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Asie,  Chine

Odyssée en Chine 🥢 – Étape 6 : Zhejiang & Shanghaï

Hangzhou et ville de Shanghaï

Juin 2019

Nous y voilà, c’est le dernier article sur notre voyage dans l’Empire du Milieu. Pour cette dernière étape nous avons choisi de remonter légèrement vers le nord du pays et de nous rapprocher de la mer de Chine. Le climat redeviens donc respirable et nous ressentons l’influence de la plus grande ville du pays : Shanghaï. De ce fait, nous retrouvons une Chine plus proche de notre mode de vie occidental, de quoi faire une parfaite transition avant le retour en France.
Première ville à visiter dans la province du Zhejiang : Hangzhou. Cette partie du pays se caractérise par une multitude de petits villages ruraux et de grosses villes concentrées sur le bord de la mer. Les villages de Suzhou, Zhujiajiao, Tongli ou encore Wuzhen se caractérisent par le charme de leur paysage bucolique entrelacé de canaux. Je pense que ce sont véritablement des lieux à voir, mais cela nécessite une organisation bien millimétrée pour pouvoir optimiser au maximum votre temps étant donné que les liaisons ne sont pas toujours simples. Et comme nous arrivons à la fin de notre voyage et … Nous devons l’avouer, nous commencions à fatiguer un peu, nous nous sommes contenté de la ville de Hangzhou. Alors comment s’y rendre ? Où loger ? Que faire, je vous explique tout avant de prendre la route pour le Paris de l’Orient : Shanghaï.

Hangzhou et ses antinomies

Grâce à sa situation géographique, Hangzhou fut, depuis les premiers pas du commerce, une ville importante. Caractérisée par la culture de la soie et du thé, elle pèse dans le paysage économique chinois. Et au-delà de cette influence, elle conserve l’image d’une ville paisible où il fait bon vivre. Dès le 13ème siècle, Marco Polo la qualifia de cité « la plus splendide du Monde » et aujourd’hui, ses lacs, ses collines, font d’elle une ville plaisante pour le tourisme.
Pour vous donner un ordre d’idée, et pour que vous puissiez vous rendre compte de la différence d’échelle entre la France et la Chine : Hangzhou, qui est une ville importante, mais ni la capitale, ni la ville la plus peuplée, dénombre 8 700 000 habitants. C’est environ 4 fois Paris intra-muros.

Comment allez à Hangzhou depuis Zhangjiajie ? C’est relativement simple, il faut juste s’armer de patience. Rendez-vous à la gare de Zhangjiajie et monter dans un train couchette vous emmenant jusqu’à la gare de Hangzhou East. Ce sont très exactement 17h30 de trajet qui vous attendent. Si je devais vous donner un conseil : prenez celui de 18h58, il vous permet de passer un maximum de temps de nuit et donc de moins voir le temps passer

Les transferts

En prenant ce train de 18h58 à Zhangjiajie, vous arriverez à 12h30 à Hangzhou. Et encore une fois, vous déboulerez dans une gare immense aux faux airs d’aéroport. Contrôle des bagages (je ne sais pas si je vous en ai déjà parlé, mais c’est systématique en Chine, à chaque entrée/sortie dans une gare ou station de métro, vous devrez faire passer votre sac dans un tapis détecteur), et c’est parti !

Prenez le métro pour rejoindre votre logement ! Et oui ça faisait longtemps que nous n’avions pas eu le confort d’avoir un métro ! Pour autant, je vous mets en garde, ce dernier est vraiment tout récent et il se construit à une vitesse folle : je vous mets ici le plan qui était effectif en juin 2019, je n’ai aucun doute sur le fait qu’il soit déjà caduque

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Autre point de vigilance : oui le métro est pratique mais à Hangzhou il faut s’attendre à utiliser le bus pour certain de vos trajets, d’autant plus si, comme nous, vous avez choisi un logement un peu excentré.
Et … C’est toujours compliqué le bus à l’étranger vous ne trouvez pas ? Alors je ne sais pas si ça vient du fait qu’en France on ne rigole pas avec les horaires ou bien car c’est un mode de transport qui demande pas mal de lecture et d’écoute (les arrêts, les affichages dans le bus, les modalités de paiement …) mais en tout cas, je ne sais pas vous, mais personnellement si je peux éviter … j’évite 😅.
Mais quand cela devient obligatoire je vous conseille d’utiliser une application mobile. Pour Hangzhou, celle qui va fonctionner le mieux s’appelle Moovit. Mais là encore, le fait que les réseaux de transport évoluent rapidement et qu’il y a très régulièrement des travaux sur les lignes font que … L’application n’a pas le temps de se mettre à jour … Donc ne suivez pas aveuglement cet outil, servez-vous de votre sens de l’orientation et observez l’environnement et tout ira bien, je vous l’assure !

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Le logement

Nous avons pas mal hésité pour notre choix de logement à Hangzhou, rien de nous convenait en rapport localisation / prix. Tous les logements qui semblaient au cœur du centre-ville étaient trop chers, et pour trouver des prix raisonnables il fallait carrément s’éloigner … Donc il a fallu faire un choix, et pour nous, le bon compromis était d’opter pour un logement plus excentré, quitte à prévoir un peu de marche, mais toujours proche du principal point d’intérêt de la ville : le Lac de l’Ouest.

Nous avons donc choisi le Daisy Youth Hostel qui se situe juste à côté du Zoo de la ville. Et … Il faut se le dire, ce n’était pas le meilleur choix. Pour ne pas que vous fassiez la même erreur :

  • Je ne vais jamais assez le répéter : les distances sont PÉTÉES en Chine ! 😆 Donc si, sur la carte, vous vous dites « ça va, on a juste un peu de marche » NON ! Ça ne va pas haha !
  • Il n’y a pas de station de métro dans la zone du lac : donc bus obligatoire pour tous les trajets. Et dans une ville aussi grande, vous allez perdre rapidement beaucoup de temps. Pour tout vous dire, la station de métro la plus proche du Daisy Youth est Shuichengqiao et pour rejoindre l’hôtel à pied, il faut compter un peu plus d’1 heure … Avec le sac à dos rempli et un ventre qui crie famine car tu n’as rien mangé le matin et qu’il est déjà 12h passé 😭.
  • Le sud du lac est la partie la moins intéressante : c’est majoritairement une zone boisée avec très peu de « facilities« . C’est charmant, certes, mais pour les touristes ce n’est pas forcément très pratique. Si vous voulez tout de même être proche du lac, je vous conseille de choisir un pied-à-terre à l’est / nord-est du lac.

Bon, encore une fois, je ne veux pas blâmer l’établissement. Tout était niquel, les chambres propres, le personnel accueillant, il y a une carte avec un plat du jour et une laverie. Mais il faut le dire : l’emplacement n’était pas top.

Le pic Feilai Feng et le temple Lingyin

Une fois avoir déposé nos affaires et mangé un morceau, nous avons décidé de nous rendre au temple Lingyin. Pour les raisons que j’ai évoqué précédemment, nous avons pris le bus ligne 2 puis nous sommes descendus à l’arrêt Lingyin. Pour pénétrer dans l’enceinte du parc, il vous faudra débourser 45 ¥.

Une fois que vous aurez franchis les guichets, vous entrerez dans un parc. Suivez les panneaux et dirigez-vous vers le temple.
ATTENTION ! Le temple possède sa propre entrée : ne faites pas la même erreur que nous, le parc est déconnecté du temple dans le sens où ils ont chacun leurs horaires et chacun leur billet d’entrée. Le fait d’avoir payé un billet à 45 ¥ pour rentrer dans le parc ne vous donne pas accès au temple 😅. Il vous faudra donc redébourser 30 ¥ pour visiter le temple Lingyin. Oui, c’est cher, oui, c’est un peu abusé.
L’objectif est d’accéder au temple avant 16 heures pour avoir le temps de visiter (le temple ferme à 17h). Ce que nous n’avons pas fait ! 😁 pensant qu’une fois la première entrée passée nous allons avoir accès à l’ensemble des bâtiments. Et nous voici comme des nigauds devant le temple à 17h … Portes closent.

Bon … autant vous dire que nos débuts à Hangzhou ne commençaient pas sous les meilleurs auspices … Mais nous relativisons, en 3 semaines de voyages, nous n’avons eu, au final, que peu de « raté« . Donc nous nous contenterons de la visite du parc et ma foi … Ce fut une agréable surprise 🙂.

Alors je parle de parc, mais pour être un peu plus précise, il s’agit d’une forêt avec un pic : le pic de Feilai Feng. Une fois avoir un peu avancé sur le sentier balisé, vous pourrez emprunter les escaliers vous permettant de crapahuter sur le pic. Tout au long du chemin, vous trouverez de petites grottes dans lesquelles ont été taillé, directement dans la pierre, des statues de Bouddha (360 statues au total).

Et ce qui est très intéressant c’est que nous retrouvons toutes les représentations de Bouddha, dans différentes positions et même notre fameux Bouddha rieur dont je vous évoquais l’existence dans l’article sur le Sichuan. Et comme promis, nous allons parler un peu plus de ce Bouddha qui est la figure que nous connaissons le plus en Occident, alors qu’il n’est pas un bouddha au sens strict.

En Chine, nous l’appelons Budai (ou Putai) ce qui signifie « Sac de toile« , plutôt étrange comme nom pour une divinité …. Et bien pas tant que ça. Si l’on en croit la légende, ce moine bouddhiste était un nomade qui se déplaçait de village en village avec son sac de toile dont il pouvait sortir toutes sortes d’objets, même les plus précieux. Du riz (symbolisant la richesse dans une société encore majoritairement agricole), de la nourriture dont des friandises, parfois même des enfants (vus comme une richesse car étant synonyme de main d’oeuvre pour les parents) et également les souffrances du monde.
Cet homme se déplaçait donc en distribuant les objets contenus dans son sac, en adoptant un comportement loufoque et bienveillant et en faisant preuve d’un certain don pour la voyance. Il n’en fallait pas plus pour qu’il se construise une certaine notoriété et que l’on commença à parler de lui.

À sa mort, il aurait prononcé une prophétie concernant le Maitreya (le bouddha du futur, on se remémore l’article sur le Sichuan : juste ici 😉). Il deviendra ainsi l’objet d’images pieuses et le fait de détenir une statuette le représentant est censé apporter bonheur et prospérité.

Revenons à nos moutons. Libre à vous de monter jusqu’au pic ou non, sachez qu’il n’y a rien d’exceptionnel une fois avoir atteint le point le plus haut mais la balade est plaisante. Ensuite, je vous conseille de redescendre dans la zone du temple, de passer par le Pavillon Cuiwei et de continuer sur le sentier en direction de l’ouest. Vous atteindrez un croisement vous proposant de vous rendre au temple Yongfu.

Le pavillon Cuiwei

Si la plupart des touristes viennent dans cette zone pour le temple Lingyin, une grande partie ignore totalement l’existence d’un deuxième temple ! Et comme nous avons raté le premier, autant se consoler avec le deuxième !
Nous voilà donc parti pour une balade à la recherche de ce deuxième temple et … ce fut très agréable. Pour tout vous dire, cette zone de la ville parait totalement déconnectée, c’est comme si nous étions sortis de l’agitation pour entrer dans une parenthèse préservée. Le temple Yongfu n’a rien d’exceptionnel mais sa situation, sa sérénité et le fait d’être épargné de l’agitation de provoque son voisin, le rend d’autant plus charmant. Un conseil, ne manquez pas la vue sur la ville de Hangzhou !

Le lac de l’Ouest

Très célèbre, ce lac, appelé Xihu par les chinois n’a pas toujours eu cet aspect. Avant la dynastie des Song (960 – 1279 : juste avant l’arrivée au pouvoir des mongoles), il n’était qu’un petit étang. C’est le pouvoir en place qui décida de l’aménager pour en faire une vaste étendue d’eau et ainsi positionner Hangzhou dans le top des plus belles villes chinoises !

Avec ses plus de 3 300 ha et ses 15 km de circonférence, il vous faudra caler au minimum 3 heures pour en faire le tour. Mais ne faites surtout pas l’impasse, c’est vraiment un endroit magique et apaisant. Le jour de notre visite, le temps était humide et grisonnant, et pour autant, nous avons été émerveillé par la beauté du lieu.
C’est également un endroit riche par sa faune et sa flore. Vous croiserez sans aucun doute de nombreuses espèces d’oiseaux et beaucoup d’écureuils qui viendront vous saluer.

Petite anecdote : les billets de 1 yuan sont censés représenter le lac de l’Ouest. Votre mission, retrouver le paysage représenté sur le billet ! Parce que personnellement, je cherche toujours ces petites tourelles … Le pont que nous voyons en arrière plan est le pont brisé : nous l’avons traversé mais, pas de tourelles à l’horizon …
D’ailleurs, ce pont a lui aussi sa légende : il devrait s’appeler le pont des cœurs brisés en hommage à une histoire histoire d’amour entre un serpent du lac et un jeune homme rencontré sur ce pont. Aujourd’hui il est le lieu de rencontre de tous les amoureux pour immortaliser leur union.

Petit conseil : posez-vous à la terrasse de l’un des nombreux bars qui bordent le lac et commandez un Bubble Tea !

Un quoi ? C’est quoi ce truc ? Du thé pétillant ?

Le Bubble Tea c’est un petit peu la boisson tendance en ce moment dans les pays asiatiques. Il s’agit d’une infusion de thé vert ou noir, mixée avec du jus de fruit et du lait. Le serveur ajoute ensuite des perles de tapioca et vous sert votre boisson avec une énorme paille pour que les perles puissent passer. Et c’est excellent ! Bon par contre, ne faites pas les téméraire et ne tentez pas les recettes excentriques avec du fromage ou que sais-je : testé, désapprouvé 😅.

La pagode Leifeng

Lors de notre visite, nous avons rencontré un vieux monsieur qui nous a interpellé avec un anglais impeccable ! Il nous a conseillé d’attendre la nuit tombée pour profiter du spectacle de sons et lumières sur le lac ! Très bonne idée ! Il y a 2 représentations chaque soir : 19h et 20h. Ce spectacle a vu le jour suite à l’organisation du Sommet du G20 dans la ville en 2016.

Notre plus gros raté : Le Huang Shan

Vous l’avez très bien lu, je ne vais pas être très fière du paragraphe qui va suivre. Notre deuxième journée devait nous permettre de changer de province et se diriger vers l’Anhui pour faire une randonnée dans le célèbre massif du Huang Shan (les Monts Jaunes en français).

Je vais être ultra concise : il est IMPOSSIBLE de faire cette randonnée en une journée au départ de Hangzhou. Si vous partez le matin, il faudra prévoir de dormir sur place.
Pour une raison très simple : c’est un véritable parcours du combattant pour rejoindre les montagnes. Alors peut être qu’en train nous aurions gagné du temps, mais en tout cas en bus, il faut vous attendre à changer 3 fois et à vous faire déposer dans des gares routières éloignées les unes des autres …

Pour résumer : ne faites pas comme nous, prévoyez un jour de plus, louez une tente et dormez sur place. Je m’en mord encore les doigts … 😥.

Tianducheng : un Paris en plein territoire chinois

Vous aimez les curiosités ? Et bien en voici une ! Je ne connaissais absolument pas l’existence de ce quartier et c’est mon acolyte de voyage qui l’avait noté dans sa liste « must see« .

Bienvenue à Tianducheng ! La réplique chinoise de notre capitale ! Mais « pourquoi » me direz-vous ? Et bien il s’agit d’un projet un peu fou d’un gros promoteur immobilier chinois :  Lu Xiaotian patron de la société Zhejiang Guangsha Co. . Cette construction avait pour but de transformer des terrains agricoles en zone habitable. Le problème est que ce quartier est en périphérie et peu desservi en transport ce qui le rend … désespérément vide, malgré des loyers très intéressants

Qu’à cela ne tienne ! Le quartier fait le bonheur des touristes, des réalisateurs de film à petit budget et des photographes de mariage. Car oui, c’est beaucoup moins cher qu’un billet pour la France 😉. Et l’illusion est plutôt impressionnante, hormis le linge qui pend aux fenêtres, les immeubles haussmanniens sont plutôt bien représentés, mais attention aux clichés à base de fontaines, de colonnes et de petits buissons bien taillés.

Et c’est sur cette vue que se termine notre escale à Hangzhou. Maintenant direction sa grande sœur voisine : Shanghaï ! Excitation maximum !

Die in Shanghai

Bon, j’ose espérer que vous connaissez cette ville. Mais est-ce que vous savez pourquoi nous la connaissons si bien ? Ce n’est pas la capitale de la Chine pourtant. Et bien … on peut dire que c’est sa capitale économique et ce, depuis le XIXème siècle. Shanghai est, grâce à sa situation, une sorte de plateforme logistique entre la Chine et le reste du monde.

Ce statut est apparu après la première guerre de l’opium.
Petite parenthèse rapide sur ce conflit : à cette époque, l’empire britannique détient une puissance indéniable sur le plan mondial. Il entreprend donc de débuter le commerce de l’opium en Chine : avec une population si importante, c’était bingo. L’opium c’est quoi ? Et bien … c’est de la drogue issue du pavot. Vous avez bien compris, les britanniques ont, à cette époque, entreprit de favoriser la consommation de drogue dans un pays entier. Le résultat fut désastreux pour la population chinoise et l’empire entreprit d’interdire la culture du pavot (pensant que cela aurait ralentit les ardeurs des britanniques). Mais non non non, il y avait trop d’argent à se faire ! Les britanniques demandèrent donc à l’Inde de fournir la Chine. Et là … là ça a pété et c’est le début de la guerre de l’opium.
Vous vous en doutez, les britanniques étaient bien mieux armés et leur victoire fut officialisée par le traité de Nankin en 1842. Mais les Chinois ne sont pas du genre à baisser les bras, et rebelote en 1856, mais cette fois-ci, les britanniques sont rejoints par les Etats-Unis, la Russie et la France (cocorico).

Illustration du Petit Journal – 1898

Bon ok Charlotte, on a compris, mais en quoi cela a-t-il un rapport avec Shanghai ?

Et bien, Shanghai est, comme je vous le disais, une sorte de porte d’entrée de la Chine sur le monde. Les traces de cette époque de colonialisme et de prise de pouvoir par l’Occident sont visibles dans cette ville. Et c’est encore vrai de nos jours, nous y retrouvons des marqueurs de nos modes de vie qui nous ferraient presque penser que nous sommes déjà rentrés chez nous ! Aller, maintenant on passe aux choses sérieuses

Les transferts

Depuis Hangzhou, rendez-vous dans l’énorme gare de l’Est et prenez un train en direction de Shanghai-Hongqiao. Les deux villes sont très proches, il ne faut pas compter plus d’1h30 de trajet (oui, dire cela en France a une tout autre saveur vous ne trouvez pas ? haha). Ensuite, il vous suffit de prendre le métro. Vous vous en doutez, la ville détient un réseau de transport en commun très développé, vous aurez, sans aucun doute, un arrêt de métro proche de votre logement.

Clique ici pour agrandir.
La gare Hongqiao se situe à gauche, à l’extrémité de la ligne 2 (verte clair)

Le logement

Pour notre dernière étape, nous avons voulu nous faire plaisir et viser un peu plus haut en standing d’hôtel. Nous voici donc dans le Soho International Youth Hostel, une auberge de jeunesse acceptant la clientèle étrangère. Situé juste à côté de la rivière Suzhou, cet hôtel est caché dans une arrière-cour. Et il y a tout pour profiter de nos derniers instants en Chine : terrasse, petit-déjeuner compris, localisation parfaite … Vous pouvez réserver les yeux fermés.

Vieille ville et jardin Yuyuan

Comme à notre accoutumée, pour cette première journée nous prenons nos marques dans cette nouvelle ville ! Direction les jardins du Yuyuan. Alors sachez que le jardin est situé juste à côté d’un temple taoïste dédié à la ville de Shanghai, celui-ci est plutôt mignon, mais ne vaut pas forcément le détour. Le point intéressant ce sont les jardins.
Au cœur la vieille ville, les jardins sont la plupart du temps bondés de touristes … Néanmoins, je vous conseille d’y pénétrer pour pouvoir apprécier la beauté des lieux.

Pour pouvoir y entrer, il faudra payer au guichet 40 ¥ (si vous visitez entre le 1er avril et le 30 juin ou entre le 1er septembre et le 30 novembre) ou 30 ¥ (du 1er juillet au 31 août et du 1er décembre au 31 mars).
Comme je vous le disais, il y a de grandes chances pour que vous ne soyez pas les seuls dans le parc, et cela gâche quelque peu le plaisir, mais pour autant, cette parenthèse dans la ville est tout bonnement impressionnante. C’est comme si, pendant quelques minutes, vous vous téléportiez dans un parc en périphérie de la ville, comme une bulle hors de l’agitation permanente.

L’histoire de ce jardin remonte au XVIème siècle, Pan Yunduan, fils d’un officiel de l’armée sous la dynastie Ming, imagina pour son père un lieu de retraite paisible où il pourrait passer ses vieux jours. Par la suite, le jardin fut conservé mais son état se détériora au fil des années et des guerres qui marquèrent le pays. C’est dans les années 60 que le gouvernement repris les jardins et les réhabilita pour créer cet espace de 2 ha divisé en 6 parties différentes reflétant chacune leur époque de construction.
Je vous laisse apprécier les photos

Tout de suite en sortant des jardins, vous atterrirez dans la vieille ville. Avec son architecture travaillée, ses toits convexes, ses statues de dragons … L’ensemble de ces bâtiments accueillent des commerces très touristiques, accordez-vous quelques instants pour flâner et trouver vos derniers souvenirs 😉

Petit jus de fruit du dragon

Bund & Pudong

Vous ne pouvez pas aller à Shanghai sans vous accorder une balade le long du Bund ! Sur le bord de la rivière Huangpu, le Bund désigne cette succession de bâtiments à l’architecture très Occidentales et directement issus de la période de colonialisme. Les chinois eux-même l’appelle « la berge des étrangers« , c’est pour dire.

Cet espace était le lieu où se déroulaient les échanges internationaux. Vous vous souvenez de l’époque dont je vous parlais en introduction de ce chapitre ? Et bien c’est là qu’il fallait être ! The place to be ! Et d’ailleurs les fonctions de ces bâtiments n’ont pas changé de nos jours, ils abritent encore les grandes banques internationales et les restaurants occidentaux.

Mais aujourd’hui, si nous nous promenons le long du Bund, c’est également pour avoir une vue imprenable sur le Pudong ! Oui, il ne faut pas confondre, le Bund se situe sur la rive gauche (à l’Ouest), le Pudong sur la rive droite, et non l’inverse ! Et l’erreur est fréquemment commise car le nom « Bund » est connu internationalement mais par contre les photos que nous associons à cet endroit montre le Pudong ! De quoi en perdre son chinois.

Donc si je récapitule :

  • Bund : bâtiments anciens de style colonial
  • Pudong : bâtiments modernes

Et donc le Pudong est également très connu pour sa fameuse Tour Radio que nous appelons aussi la Perle de l’Orient. C’est intéressant comme cette rivière marque les clivages entre deux époques et le renversement du rapport de force que nous vivons de nos jours … Comme un passage d’une société soumise à la toute puissance occidentale à une société qui impose sa culture et sa supériorité sur le plan technologique, économique et défensif.

Pour traverser la rivière et vous rendre sur la rive droite, il faut que vous retourniez dans la ville pour prendre le métro. Il existe un tunnel, mais sincèrement, nous ne l’avons pas trouvé et je doute que nous pouvions l’emprunter à pied. Dans le quartier Pudong, vous trouverez essentiellement de grands immeubles business, mais également un parc, le Lujiazui Central Green.

Tel un véritable écrin de verdure en plein milieu des tours d’immeubles, ce parc est une petite bouffée d’air frais lorsque les températures deviennent insupportables. Car oui, avec la réverbération des vitres des gratte-ciels et celle du bitume, la ville devient rapidement un véritable four en été.

Petit conseil pour profiter au maximum de ces deux lieux mythiques de la ville de Shanghai : y retourner une fois la nuit tombée. Pour bien faire je vous conseille de prendre votre billet pour monter au sommet de la tour Jin Mao plus tôt dans la journée pour prévoir votre ascension le soir. Il faudra 100 ¥ pour obtenir l’accès à la plateforme.

Quand le soleil commence à se cacher, dirigez-vous vers l’esplanade à côté du Bund. Ne vous attendez pas à être seul, c’est une attraction très touristique, n’y aller pas au dernier moment sinon vous ne verrez rien du tout. Là il faudra s’armer de patience et attendre 19 heures pour que les lumières s’allument ! Une fois que vous aurez profité, retournez vite vite en ville pour prendre le métro et retourner dans le Pudong. Oui, c’est sport !
La tour Jin Mao ferme ses portes à 22 heures, il faut impérativement que vous soyez dans la file d’attente à 21h15 !😉

Charlotte, tu nous parles de la tour Jin Mao, mais c’est laquelle au juste ? Il y en a tellement !

C’est vrai ça, je pourrai vous lister les principales tours qui composent le Pudong, et on commence par la plus haute :

  • La Shanghai Tower, avec 128 étages, c’est celle qui est tout à droite
  • La Shanghai World Financial Tower, 101 étages, son architecture lui vaut le surnom de décapsuleur !
  • La Perle de l’Orient, sans doute la plus emblématique de la ville
  • La Jin Mao, 88 étages, elle est la plus ancienne tour après la Perle de l’Orient. Elle se trouve juste à côté de la financial tower.

Les suivantes sont un peu moins remarquable à mon goût 😊.

Donc, revenons à nos moutons, vous êtes arrivé au pied de la Jin Mao tower, il fait bien nuit et vous vous apprêtez à monter dans l’ascenseur pour observer la vue. Et quelle vue ! Vous pourrez observer les illuminations sur le Bund, qu’on ne peut absolument pas rater vue du ciel !

Deux petites particularités dans cette tour Jin Mao : elle est creuse, et, la journée, vous pouvez vous balader sur son skywalk à 340 mètres de hauteur !

Cœur de la tour Jin Mao

L’ancienne concession française

Encore une fois, et comme je vous le faisait remarquer en introduction, Shanghai a un héritage marqué par la présence des Occidentaux. Si la Grande-Bretagne est la puissance qui marqua le plus l’histoire, la France n’est pas en reste et cela se trouve très bien dans certain quartier de la ville chinoise. En effet, tout une partie de la ville était sous concession française entre 1849 et 1946.

Ça veut dire quoi concrètement ? Et bien qu’une partie de la ville, un quartier généralement, se trouve sous administration étrangère, mais demeure sous la souveraineté chinoise (contrairement aux colonies).

Très approximativement, voici les limites de l’ancienne concession française.

La concession française à Shanghai était un peu particulière car elle était le lieu d’habitation d’une minorité de Français qui préféraient les concessions voisines … Il faut dire que la zone était plutôt marécageuse et inhospitalière. C’est à partir de 1940 que le quartier connu un important développement, on s’inspira des villes françaises et on fit planter les fameux platanes, symbole de notre pays. Les chinois les appelle d’ailleurs « les arbres français« . Mais cela ne fit pas venir les Français dans le quartier pour autant … Tant pis.
Ce qui est amusant et un peu déroutant, c’est que les rues ont deux noms : un nom français et un nom chinois. Officiellement c’est le nom chinois qu’il faut utiliser désormais. Pour autant certain guides utilisent encore les noms français qui, pour nous, sont plus facilement mémorisables. Ainsi, la rue Julu s’appelle également la rue Ratard, Hengshan est l’ancienne avenue Pétain et Huaihai, l’ancienne avenue Joffre.

Aujourd’hui le quartier est plutôt touristique et vous trouverez de nombreuses petites ruelles où vous pourrez acheter vos derniers souvenirs.

Et nous voici à la fin de notre séjour épique en Chine ! La boule au ventre et avec des souvenirs plein la tête, il nous fallait rejoindre l’aéroport pour retrouver la France !

@Cwmtraff et @tinytwine


Fiche pratique :

Monnaie : le yuan (¥) comme unité de compte, autrement l’objet physique s’appelle le renminbi (RMB).
Coût moyen d’un repas : 4 € (contre 12 € en France)

Langue : chinois avec différent « dialecte » en fonction des provinces :

  • Le mandarin dans la plus grande partie du pays
  • Le xiang vers Zhangjiajie
  • Le gan dans la zone de Fenghuang
  • Le wu pour Hangzhou et Shanghai

Heure : + 6 heures par rapport à la France en été / + 7 heures en hiver.

Météo : le pays est tellement grand que chaque province détient un climat qui lui ait propre. Le mieux pour organiser votre séjour est de prévoir différents types de vêtements pour pouvoir palier à toutes les situations 😉.