juste au-dessus, le quartier s’est petit à petit délabré, et les grands bâtiments résidentiels ont rapidement été déserté, ce sont détériorés sans que les propriétaires n’aient les moyens (ni l’envie) de les rénover. À la fin des années 90, début des années 2000, la jeunesse hongroise eut l’envie de créer leurs propres lieux dans ces bâtiments délabrés. Et c’est ainsi qu’en 2002 naquit le Szimpla Kert (litt. le Jardin Simple). Crée par 3 amis, ce bar mixe à la fois marché paysan, lieu de vie, de fripe, et bar, bien évidemment. Mais ce qui frappe, c’est la déco bien sûr : faite de bric et de broc, on a l’impression d’être dans un véritable urbex contrôlé.

Finalement, c’est gagnant gagnant : les locataires bénéficient d’un loyer réduit, les propriétaires obtiennent de l’argent pour des bâtiments qui n’en rapportaient plus depuis des années et le quartier garde de l’animation. Depuis, plusieurs Ruins Bars ont vu le jour : si vous ne deviez en faire qu’un, allez à Szimpla Kert, autrement, je vous laisse les découvrir !

Deuxième institution dans le quartier : je vous propose de manger au moins une fois au Street Food Karaván. Je vous ai déjà parlé ici des concepts de Food court (comme à Copenhague ou Vienne) qui rassemblent en un seul et même lieu plusieurs food trucks. Et bien ici il prend la forme d’une ruelle entière où vous pourrez tout aussi bien manger un burger végétarien, un trdelník, un goulash ou un langos. Cette adresse fait partie des notes que j’avais prises via Instagram, il faut dire que le lieu est particulièrement propice au Food porn 😋. Et d’ailleurs, au passage, si le cœur vous en dit, vous pouvez me rejoindre sur insta en cliquant ici.

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Et ! Stop l’auto-promo, est-ce que tu peux nous expliquer ce que c’est le langos ?

Oui, pardon, c’est une sorte de pâte avec de la pomme de terre, du lait et de la levure mise sous forme de rond (comme une pizza) et sur laquelle nous venons ajouter de la garniture : ail, fromage, jambon … Nous n’avons pas goûté, mais je suis preneuse de votre avis 😊.
Et sinon j’oubliais, vous pouvez très bien siroter une petite bière dans ce food court 😉.

Buda : la rive historique

Tel qu’évoqué précédemment, le Pont aux Chaînes étant totalement fermé à la circulation, nous avons principalement utilisé le métro pour traverser le Danube. C’est la ligne 2 qui permet de faire ce trajet, et vous pouvez tout simplement descendre à l’arrêt Batthyány pour profiter au maximum de ce quartier.

Tout d’abord, vous ne pourrez pas le rater, à ce niveau vous aurez une vue imprenable sur le parlement, je vous ajoute quelques photos ci-dessous : c’est un spot à ne pas manquer. Attention néanmoins pour les photos de nuit : les éclairages s’éteignent à 23h00, et pas 1 minute de plus.

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Poissonville

Ensuite, je vous propose de grimper un peu dans les hauteurs de Buda afin d’atteindre le Bastion des Pêcheurs. Ce nom ne vous dit peut être rien, mais je suis persuadée que vous avez déjà vu des clichés de cet ensemble de monuments. Pour vous expliquer un petit peu, cette zone était autrefois rattachée au château de Buda et étaient sous la protection de la guilde des pêcheurs. En effet, en contrebas du bastion, nous retrouvions la cité des pêcheurs qui était en contact direct avec le Danube. Le bastion, qui s’appelle en hongrois Halászváros (litt. Poissonville), a été construit dans les années 1700 et servait de lieu de commerce pour … Le poisson, bien vu ! Depuis la zone a subi des dégradations, des transformations : la forme que nous voyons actuellement fait suite à la rénovation de l’Église Matthias au XIXème siècle.

Petit conseil pratique : levez-vous tôt pour visiter le Bastion des Pêcheurs. Passé 10h00, le lieu est complètement noir de monde et la visite est un peu gâchée.

Je vous conseille d’entrer via les escaliers Frigyes Schulek, qui, entre parenthèses, est l’architecte ayant dirigé la rénovation de l’Église Matthias et la création du bastion tel que nous le voyons actuellement. Ensuite, le mieux est de se diriger vers la droite : vous atteindrez alors la place de la tour nord. D’ailleurs, ces tours sont au nombre de sept et, vous l’aurez peut-être deviné, représente les sept tribus fondatrices 😊.

Ensuite, vous ne pourrez pas la louper : l’Église Matthias, aussi nommée l’Église Notre-Dame-de-l’Assomption de Budavár, trône sur la place principale. Le lieu est en vérité un espace de culte depuis de nombreuses années, on note la présence d’un sanctuaire catholique au XIème siècle. Mais ce n’est qu’en 1255 que l’on voit les traces d’un premier édifice. Pour autant, le bâtiment que vous voyez aujourd’hui n’est pas la première construction : avec les conflits et les années passant, l’Église à subit de nombreuses restaurations. La dernière ayant été menée par notre fameux Frigyes Schulek en 1873.

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Pour autant, l’Église conserve une partie de sa structure originelle : la partie inférieure est clairement d’inspiration romane, et nous retrouvons des éléments gothiques au fur et à mesure que l’on prend de la hauteur. Je pense que ce que j’aime le plus ce sont les tuiles colorées installées sur le toit : elles sont typiques du style Sécession et apporte de la couleur au bâtiment.
Et d’ailleurs, tant que vous avez le nez en l’air, vous allez sans doute remarquer le corbeau avec un anneau dans le bec. Il s’agit d’une représentation d’une légende selon laquelle un corbeau aurait volé une bague appartenant au roi Matthias. Afin de reprendre son bijou, il tua l’oiseau et en fit son emblème : après cet évènement le roi prit le surnom de « Corvin » qui vient du latin « corvus » : corbeau.

Ensuite, vous pouvez rejoindre la place sud : elle est très jolie et donne sur le parvis de l’Église. Mais surtout, elle présente une impressionnante statue équestre. Il s’agit de Saint Etienne, le saint patron de la Hongrie, premier roi du pays entre l’an 1000 et 1038 et descendant de la dynastie arpadienne. Vous vous souvenez, c’est le même saint Etienne que la basilique de Pest 😉. Cette représentation en bronze est pleine de détail notamment sur le manteau et l’harnachement du cheval, c’est vraiment grandiose.

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Dernière zone que j’aimerais vous montrer, au nord de la place, en vous dirigeant vers les escaliers. Sous l’arche, vous remarquerez des statues. Elles sont au nombre de 6 et représentent des guerriers de l’ère arpadienne. Mais si ! Souvenez-vous, Arpad était le grand chef des 7 tribus de la plaine de Pannonie ! Et bien je vous présente ses soldats, gardiens de la porte 😊

La château de Buda : le palais mêlé

Nous avons ensuite rejoins le Danube afin de le longer et de nous diriger vers le château de Buda. Deux solutions s’offre à vous : soit vous montez à pied, soit vous prenez le funiculaire depuis la place Clark Ádám. De notre côté, nous avons opté pour le funiculaire, pas par flemme, mais surtout parce que c’est le 2ème funiculaire d’Europe à avoir été installé (le premier est Lyonnais, cocorico 🐓). C’est en 1870 qu’il vit le jour, à l’époque on parlait plus de « train de la colline » et il fonctionnait à l’aide d’une machine à vapeur, tout comme son prédécesseur. Le trajet vous coutera 3 000 Ft (soit 7,60 €) pour 1 aller-retour, pas de billet aller simple possible. Oui, c’est cher, et en toute honnêteté, vous pouvez faire cette impasse.

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Après avoir gravit les 51 mètres, vous atteindrez une grande place devant laquelle se dresse la porte de Habsbourg. Juste avant de franchir cette entrée, je vous propose d’aller à la rencontre de Turul ! La statue est positionnée face au Danube et représente un majestueux oiseaux tenant une épée dans ses serfs.
Pourquoi est-il important ? Cet oiseau, mi-aigle, mi-faucon est une sorte de divinité. Il apparait aux femmes enceintes afin qu’elle donne un fils fort et conquérant, il guide lors des batailles, et surtout, il est un symbole des steppes, terre d’origine des magyars.
Quant à l’épée, ce serait, vraisemblablement, celle d’Arpad, notre fameux chef magyar.

Vous pouvez ensuite vous diriger vers les jardins. C’est une balade sympathique avec la vue sur le Danube du côté gauche et le château à droite. Aujourd’hui, l’enceinte du château accueille la Bibliothèque Széchenyi, la Galerie Nationale Hongroise et le Musée d’Histoire de Budapest. Pour être tout à fait honnête avec vous, nous n’avons fait aucune de ces visites, pour deux raisons : le timing ne nous le permettait pas, et … nous n’avions pas forcément entendu de bons avis contrairement au Musée National Hongrois.

Nous avons continué de longer le Danube jusqu’à atteindre une passerelle en bois et c’est ici que vous remarquerez les différents styles et époques qu’a traversé le château. En effet, la passerelle vous permettra de marcher en hauteur et de voir en contrebas les différentes couches du château, vous passerez d’ailleurs juste à côté d’une chapelle qui semble tout à fait sortir d’un passé lointain : elle fut construite au XIVème siècle, détruite en grande partie par les turcs en 1715 et le reste enfouis pendant des siècles.

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Pour que vous puissiez comprendre, je pense qu’il faut préciser quelques points. Le palais de Buda a connu des années prospères jusqu’à l’année 1490 marquant la mort du roi Matthias Corvin (oui, celui du corbeau). Dès 1541, le palais tombe aux mains des turcs. Même si ces derniers ne détruisirent pas le palais, ils ne s’en soucièrent guère, le laissèrent subir les altérations du temps et s’en servirent de réserve de poudre à canon. Les Habsbourg tentèrent à plusieurs reprises de reprendre Buda, et la plus grande partie du palais fut détruit par des explosions due à la poudre entreposée … En 1686 Buda fut repris l’armée chrétienne autrichienne suite à un siège. S’en suit une longue période de reconstruction, dans un style typique du XIXème siècle.

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Siège autrichien de Buda par Frans Geffels

Faisons un bon dans le temps et nous voici pendant la Seconde Guerre Mondiale. Là encore cet épisode marque une période sombre pour le palais puisqu’il fut encore une fois bombardé par l’armée soviétique et brûla dans la quasi intégralité. C’est suite à cet évènement que l’on entreprit des fouilles avant la reconstruction. Ainsi nous avons pu découvrir les multiples couches du château et mettre au jour des strates anciennes qui font aujourd’hui tout son charme.

Je vous conseille d’aller faire un petit tour devant la fontaine du roi Matthias. A première vue, la disposition des éléments peut rappeler la célèbre fontaine de Trévi à Rome, mais uniquement à première vue. Celle-ci représente le roi Matthias Corvin, encore lui, en pleine partie de chasse. Il est représenté tout en haut avec à ses pieds une carcasse de cerf. La statue sur le côté droit de la fontaine est intéressante : il s’agit d‘Hélène la Belle (Szép Ilonka) héroïne d’une fable selon laquelle la jeune fille et le roi s’entichèrent lors d’une partie de chasse. Lorsqu’Ilonka découvrit l’identité du roi, elle mourut de chagrin, sachant cet amour impossible.

Plutôt étonnant, cette fontaine a survécu à la Seconde Guerre mondiale, seul le bassin a été endommagé.

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À l’aventure avec le train des enfants

Le saviez-vous ? À Budapest il existe une ligne de chemin de fer entièrement gérée par des enfants. Entièrement, presque, outre la conduite et la maintenance, des enfants de 10 à 14 ans se chargent de la vente des billets, l’aiguillage, l’accueil des visiteurs, le contrôle … sur une ligne de 11 km et pour 8 arrêts.

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Cette ligne, baptisée Gyermekvasút (litt. chemin de fer pour enfants), a vu le jour en 1948 et est un parfait exemple de l’esprit communiste puisqu’elle a pour objectif de responsabiliser dès le plus jeune âge pour gagner en confiance, de montrer les valeurs du travail ainsi que de nouer des liens forts avec ses camarades. C’est donc un héritage que la société hongroise a choisi de conserver car, même si les enfants sont dispensés d’école toutes les deux semaines pour aller travailler, cette tâche est une véritable opportunité pour leur carrière future. Chaque année, une nouvelle promotion est recrutée, garçons et filles, qui seront tour à tour affecté à l’ensemble des tâches qui leur incombe.

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Comment se rendre à la station du train des enfants ? Je vous propose d’aller encore plus loin dans l’expérience ferroviaire en vous rendant à l’arrêt de tram Városmajor. Ici, vous pourrez grimper dans un véhicule tout à fait particulier : un train à crémaillère !

Kécecé un train à crémaillère ?

C’est un chemin de fer particulièrement adapté aux voies en forte pente puisqu’il présente un troisième rail au centre des deux premiers. Celui-ci est cranté afin de pouvoir actionner un système d’engrenage et venir soutenir les wagons lorsque la pente est raide.

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Système Strub mis en place à Budapest en 1973

En tant que passager, la sensation ressemble un peu à celle que l’on ressent dans une montagne russe, lorsque le wagon va gravir la première grosse côte.
Concernant le train à crémaillère de Budapest, surnommé Fogas (de Fogaskerekű qui veut littéralement dire « crémaillère ») il vit le jour en 1874, c’était une technique précurseur à l’époque puisque cela ne faisait que 5 ans qu’on l’utilisait dans le monde. Sa justification était l’augmentation du trafic vers les forêts et les vignes du quartier de Svábhegy, et à l’époque, ce trajet était particulièrement en pente : d’où la nécessité de mettre en place un train à crémaillère.

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Il vous faudra descendre au terminus : l’arrêt Széchenyi-hegy afin de vous rapprocher de la station des enfants. À ne pas confondre, le train des enfants est, lui, basé sur un système classique 😉.

C’est bien joli tout ça, mais on va où avec le train des enfants ?

Je vous conseille de descendre à l’arrêt Jánoshegy et de marcher jusqu’au parc de loisir. À partir de là il faudra encore grimper pour rejoindre le Belvédère Élisabeth. Cette tour d’observation est nommée, vous l’aurez deviné, en l’honneur de Sissi. Elle est située sur le point culminant de la capitale et permet une vision jusqu’à 75 à 80 km par temps clair.

belvedere-elisabeth

Construit en 1910, ce belvédère (kilato en hongrois) appartient très clairement au style néo-roman, et je le trouve particulièrement plaisant à l’œil. À l’intérieur, la tour est occupée par un double escalier qui vous donnera un peu le tournis et qui permet, surtout, de ne pas se croiser.
L’entrée est gratuite, par contre il vous faudra débourser quelque forints si vous décidez d’emprunter le télésiège pour l’atteindre.

Encore un peu de hauteur sur le mont Gellért

Je vous propose de revenir dans le centre-ville et, une fois la nuit tombée, de vous diriger vers le mont Gellért. Cette masse rocheuse fait partie de l’ensemble des collines de Buda et est constitué de dolomite. Le mont Gellért est assez surprenant puisqu’aujourd’hui, il est totalement entouré par la ville et forme une rupture totale avec son environnement proche. La dolomite est un minéral que l’on retrouve dans les filons hydrothermaux : le mont Gellért accueillait des sources chaudes.

La totalité de la colline est balisée par des sentiers le long duquel vous rencontrerez différentes statues. Si, comme nous, vous y allez de nuit, mieux vaut prendre une lampe avec vous, car la zone n’est pas très éclairée.

Statue-Saint-Gellert-budapest
Statue de Saint Gellert avec sa fontaine

On retrouve des traces d’utilisation de cette colline jusqu’à la période de la conquête romaine au 1er siècle, il semblerait donc que les celtes l’ait déjà utilisé dans leur quotidien. Pour quelle emploi ? Peut-être des fours à chaux à l’époque arpadienne, les turcs l’ont utilisée pour construire des bains thermaux, au XVIIème siècle elle était utilisée pour les procès des sorcières … Le mont Gellért a toujours pris une part importante dans la vie des Budapestois.

enluminure-assassinat-gellert

Mais qui est ce fameux Gellèrt ? Il s’agit d’un martyre religieux qui fut d’abord recruté par le roi Étienne de Hongrie pour se charger de l’éducation de son fils. Il fut ensuite ermite, évangélisateur, chaman … À la mort du roi Etienne, c’est Pierre Orseolo qui reprit les reines du pays (et non son fils Emeric, mort prématurément au cours d’une partie de chasse). Pierre est un roi impopulaire qui, par sa politique discriminatoire, permis le soulèvement de la révolte païenne de Vata. Ce sont les fidèles de ce mouvement qui, en protestation, décidèrent de jeter notre Saint Gellèrt du haut du mont. Je ne vous cache pas que cette histoire a de fortes chances d’être une légende 😉.

Le massacre du martyre de saint Gellért par les païens de Vata –

En haut à droite, la chute depuis le mont Gellért – enluminure du Légendaire d’Anjou.

Revenons au présent : la raison pour laquelle nous avons entrepris cette ascension en pleine nuit était d’atteindre la citadelle qui a été construite au sommet en 1854 par les Habsbourg. Ce lieu était alors probablement encore occupé par les traces de l’ancien oppidum celte des Eravisces alors totalement détruit. La construction de la citadelle n’avait pas pour but de défendre la ville, mais plutôt d’intimider les révoltes qui avaient lieu dans Pest à cette époque (d’où l’orientation des canons vers l’ancienne ville de Pest). Elle fut utilisée à plusieurs reprises jusque pendant la Seconde Guerre mondiale afin de défendre la ville contre l’armée rouge. Suite à cela, une statue de la liberté fut exposée et est désormais la star de la colline puisque visible depuis de nombreux points de la capitale : la statue mesure 14 mètres de haut, avec son piédestal, elle atteint 40 mètres et la colline Gellért est haute de 235 mètres.

Malheureusement, et sans surprise, la citadelle de Budapest était en rénovation pendant notre visite et ce, depuis le printemps 2021. La réouverture ne saurait tarder … Mais je n’ai pas trouvé d’informations précises. Qu’à cela ne tienne, nous avons quand même pu atteindre le pied de la statue de la liberté, et surtout, profiter de cette vue magnifique …

vue-depuis-citadelle

Et c’est sur ce que nous allons nous quitter. J’espère vous avoir montré les différents visages que peut offrir cette capitale. Au-delà de sa réputation sulfureuse de ville parfaite pour les EVG et autre séances de baignades thermales, Budapest est un véritable joyaux d’histoire.


Fiche pratique :

Monnaie : le forint (HUF)
Coût moyen d’un repas au restaurant : 10,20 € (contre 15 € en France)

Langue : hongrois (magyar)
Quelques mots utiles qui font toujours plaisir (mais qui vous demanderont beaucoup de courage 😅):

  • Bonjour : Jó napot kivánok (yo nâpote quivanok)
  • Au-revoir : Viszlát
  • S’il vous plait : Kérem
  • Merci : Köszönöm (queue-ce-neum)

Heure : Idem par rapport à la France
Ils appliquent également le changement d’heure (hiver/été).

Météo :

  • Décembre, janvier, février : entre -3 et 6°c
  • Mars, avril, mai / octobre, novembre : entre 2 et 23°c
  • Juin, juillet, août, septembre : entre 7 et 28°c

@tinytwine @Trystan Kurmyargos