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Colombie : à la recherche de l’Eldorado 🪙 – 1/4 : Bogotá & Tatacoa

Décembre 2022 – Janvier 2023

Certain d’entre vous avaient connaissance de nos projets pour la fin d’année 2022, mais pour que tout le monde parte du même niveau d’information, je vous refais un petit topo. Au départ nous voulions enfin partir en Nouvelle-Zélande : pays que nous convoitons depuis 2020 … Mais force était de constater que nous nous y sommes pris beaucoup trop tard : les prix des billets nous ont largement refroidis … Qu’à cela ne tienne, nous avions également le Pérou dans notre bibliothèque de voyages. Nous voici donc avec un joli billet pour Lima, départ prévu le 25 décembre.

Seulement voilà, dès le mois de décembre, le Pérou fut en proie a un gros conflit politique qui ne cessera de s’aggraver jusqu’au blocage total des aéroports et des voies routières … Nous avons attendu le dernier moment avant de nous rendre à l’évidence : nous allions devoir annuler notre voyage … Et quand je vous dis le dernier moment … Nous avons annulé la totalité de nos réservations le 20 décembre.

Ah bah merci Charlotte, je pense qu’on se serait passé d’un article si c’était juste pour nous parler de votre annulation !

Tu tu tu ! 5 jours pour trouver un nouveau pays, reprogrammer un planning d’activités, réserver les logements et les transports ? Challenge accepted !

Ouais ok, pas la peine de se la raconter, vous avez choisi un pays en Europe histoire de limiter les risques.

😏 Tu nous connais bien mal la petite voix ! Nous avions 3 semaines de congés, donc il nous fallait un pays qui nous permettait d’utiliser ces trois semaines. Nous avions également envie d’une longue randonnée pour compenser le Machu Picchu, et je vous l’avoue … J’avais vraiment envie de mettre les pieds en Amérique du Sud. En procédant par élimination … la Colombie semblait être parfaite !
Bon, j’ai l’air assez confiante dit comme ça, mais, de vous à moi, pendant ces 5 jours, je n’en menais pas large … Il fallait faire un choix rapide, judicieux, tout en limitant les frais, car nous n’avions pas encore été remboursés de nos réservations du Pérou.

Le 25 décembre 2022, à 9h20, nous étions dans notre avion, destination Bogotá 🥳. Par contre, vous l’aurez deviné, mes recherches habituelles sur le pays ont été rapides, j’ai terminé de lire mon habituel Lonely Planet dans l’avion : nous allions vers un relatif inconnu.

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Notre programme en un coup d’œil :

  • J1 Dimanche 25 décembre : Départ Orléans (02h00) – Arrivée Tours (03h30). Arrivée à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle (07h30). Départ aéroport Roissy-Charles de Gaulle (09h20) – Arrivée aéroport Bogotá-El Dorado (20h45). Les ennuis continus : nos backpacks sont restés sur à notre escale à Madrid. Déclaration de perte et direction l’hôtel, nous décidons de décaler notre départ de Bogotá pour avoir le temps de retrouver nos affaires.
  • J2 – Lundi 26 décembre : Après-midi dans le centre commercial Nuestro Bogotá Mall pour attendre le retour de nos sacs à dos.
    15h30 : retour à l’aéroport pour tenter de récupérer nos affaires et direction le Terminal del Sur pour prendre notre bus de nuit à 22h00.
  • J3 – Mardi 27 décembre : Arrivée au Terminal de bus de Neiva (03h40) – Départ à 05h44. Arrivée à Villavieja à 07h00, les vacances peuvent enfin commencer ! Visite du désert de Tatacoa et déjeuner au El Rincon del Cabrito. Retour à Villavieja pour découvrir le village.
  • J4 – Mercredi 28 décembre : Visite du musée Paléontologique, déjeuner à Los Gatos et détente au café Mael en attendant notre navette à 16h40. Direction le Terminal de bus de Neiva, départ 22h30.
  • J5 – Jeudi 29 décembre : Arrivée au Terminal de Transporte de Pereira (06h30) – Départ 08h30 direction Salento. Recherche d’une Jeep Willys pour nous emmener à Cocora. Visite de la vallée et retour à Salento à 13h50. Arrivée au terminal de bus de Pereira à 15h00 – Départ pour Medellín à 16h15 – Arrivée à Medellín : Centro Comercial Terminal Del Sur à 23h45 (prévu 21h28).
  • J6 – Vendredi 30 décembre : Direction le Terminal Del Norte – Départ 10h40 pour le Peñón de Guatapé. Arrivée 13h30, montée du rocher et retour à Medellín : départ 17h10 / arrivée 21h00. Soirée sur le bord du Río Porce pour observer les illuminations des fêtes de fin d’année.
  • J7 – Samedi 31 décembre : Visite du Pueblito Paisa avant de quitter Medellín. Départ aéroport international José-María-Córdova (18h58) – Arrivée aéroport Rafael Núñez – Cartagena (20h10). Dépôt de nos affaires à l’hôtel, puis direction le centre ville pour profiter de la fête du Nouvel an. Décompte sur la Plaza de Los Coches face à la Torre del Reloj.
  • J8 – Dimanche 1er janvier : Réveil un peu tardif et découverte de la ville de Carthagène des Indes. Direction le Cartagena Transportation Terminal pour monter dans un bus à 14h00, direction Barranquilla (16h17). Changement de bus, départ 16h53, en route pour le Terminal de Transporte de Santa Marta. Arrivée 19h19, nous montons dans un taxi pour rejoindre notre logement dans le village de Bonda à 19h37.
  • J9 – Lundi 2 janvier : Départ 12h pour rejoindre la Bahia Concha en passant par la campagne caribéenne. Echec car la plage est située à l’intérieur du Parc national naturel de Tayrona : ce dernier est soumis à une restriction journalière du nombre de visiteur. Retour en taxi dans la ville de Santa Marta et repos dans le centre commercial Ocean Mall.
  • J10 – Mardi 3 janvier : Journée dédiée à la visite du Parc national naturel de Tayrona. Levée aux aurores pour pouvoir entrer avant l’atteinte du quotas. Départ en taxi à 06h00 – Arrivée à l’entrée du parc El Zaino à 07h30. Marche de parc et pause sur 2 plage : celle des Castilletes et Arenilla. Retour à Bonda à 17h30.

  • J11 – Mercredi 4 janvier : Rendez-vous à 07h00 pour monter dans une navette nous emmenant directement à l’agence de MagicTours de Santa Marta afin de débuter notre Trek de 4 jours dans la Sierra Nevada. 09h00 nous quittons Santa Marta pour rejoindre La Aguacatera, l’entrée pour le trek de la Ciudad Perdida. Déjeuner à Machete Pelao et c’est parti pour rejoindre le campement Alfredo pour la nuit.
  • J12 – Jeudi 5 janvier : Départ aux aurores pour rejoindre le campement Mamuke pour le déjeuner, puis direction le campement Paraiso, à deux pas de la Ciudad Perdida.
  • J13 – Vendredi 6 janvier : Découverte de la cité perdue pendant toute la matinée, puis retour à Paraiso pour le déjeuner. Direction le campement Mamuke pour la nuit.
  • J14 – Samedi 7 janvier : Dernier jour de trek, nous rejoignons Machete pour un dernier repas ensemble puis la navette nous ramène à l’agence de Santa Marta. Retour à la civilisation avant de monter dans un taxi à 17h45 – Arrivée Minca à 18h53.

  • J15 – Dimanche 8 janvier : Découverte de la ville de Minca et après-midi aux Marinka Waterfalls.
  • J16 – Lundi 9 janvier : Découverte du Pozo azul avant de rapidement changer de spot pour la Cascada Perdida. Départ de Minca en mini-bus (16h00) – Arrivée Santa Marta Mercado Público (16h54). Promenade rapide dans Santa Marta avant de rejoindre le Terminal de Transportes. Départ 21h15 pour 19h de bus en théorie.
  • J17 – Mardi 10 janvier : Arrivée 19h30 au Terminal Salitre, soit plus de 3h de retard. Mission chopper un taxi pour nous emmener à temps à l’aéroport Bogotá-El Dorado. Départ Bogotá-El Dorado (22h25)
  • J18 – Mercredi 11 janvier : Arrivée Roissy-Charles de Gaulle (20h35).
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J’avoue que lorsque j’énumère l’ensemble de nos étapes, je ne suis pas peu fière que l’on ait réussi à fixer tout cela en si peu de temps 😊. Les trajets étant un point important de notre séjour, je préfère conserver une organisation chronologique pour cette série d’articles.

Je vous note ci-dessous le sommaire pour pouvoir naviguer facilement entre les étapes :

Les transferts

L’Aéroport Bogotá-El Dorado est situé à l’extrémité Ouest de la ville, il vous faudra sans doute prévoir un moyen de transport pour rejoindre le centre-ville. Deux solutions : le bus ou le taxi. Pour les bus, appelés les Transmilenio, notez qu’il vous faudra avoir du liquide sur vous, les cartes de bus ne peuvent pas être payée en CB. C’est la solution la moins chère (entre 1,40 € et 1,50 € suivant votre destination). De notre côté, nous n’avions pas prévu de rester à Bogotá, nous avions donc réservé un hôtel proche de l’aéroport et de la gare routière pour limiter les temps de trajet et les frais. De ce fait, et compte tenu que nous avons dû attendre pour réclamer nos bagages perdus, nous avons choisi le taxi. L’option la plus facile, certes, mais ayez en tête que les Uber en Colombie ne sont vraiment pas chers et qu’il est parfois préférable d’y avoir recours (gain de temps et de sérénité 😉)

Le logement

Pour notre court step à Bogotá nous avons sélectionné un hôtel avec pour principal critère la localisation, comme je l’évoquais juste au-dessus. Notre choix s’est donc porté sur le A Bogota On Holidays, un nom à rallonge pour un tout petit hôtel situé dans la banlieue pas très jolie de Bogotá. Mais qu’importe, nous ne restions qu’une nuit.

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La chambre était sommaire, avec une partie salle-de-bain dont la porte ne se fermait pas, plutôt fâcheux. Néanmoins, le petit-déjeuner était inclus et se prenait sur le rooftop. Même si la vue était en grande partie bétonnée, le moment fut plutôt agréable. Le deuxième point positif, et non des moindres : la gentillesse du personnel, ils nous ont aidé à trouver un moyen d’obtenir une carte pour que mon acolyte puisse bénéficier de la 4G et nous ont conseillé sur la suite de notre séjour … Plutôt cool compte tenu du fait que nous n’étions que de passage.

Un (tout petit) peu de Bogotá

Je ne vais pas vous mentir, je serais une bien piètre conseillère sur la ville de Bogotá. Pourquoi ? Tout simplement car nous avions prévu de quitter la ville à 09h00, soit 12h après notre arrivée. Donc nous n’avions rien prévu de spécial dans cette ville. Cependant, nous n’avions aucune envie de quitter Bogotá sans nos bagages, car s’en suivait un enchaînement de trajets durant lesquels nous n’avions que très peu d’espoir de nous faire livrer nos backpacks … Encore une fois, deux solutions :

  • Soit nous quittions Bogotá comme prévu, en partant sur l’hypothèse que nous n’aurions nos sacs qu’à Medellín (ville suivante où nous restions le plus longtemps) soit 4 jours plus tard 😬.
  • Soit nous nous fions au traceur que mon acolyte avait judicieusement placé dans son sac et nous attendions la journée à Bogotá en nous rendant à l’aéroport lors de l’atterrissage du prochain vol. Ensuite, nous nous débrouillerons pour monter dans un bus pour Neiva.

Bon, je vous ai déjà spoilés, nous avons opté pour la deuxième option. Nous avons donc attendu le prochain atterrissage du vol en provenance de Madrid à 16h00. Ce choix nous laissait donc du temps pour découvrir un peu la ville. Nous avons pris le chemin pour rejoindre la Porte du transmilenio El Dorado afin de prendre un bus qui nous emmènerait à la Place Bolívar.

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Un bus transmilenio

Je fais une petite parenthèse application mobile. Je vous avais déjà parlé de cette appli dans mon article dédié, la Colombie est un pays où vous pouvez utiliser Moovit (iOS / Android) pour vos calculs d’itinéraires. N’oubliez pas de la télécharger avant votre voyage pour vous familiariser avec 😉.

Revenons à nos moutons, après avoir fourni l’ensemble des informations nécessaires pour obtenir une carte de transport, nous voici en train de dégainer notre CB et … Echec. La guichetière nous informe que tout paiement doit se faire en liquide … De vous à moi, à ce moment-là nous étions simplement épuisés, le début de nos vacances était un peu trop fastidieux. Nous avons donc décidé de nous rendre dans le centre commercial à proximité le Nuestro Bogotá Mall, là au moins nous aurions tout à portée et nous étions à côté de l’aéroport pour récupérer nos sacs à dos qui commençaient cruellement à nous manquer.

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16h00 : nous checkons la balise traceur, nos sacs sont bien arrivés en Colombie. Nous nous dirigeons vers l’aéroport et s’en suivirent de longues heures d’attente pour informer les employés que nous étions là et que nous souhaitions récupérer nos sacs illico presto. Après 2h d’attente nous voici enfin avec nos sacs sur le dos, en train de checker les prochains bus pour Neiva. Manque de bols, les bus restant ne sont pas au Terminal de Salitre (tout proche) mais au Terminal del Sur à 30 min de route. Nous n’étions plus à ça prêt : nous montons dans un taxi, direction le Sud-Ouest de la ville.

Morale de l’histoire (oui parce que pour l’instant je ne vous parle pas trop de voyage mais plutôt de notre mésaventure) : je vous conseille d’investir dans un traceur à positionner dans votre sac. Vous en avez pour Android, les SmartTags, et pour iPhone, les AirTags. Je vous l’accorde, c’est un petit billet, mais vous allez gagner en sérénité et dans le cas d’une perte de bagage vous allez pouvoir prendre des décisions plus éclairées. C’est particulièrement utile lorsque vous voyagez en mode « roadtrip » : les compagnies, dans le cadre d’une perte de bagage, vous conseillent de continuer à profiter de vos vacances et qu’elles vous feront parvenir votre sac à l’adresse de votre hôtel. Cette prise en charge est bienvenue dans le cas où vous restez tout votre séjour dans un seul et même logement et même dans une seule et même localité. C’est beaucoup plus compliqué lorsque vous avez la bougeotte et que vous effectuez plus de 3 000 km en 3 semaines.

Tout rentre dans l’ordre pour nous : nous voici au Terminal del Sur, prêts à grimper dans notre bus, il est 22h00. Nous voyageons de nuit, dans un bus qui diffusait une musique traditionnelle à fond les ballons (il semblerait que ce soit une habitude) et avec une climatisation beaucoup trop forte (là aussi, je pense que ça fait partie du cahier des charges 😅). A 03h40, nous arrivons au Terminal de bus de Neiva.

Huila : un mélange de paysages

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Nous ne resterons pas très longtemps à Neiva, capitale du département de Huila, c’était simplement une ville de passage avant de rejoindre notre pied-à-terre à Villavieja. Pour ce faire il nous fallait attendre 05h00 du matin pour que les guichets des différentes compagnies de transports ouvrent. Nous nous sommes adressés au comptoir de Coomotor afin d’obtenir un billet pour rejoindre Villavieja. Après avoir déboursé 10 000 $ (soit 2,10 €), nous nous sommes présenté à la porte N°3 en attendant notre mini-van, que l’on appelle ici des colectivos.

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Le logement

À 07h00, nous voici enfin arrivé dans notre logement, l’hostel Villa Cecilia ! Et je vous le donne en 1 000, la première chose que nous avons fait une fois avoir déposé nos affaires dans notre chambre : prendre une douche ! Et ensuite un petit-déjeuner … Quand même. Concernant le logement, il est vraiment rempli de charme. C’est une maison ouverte sur un jardin intérieur arboré. La propriétaire est adorable, prête à partager et discuter avec vous. Attention néanmoins, il vous faudra prévoir du liquide pour payer votre location.

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La chambre est sommaire, un peu vieillotte, mais peu importe : deux lits et une télévision qui semble sortie d’un autre temps. Pour la salle de bain et les toilettes : c’est collectif. Vous en avez deux, réparties de part et d’autre de la maison. Je vous partage une information qui sera valable pour la totalité de votre séjour : ne pensez pas prendre de douche chaude, elle sera tiède tout au plus, mais jamais chaude, soit.

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Nous avons eu droit à un petit-déjeuner typique : des œufs brouillés, une tranche de pain grillé et un patacón. C’est une banane plantain écrasée et frite : un délice.
Pour ce qui est de la localisation, vous l’aurez deviné, Villavieja est un petit village d’un peu plus de 7 000 habitants. Vous serez proche de tout, et comme la principale économie se trouve être le tourisme, vous n’aurez aucun mal à trouver se dont vous avez besoin. Il est pour autant, préférable de faire quelques courses avant de venir, les supérettes ne sont pas très fournies, et si vous en avez l’occasion, pensez à retirer de l’argent. Il n’y a qu’un seul ATM dans le village, s’il est hors service, vous serez dans la mouise. Vous le trouverez ici.

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Le désert de Tatacoa : Le jardin asséché

Passons aux choses sérieuses, la raison de notre venue dans ce petit village est sa proximité avec une curiosité géologique : le désert de Tatacoa. Couvrant plus de 300 km² la zone ressemble à un désert, à première vue. Mais ce n’en est pas un au sens strict du terme.

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Encore plus étonnant, il y a 16 millions d’année, la zone était recouverte d’une forêt luxuriante et abritait une multitude d’espèces qui survivent aujourd’hui qu’au travers des fossiles retrouvé sur le site. Il semblerait que lorsque la Cordillère Orientale s’est soulevée, elle a modifié le trajet des cours d’eau et a asséché la zone. La Cordillère Orientale est une partie de la chaîne de montagne de la Cordillère des Andes et s’est formée par la tectonique de 2 plaques (celle de Nazca et la sud-américaine). Au fil des années et compte tenu des températures très chaudes dans cette région, la faune et la flore se sont adaptées pour former ce qui ressemble aujourd’hui à un désert.

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Pour être tout à fait précise, il existe même 2 déserts : un rouge, le plus connu, et un gris. La différence, outre leur couleur respective, est la composition de leur terre et les minéraux présents. Nous n’avons visité que le rouge, mais, si vous avez le temps, je pense que le gris vaut aussi la peine d’être vu avec ses silhouettes fantomatiques.

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Vous avez la possibilité de descendre et de parcourir le labyrinthe de formation rocheuse. Attention néanmoins, nous avons failli nous perdre en ne retrouvant pas le tracé pour remonter au niveau de la route … Même avec Google Maps 😅.
Au XVIème siècle la Colombie fut le territoire de chasse des conquistadors espagnols qui étaient à la recherche du célèbre Eldorado. Dans leur périple, ils passèrent par la zone de Tatacoa via le fleuve Magdalena et surnommèrent le lieu « Valle de las Tristezas » (litt. la vallée des chagrins). Aujourd’hui le nom de « Tatacoa » est plus largement utilisé : il fait référence, en langue native, au serpent à sonnette, aussi appelé crotale Cascabelle (cascabel = grelot en espagnol) ou crotale des tropiques. Les justifications de ce nom sont assez obscures … Certains disent que ces reptiles sont nombreux dans la région : la Colombie est un de leurs habitats, mais rien n’atteste une présence particulière à Tatacoa, d’autres parlent même d’une couleuvre noire plutôt que d’un crotale, ce qui est totalement faux.

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Un Crotale CascabelleSource : Leandro Avelar – Wiktionnaire

Je vais faire une légère ellipse pour vous parler de la visite du Museo Paleontológico que nous avons fait le lendemain, car je trouve que celle-ci complète parfaitement la découverte du désert. Le musée se situe en centre-ville de Villavieja, sur la place centrale, vous ne pouvez pas le louper.

Alors, ne vous attendez pas à une collection comme le Louvre, c’est un tout (tout tout) petit musée. L’entrée vous coutera 7 500 $ (soit 1,58 €) soit le prix d’un pain au chocolat à Paris et vous en apprendrez davantage sur le passé de Tatacoa via les différents fossiles et ossements retrouvés sur le site.

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Visualisation avant / après du désert de Tatacoa

Tout est indiqué en espagnol, donc je vous conseille de vous munir de votre Google Traduction pour mieux comprendre ce que l’on vous donne à voir. D’autant plus que les vitrines présentent des ossements de mammifère qui nous sont totalement inconnus comme le paresseux géant, le péricotoxodon (sorte de rhinocéros, hippopotame avec des poils) ou encore l’énorme tortue Stupendemys dont le spécimen retrouvé dans le désert mesurait plus d’2 mètres de diamètre (la plus grande retrouvée mesurait  3,30 mètres).

Juste le fait d’imaginer que des animaux pareils ont pu vivre dans l’endroit sur lequel nous avons marché et que nous retrouvons des traces de leur passage 9 millions d’années après leur extinction ça me fascine. Et surtout, dans le cas de Tatacoa, se rendre compte du changement climatique (naturelle celui-ci) et de ses conséquences sur le paysage, c’est terriblement enrichissant.

Dernière information sur le désert de Tatacoa : le lieu est connu pour accueillir un observatoire astronomique. Vous pouvez vous adonner à l’observation des étoiles via des télescopes logés dans ce bâtiment. Mais vous pouvez aussi très bien les observer à l’œil nu : plusieurs éléments font de Tatacoa un lieu privilégié pour cette activité :

  • Proche de l’équateur : idéal pour les conditions atmosphériques
  • Peu de nuages : les montagnes proches absorbent la plupart de l’humidité
  • Vous êtes au milieu de nul part : zéro pollution lumineuse, il n’y a rien dans le désert !
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Proche de l’équateur, la lune est à l’horizontal

Néanmoins, pour profiter des étoiles, le mieux est d’être accompagné d’un guide ou d’utiliser les motobike. Nous avons tenté de retourner dans le désert à pied, à la nuit tombée, mais la route depuis Villavieja est plutôt passagère, avec des voitures et des camionnettes qui roulent assez vite. Nous avons rapidement fait demi-tour pour éviter de se faire faucher. D’ailleurs, de manière générale, il vaut mieux utiliser les motobikes pour aller dans le désert : nous avons fait l’aller à pied, sous un soleil de plomb et ce n’était pas la meilleure des idées 😉

Des motobikes ? C’est quoi ça ?

Vous voyez le service proposé par Uber ? Et bien c’est la même chose, mais en moto. Des motards circulent régulièrement et vous propose de vous emmener à l’adresse de votre choix. Vous avez des sacs ? Pas de soucis, ils se chargent comme des mules et vous emmène vous et vos sacs à votre point de destination. Est-ce que c’est dangereux ? Oui, surement, assurez vous que le motard vous donne un casque et tout devrait bien se passer 😊.

Villavieja, sur la rive du Rio Magdalena

À notre retour du désert, nous avons pris un peu de temps pour visiter le village. Villavieja est agréable à parcourir avec ses petites rues fleuries. Nous avons essayé de rejoindre le fleuve qui passe juste à côté : le Rio Magdalena.

Et ce n’est pas n’importe quel fleuve le Magdalena est le plus important de Colombie ! Il est le plus long avec ses 1 550 km entre les Cordillères Centrale et Orientale des Andes colombiennes (pour comparaison, la Loire fait 1 006 km) . Il prend sa source dans le lac Magdalena à la frontière entre Huila et Cauca, à l’extrême Sud du parc national naturel de Puracé et il termine sa course dans la mer des Caraïbes, juste à côté de Barranquilla.

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Au niveau de Villavieja, le fleuve est assez puissant pour former des méandres et des îlots. Ses berges sont encore sauvages et donne un paysage plutôt sympathique. Les rives sont occupées par des cultures de bananier, plutôt dépaysant.

Pour nos derniers instants, nous nous sommes posés dans un café que je vous conseille particulièrement : le Café Mael. Avec sa cour intérieure, l’ambiance est vraiment agréable et le personnel est au petit soin pour que vous passiez un instant au calme. Je vous conseille de tester ici une limonada de coco. Il me semble que c’est une boisson typique de Colombie, mais elle est vraiment toute simple : de la limonade, du lait de coco et un petit peu de citron vert … Un délice tout doux que vous pouvez facilement reproduire. Les plus téméraires tenteront la gaufre fromage chocolat : c’est aussi étrange que ça en à l’air 😅. Vous verrez au fil de votre séjour, les Colombiens associent souvent le chocolat avec le fromage … J’avoue que ça ne m’a pas convaincu, mais à vous de tenter.

A 16h40 nous montons dans une navette identique à celle que nous avions prise pour venir dans le village. Elle nous emmenait directement à la gare routière de Neiva. Nous avions réservé un bus de nuit pour nous conduire jusqu’à Pereira, capitale du département de Risaralda. D’ailleurs, en parlant de réservation de bus, je ne pense pas que ce soit nécessaire de réserver vos bus à l’avance. J’ai le sentiment que vous pouvez toujours prendre vos billets au dernier moment. Néanmoins, c’est un confort et une manière de timer votre séjour qui était assez important pour nous. Pour la réservation nous avons utilisé le site Busbud. C’est un comparateur assez pratique, mais qui peut parfois prendre une commission exorbitante. Je vous conseille de l’utiliser pour connaître les différentes compagnies proposant le trajet en question (un peu comme Rome2Rio) et ensuite vous rendre sur le site de cette dernière. Bon, je vous l’accorde, parfois le site de la compagnie est simplement incompréhensible (ou inexistant) : dans ce cas nous réservions via Busbud 😊.

Nous voici dans notre véhicule, prêts pour 8 heures de route dans un bus avec la clim à fond. Il faisait plus de 20°c dehors et nous étions emmitouflés sous trois couches de vêtement à l’intérieur 😆. Prochain stop : Pereira pour découvrir la Vallée de Cocora, puis nous nous dirigerons vers Medellín, la ville de Pablo Escobar. Je vous donne rendez-vous dans le prochain article pour suivre nos aventures

@Cwmtraff & @TinyTwine