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Asie,  Japon

L’extraordinaire Japon 🎏 – Partie 4 : Verdure Ă  Tokyo, mont Fuji et MusĂ©e Ghibli

Juillet – AoĂ»t 2015

Vous voici dans le 3Ăšme et dernier article sur Tokyo. Cette fois-ci je vous emmĂšne dans les espaces prĂ©servĂ©s, puis, nous allons sortir de la ville pour s’Ă©vader un peu de l’agitation permanente. Une fois n’est pas coutume, petit rĂ©capitulatif des diffĂ©rents articles prĂ©cĂ©demment postĂ©s sur le sujet pour ne rien louper :

  • Asakusa, Tsukiji, Shibuya, Shinjuku, Roppongi : L’effervescence → ici
  • Akihabara, Harajuku et Odaiba : Au cƓur de la culture pop → ici
  • Palais impĂ©rial, Ueno, Yoyogi, Nikkƍ, les cinq lacs et le MusĂ©e Ghibli : Verdure et fraĂźcheur [l’article que vous lisez actuellement]

ParenthĂšse Ă  Tokyo

Quand nous parlons de Tokyo, il est vrai que nous avons plus en tĂȘte une mĂ©tropole couverte d’immeubles gigantesques, trĂšs industrialisĂ©e avec un rĂ©seau de transport dĂ©veloppĂ©. Mais au-delĂ  de ce cĂŽtĂ© artificiel que nous adorons, Tokyo a su conserver des espaces de verdure. Je vais vous parler de quelques-uns que j’ai eu la chance de visiter, mais, bien sĂ»r, c’est une liste non exhaustive.

Le Palais Impérial

Vous le savez sans doute, mais le Japon fonctionne sous un systĂšme politique pouvant s’apparenter Ă  une monarchie constitutionnelle comme nous pouvons avoir au Royaume-Uni ou encore en Belgique. La diffĂ©rence est que le souverain n’est pas un roi ou une reine, mais un empereur. Depuis 1989, c’est Akihito qui occupait ce poste symbolique, il crĂ©a alors l’Ăšre Heisei (littĂ©ralement : parachĂšvement de la paix). Le 1er mai 2019, c’est son fils, Naruhito, qui a pris la relĂšve en dĂ©butant l’Ăšre Reiwa (litt. Ăšre de la belle harmonie), plutĂŽt poĂ©tique. Mais je vous rassure, je n’ai pas rencontrĂ© l’empereur, ce personnage est sacrĂ© et il ne se prĂ©sente devant le peuple que 2 fois dans l’annĂ©e : le jour de son anniversaire et le 2 janvier pour Ă©noncer ses vƓux pour la nouvelle annĂ©e.

Le Palais impĂ©rial, de son petit nom Kƍkyo, se situe dans le quartier de Chiyoda, non loin de la grande gare de Tokyo. Il est au centre d’un Ă©norme parc et encerclĂ© par une succession de petits ruisseaux formant une douve intĂ©rieure. Cette zone est elle-mĂȘme ceinturĂ©e par une douve extĂ©rieure. Autant vous dire tout de suite que vous ne verrez pas grand chose. Pour comprendre voici le plan des jardins.

kokyo maps-tokyo

Le bĂątiment principal est au cƓur des jardins intĂ©rieurs. Cette zone n’est accessible qu’avec un guide. Vous ne visiterez que l’extĂ©rieur, vous ne pourrez pas entrer dans la demeure de l’empereur. L’expĂ©rience vous tente ? Il vous suffit de prĂ©voir un peu plus d’1 heure sur votre planning et de se diriger vers la porte Kikyo-mon (en rouge sur ma carte 😉 ). Rendez-vous sur ce site : le nombre de place maximum peut Ă©voluer et parfois l’agence ouvre des inscriptions en ligne pour les plus prĂ©voyants. Deux visites par jour sont organisĂ©es ; Ă  10h00 et Ă  13h30 tous les jours sauf le lundi et le dimanche ainsi que les jours de vacances nationales. La visite de l’aprĂšs-midi est Ă©galement annulĂ©e du 21 juillet au 31 aoĂ»t et les portes sont totalement fermĂ©es du 28 dĂ©cembre au 4 janvier (sauf le 2 janvier pour les vƓux de l’empereur). Vous suivez ? Autant vous dire que si vous n’avez pas un minimum prĂ©vu votre visite, vous risquez de trouver porte close. Et c’est clairement ce qui nous est arrivĂ© 🙂
Tant pis, pour nous ce n’Ă©tait pas une visite incontournable de notre voyage. Et puis il reste quand mĂȘme 2 zones libres d’accĂšs : le Kokyogaien et les jardins Est.

Le principal intĂ©rĂȘt du Kokyogaien est sa vue sur le pont de pierre Nijubashi avec en arriĂšre plan, un morceau du palais. Cette photo est trĂšs connue et c’est une vĂ©ritable carte postale. Elle traduit la distance nĂ©cessaire placĂ©e entre le peuple et son empereur. Il semble totalement inaccessible (comme une divinitĂ©) et c’est Ă©galement le sentiment procurĂ© par les paramĂštres prĂ©cis des visites guidĂ©es : s’approcher de l’empereur ça se mĂ©rite !

Pont palais impérial tokyo

Le reste de la zone n’est que vaste Ă©tendue totalement dĂ©serte avec de grandes avenues en gravillon. SincĂšrement, ne vous y attardez pas et dirigez-vous vers les jardins Est, beaucoup plus intĂ©ressants.

Kokyogaien tokyo

Pour entrer dans les jardins Est, dirigez-vous vers la porte Kikyo-mon et tournez sur votre droite pour longer le canal. Vous trouverez une porte juste en face de la station Otemachi, la porte Ote-mon.

canal palais tokyo

Les Jardins Est sont construits selon l’architecture typique des jardins Ă  la japonaise. L’aspect gĂ©nĂ©ral est minimaliste, ces parcs sont trĂšs bas et sont principalement couverts de petits arbustes ou de plantes de bruyĂšre comme les azalĂ©es et les rhododendrons. Il y a Ă©galement beaucoup de points d’eau oĂč nagent des carpes KoĂŻ, et gĂ©nĂ©ralement agrĂ©mentĂ©s de lanternes en pierre et de gravillons ratissĂ©s pour inspirer la quiĂ©tude et l’esprit « zen ». Logiquement, il y a beaucoup de plantes aquatiques comme les lotus, et des pas japonais pour accĂ©der aux bords d’eau pour mĂ©diter. Les arbres sont Ă©galement prĂ©sents mais soit, taillĂ©s en bonsaĂŻ (technique consistant Ă  freiner la croissance de l’arbre pour obtenir des miniatures), soit en Niwaki (feuillage taillĂ© en boule et sur plusieurs paliers). Personnellement, j’aime beaucoup l’ordre insufflĂ© par les jardins japonais, tout y est calculĂ©, millimĂ©trĂ©, cela montre une certaine volontĂ© de maĂźtriser la nature pour la modeler, alors que les Japonais ne savent que trop bien que mĂšre nature dictera toujours ses rĂšgles.

jardin est 1 tokyo
jardin est 2 tokyo
jardin est 3 tokyo

Le Parc de Ueno

Quittons l’empereur pour nous diriger vers un lieu beaucoup plus mainstream : le parc de Ueno. Du nom du quartier dans lequel il se situe, ce parc est vĂ©ritablement le lieu de rencontre et de dĂ©tente pour une grande partie de la population japonaise. Et le fait est, contrairement Ă  la majoritĂ© des jardins japonais qui sont plus dĂ©diĂ©s Ă  la contemplation, Ueno est davantage un espace de loisir. Nous y trouvons un nombre important de musĂ©es et de salles d’exposition, mais aussi des sanctuaires et des temples, un zoo, et la plupart du temps beaucoup d’artistes de rue.

Entrée Ueno tokyo

Parmi les temples prĂ©sents, celui que j’ai le plus apprĂ©ciĂ© est le Toshogu. Il possĂšde une trĂšs jolie pagode et une impressionnante allĂ©e de lanternes en pierre. Le tout ombragĂ© par les feuillages ce qui lui donne un air vraiment mystĂ©rieux alors qu’il est Ă  l’intĂ©rieur du cƓur battant du quartier.

Entrée Toshogu tokyo
Sanctuaire Toshogu tokyo
Pagode Toshogu tokyo

La meilleure pĂ©riode pour visiter le parc est, bien Ă©videmment, lors de l’hanami.

L’hanami, quezaco ?

C’est le nom donnĂ© aux festivitĂ©s qui consistent Ă  se rĂ©unir, pique-niquer et surtout, contempler les fleurs de cerisier. Le spectacle est magnifique et, au Japon, il revĂȘt une symbolique toute particuliĂšre. La fleur de cerisier montre ses pĂ©tales pendant une pĂ©riode trĂšs courte, et les admirer permet d’effectuer un travail d’introspection et de se souvenir que l’homme n’est pas Ă©ternel et que, comme la fleur, un jour il se fanera et tombera.
MĂȘme si j’aurai adorĂ© profiter de ce spectacle, notre voyage avait lieu en aoĂ»t, les fleurs Ă©taient tombĂ©es depuis bien longtemps. Pour voir l’hanami il faut se rendre au Japon entre fin-mars et dĂ©but avril, mais la nature n’en fait qu’Ă  sa tĂȘte : c’est un pari Ă  faire.

Un tout autre spectacle nous attendait Ă  Ueno : l’Ă©tang Shinobazu. VĂ©ritable parenthĂšse de fraĂźcheur, l’Ă©tang est remarquable par sa quantitĂ© de lotus. Il y en a tellement qu’il est, par endroit, impossible d’entrevoir l’eau.

Lotus Shinobazu tokyo
Tortues Shinobazu tokyo

Place au sport ! Est-ce que vous savez quel est le sport national au Japon ? Oui, le Baseball ! Il a Ă©tĂ© introduit par les expatriĂ©s amĂ©ricains dans les annĂ©es 1800. Et depuis, les Ă©quipes japonaises se sont perfectionnĂ©es, elles ont remportĂ© les 5 derniers championnats d’Asie et ont loupĂ© de peu la mĂ©daille aux Jeux Olympiques de PĂ©kin en 2008. D’ailleurs, les jeux suivants n’ont pas acceptĂ© la reprĂ©sentation de ce sport (Londres et Rio). Revanche Ă  prendre pour 2020 Ă  domicile !
Si je vous parle de Baseball c’est parce qu’Ă  Ueno, il est possible de regarder des joueurs s’entraĂźner dans les stades. ArrĂȘtez-vous un instant, ça change du foot 😉 .

Baseball Ueno tokyo

La folie des chats

Ce n’est un secret pour personne, les chats sont de vĂ©ritables rois au Japon ! Cette passion s’est diffusĂ© avec l’essor d’internet, mais, le fĂ©lin avait une place de choix, bien avant le XXĂšme siĂšcle. En effet, les mythes et lĂ©gendes autour du chat sont aux prĂ©mices de la culture japonaise. PlutĂŽt malfaisants comme le chat-vampire de Nabeshima, ou encore le Bakeneko qui ont pour objectif de prendre le contrĂŽle sur leur maĂźtre. Cette croyance tient sa justification dans une loi promulguĂ©e au XVIIIĂšme siĂšcle, il Ă©tait alors interdit d’enfermer et de faire du commerce de l’animal. Le rĂ©sultat est une prolifĂ©ration de chats dans les rues, ce qui favorisa la propagation de maladies. DĂšs lors, le chat n’Ă©tait pas synonyme de bonne augure. Pour vous replonger dans cette Ă©poque je vous invite Ă  vous rendre dans le quartier Yanaka.

yanaka ginza marches tokyo

Et plus prĂ©cisĂ©ment dans la Yanaka-Ginza, surnommĂ© la Rue des Chats. Ce lieu est l’un des plus authentiques de Tokyo, il vous projettera dans une capitale beaucoup plus petite, avec des maisons Ă  la place des gratte-ciels et des rues pavĂ©es Ă  la place du goudron. Les petites boutiques sont nombreuses et vous y croiserez sans aucun doute des chats en train de lĂ©zarder au soleil.

Symbole Yanaka tokyo
Toits Yanaka tokyo

Vous voulez encore plus de chats ? C’est parti pour Gotoku-ji ! Vous avez sans doute croisĂ© une photo de ce temple en scrollant sur les rĂ©seaux sociaux. Il s’agit du temple Ă  l’origine de la lĂ©gende du Maneki-neko. Ce chat, vous l’avez sans doute dĂ©jĂ  rencontrĂ© lors d’un repas dans un buffet japonais, il est souvent placĂ© Ă  cĂŽtĂ© de la caisse, et parfois, sa patte s’agite mĂ©caniquement. Vous voyez ?
Et bien, pour dĂ©couvrir le temple des chats il faut prendre la ligne Odakyu Odawara et descendre Ă  la station Gotoku-ji. Encore une fois, vous vous retrouverez dans un quartier qui semble avoir Ă©tĂ© Ă©pargnĂ© par la modernisation affolante de Tokyo. Une fois arrivĂ©, c’est un peu le parcours du combattant et je vous avoue que nous avons tournĂ© pendant un bon moment avant de trouver notre chemin. Alors il y a bien des dessins de chats sur les lampadaires, mais cela reste un peu sommaire comme guidage.

Chats lampadaire

Une fois passĂ© la porte du temple, vous entrez dans le lieu qui a vu naĂźtre la lĂ©gende. Cette derniĂšre raconte l’histoire d’un moine qui avait dĂ©cidĂ© de vivre avec pour seule compagnie un chat. Un soir de pluie, un riche seigneur passa la porte du temple, il emprunta l’allĂ©e bordĂ©e par un immense pin et aperçu le moine, avec son chat. Le fĂ©lin Ă©tait occupĂ© Ă  faire sa toilette et donc, avec sa patte, il sembla au seigneur qu’il l’invitait Ă  se rapprocher. Ce que ce dernier s’empressa de faire, entre autre pour se mettre Ă  l’abri. Quelques secondes plus tard, le grand pin fut frappĂ© par la foudre, et si le seigneur ne c’Ă©tait pas rapprochĂ© du chat, il se serait fait Ă©craser. Reconnaissant, le visiteur dĂ©cida d’offrir une partie de sa fortune au moine. Et c’est ainsi que le Maneki-Neko (litt. le chat qui accueille) est devenu un symbole de richesse et prospĂ©ritĂ©. Vous comprenez mieux pourquoi il est placĂ© Ă  la caisse ? Je suis prĂȘte Ă  parier que vous ne le regarderez plus de la mĂȘme façon 🙂

Entrée Gotoku-ji
Maison Gotoku-ji

Toujours est-il qu’aujourd’hui le temple se dĂ©marque par sa beautĂ©. Il prĂ©sente un Ă©norme parc avec une multitude d’espĂšces d’arbre diffĂ©rentes, des buissons taillĂ©s Ă  la perfection, une sublime pagode, plusieurs bĂątiments et surtout, et c’est lĂ  l’apogĂ©e de votre visite : une exposition de Maneki-Neko. C’est cette photo qui tourne sur les rĂ©seaux sociaux: le vertige de ce rassemblement de chat fait perdre la tĂȘte Ă  tous les instagrameurs. Mais attention, nous restons dans un lieu sain, le respect et le calme doivent ĂȘtre de mise. Il est possible d’acheter une petite statuette et de la placer parmi les autres comme une offrande. Personnellement, et je ne sais pas si cela Ă©tait autorisĂ©, je l’ai ramenĂ© avec moi, bien emballĂ©e dans mes vĂȘtements, et elle trĂŽne dĂ©sormais dans mon salon.

Maneki Neko Gotoku-ji Focus
Maneki Neko Gotoku-ji

Le sanctuaire de Meiji-jingƫ

Retournons dans le centre de Tokyo et plus prĂ©cisĂ©ment Ă  Harajuku. Souvenez-vous, c’est ce quartier ultra girly dont je vous parlais dans mon deuxiĂšme article sur Tokyo. Et bien, juste avant de pĂ©nĂ©trer dans la Takeshita-dori, faites demi-tour et longez la voie de mĂ©tro, sur votre droite vous verrez l’entrĂ©e du parc Yoyogi.

Torii Yoyogi tokyo

Une chose est sĂ»re, c’est que vous ne serez pas seul. Le parc accueille une foule de touristes et fort heureusement, les chemins sont assez larges pour ne pas se faire bousculer constamment. Par contre, cela entache un peu le charme du lieu qui peut parfois apparaĂźtre comme totalement dĂ©mesurĂ©.
Le sanctuaire Meiji-jingĆ« se trouve au cƓur du parc, et pour y accĂ©der il faut parcourir les sentiers bordĂ©s de forĂȘt dense de 300 000 mÂČ. Sur le trajet vous rencontrerez d’Ă©tranges Ă©tagĂšres : sur votre gauche, des tonneaux cerclĂ©s que nous connaissons bien et sur votre droite, des sortes de barils avec des cordages et des estampes. Il s’agit de la rĂ©serve en vin et en sakĂ© du sanctuaire, et cocorico, le vin vient de Bourgogne !

Saké Yoyogi tokyo
Vin Yoyogi tokyo

Meiji-jingĆ« est un de ces sanctuaires qui n’a pas revĂȘtu la couleur rouge mais a conservĂ© la teinte naturelle du bois. J’avoue que mĂȘme si le rouge vermillon est typique du Japon, je prĂ©fĂšre de loin ces bĂątiments dont les coupes sont peintes en blanc pour donner du relief. Je vous laisse apprĂ©cier.

Porte Meiji-jingu
Lanterne Meiji-Jingu
Ema Meiji-Jingu
Portique pour déposer les ema

Pendant notre visite nous avons eu la chance de surprendre l’organisation d’un mariage. Le sanctuaire en accueille rĂ©guliĂšrement les week-end. De quoi se dire « oui » dans un lieu Ă  la fois beau et authentique … Mais entourĂ© de touristes haha !

Outre le sanctuaire, l’autre lieu qui ne faut pas louper pendant votre visite ce sont les jardins intĂ©rieurs, le Gyoen. L’entrĂ©e est payante et l’argent sert Ă  l’entretien de la vĂ©gĂ©tation, il vous faudra donc donner 500 „ soit 4 € au guichet pour pouvoir pĂ©nĂ©trer dans le jardin. A l’intĂ©rieur, tout est propice Ă  l’apaisement : vous y trouverez une petite maison de thĂ© donnant sur un immense lac oĂč cohabitent plusieurs espĂšces de tortue marine. Si vous avez la chance de voyager au printemps vous pourrez apprĂ©cier les plantations de lys ainsi que la floraison des azalĂ©es. De notre cĂŽtĂ© tout Ă©tait un peu trop vert, Ă©tĂ© oblige …

Maison de thé Yoyogi
Gyoen Yoyogi
Lac Gyoen Yoyogi
Lys Gyoen Yoyogi

Le point d’orgue se situe au bout d’un petit sentier. Vous voici tout prĂšs du puits de Kiyomasa. Un policier surveille l’accĂšs au point d’eau qui alimente le lac en contrebas. La lĂ©gende veut que cette eau apporte de l’Ă©nergie positive et de la chance. Mais ce qui est encore plus fascinant que le puits, c’est de voir le policier entretenir une conversation avec un moineau qui, visiblement, s’est auto-proclamĂ© gardien de la source.

Puits Kiyomasa
Oiseau Puits Kiyomasa

Évasion en dehors de la capitale

Prenons un peu le large. C’Ă©tait une de nos volontĂ©s lorsque nous avons prĂ©parĂ© notre voyage : nous souhaitions passer la plupart du temps dans Tokyo mais il nous semblait impĂ©ratif d’explorer la campagne environnante et de prendre l’air dans les espaces prĂ©servĂ©s. C’est Ă©galement un conseil, prenez le temps de voir le Japon en dehors de la ville, de voir Ă  quoi ressemble la province.

Nous avons, entre autre, prĂ©vu d’aller Ă  Nikkƍ pour visiter le sanctuaire Tƍshƍ-gĆ«. Je vous laisse regarder sur Google la beautĂ© du lieu car nous nous sommes littĂ©ralement plantĂ© … DeuxiĂšme dĂ©convenue de notre sĂ©jour aprĂšs celle de Kyoto. Pour aller Ă  Nikkƍ il faut prendre la ligne Tobu Ă  Asakusa et s’arrĂȘter Ă  l’arrĂȘt Tobu Nikkƍ, rien de bien compliquĂ© mais … je ne sais mĂȘme pas ce qu’on a fait. Toujours est-il que nous nous sommes retrouvĂ© dans une ville, que je pense ĂȘtre le centre-ville de Nikkƍ et sans rĂ©ussir Ă  relier le sanctuaire … Nous nous sommes occupĂ©s en visitant une montagne avec des singes mais rien de bien passionnant Ă  vous raconter đŸ˜„

Nikko

Les 5 lacs

Connu Ă  travers le monde, le mont Fuji est un des emblĂšmes du Japon. C’est le point culminant de l’archipel nippon et malgrĂ© qu’il n’ait pas donnĂ© signe de vie depuis le XVIIIĂšme siĂšcle, il est toujours considĂ©rĂ© comme un volcan actif. Lors de votre voyage Ă  Tokyo, il est possible d’organiser une excursion pour gravir le mont, mais attention, il ne s’agit pas d’une balade de santĂ© et il vaut mieux s’y ĂȘtre prĂ©parĂ©. Comme ce n’Ă©tait absolument pas notre cas, nous avons choisi une alternative qui nous permettait d’entrevoir la montagne tout en prĂ©servant notre intĂ©gritĂ© physique !
Ce bon plan, quel est-il ? En route pour les 5 lacs (aussi appelé Fujigoko) ! Pour ce faire, le plus simple est de prendre le bus depuis Shinjuku. Allez réserver votre trajet la veille pour un aller/retour Shinjuku-Kawaguchiko. Comptez 2 heures pour arriver à destination et une fois arrivé, je vous conseille de louer des vélos pour explorer au maximum.

5 lac Kawaguchi

Fujigoko est donc une rĂ©gion composĂ©e de (je vous le donne en 1 000) 5 lacs : Kawaguchi (c’est le plus grand et celui Ă  cĂŽtĂ© duquel vous allez arriver), Sai, Shoji, Motosu et Yamanaka. C’est Ă©galement le long de cette enfilade de lacs que se situe la tristement cĂ©lĂšbre forĂȘt Aokigahara. Vous en avez sĂ»rement entendu parler rĂ©cemment, elle a la rĂ©putation d’ĂȘtre le lieu oĂč des centaines de Japonais viennent se donner la mort.
De notre cĂŽtĂ© nous avons concentrĂ© notre exploration autour des lacs Kawaguchi et Sai, pour des raisons de timing mais aussi de capacitĂ© physique, je l’avoue. Faire les tours des deux lacs en vĂ©lo Ă©tait dĂ©jĂ  une vĂ©ritable Ă©preuve !

Je vous laisse apprĂ©cier les photos et vous invite Ă  dĂ©finir votre propre parcours : l’expĂ©rience est Ă©poustouflante, je prĂ©fĂšre vous laisser le loisir de la vivre sans vous donner trop d’indices.

Kawaguchi
Fleurs Kawaguchi
Mur Fleurs Kawaguchi
Kawaguchi 2
Cote Kawaguchi
Lac Sai

Et vous allez me dire :

Super Charlotte, mais il est oĂč le mont Fuji ?

Et bien … Il faut savoir que mĂȘme si la rĂ©gion des 5 lacs est rĂ©putĂ©e pour ĂȘtre le meilleur point de vue, le mont est capricieux et il suffit d’un peu de brume pour qu’il s’Ă©clipse totalement. Il est trĂšs rare de le voir lors d’une premiĂšre visite. Mais je peux au moins vous montrer un petit (petit) morceau :

Mont Fuji Vue
Mont Fuji vue focus

Croyez le ou non, ça suffit pour me combler 😁

Entrons au cƓur de l’univers de Miyazaki

Connaissez-vous les studios Ghibli ? Il s’agit d’un studio d’animation japonais spĂ©cialisĂ© dans le long mĂ©trage. Il a Ă©tĂ© fondĂ© dans les annĂ©es 80 par Isao Takahata (Le Tombeau des Lucioles et Pompoko) et Hayao Miyazaki qui lui, est Ă  l’origine de la grande majoritĂ© des films Ă  succĂšs issu du studio (Le Voyage de Chihiro, Mon Voisin Totoro, Le ChĂąteau Ambulant …). Jusque dans les annĂ©es 2000 les films du studio Ghibli sont passĂ©s relativement inaperçus en France, et c’est Le Voyage de Chihiro en 2001 qui permit une diffusion de la patte Ghibli dans notre pays. Personnellement, lorsque j’Ă©tais petite, j’Ă©tais plus biberonnĂ©e aux Disney qu’aux Ghibli et c’est beaucoup plus tard, vers mes 18 ans, que j’ai dĂ©couvert ces Ɠuvres. Et le fait est, la particularitĂ© du studio est de proposer des films avec une double lecture. Vous avez l’aspect premier degrĂ© qui est destinĂ© aux enfants avec des personnages drĂŽles et attachants avec un scĂ©nario qui se comprend facilement et, si l’on creuse un peu, nous avons toute une symbolique autour des thĂ©matiques liĂ©es Ă  la sociĂ©tĂ© de consommation et aux actions nĂ©fastes des hommes sur l’environnement. Alors bien sur, tous les films de Ghibli ne peuvent ĂȘtre destinĂ©s aux jeunes enfants, NausicaĂ€ et Mononoke, par exemple, seront davantage compris par les plus vieux.

panneau mitaka ghibli

Vous l’aurez sans doute compris, il existe dans la banlieue de Tokyo, et plus prĂ©cisĂ©ment Ă  Mitaka, un musĂ©e entier dĂ©diĂ© aux studios. Si cette visite vous intĂ©resse, il faut OBLIGATOIREMENT rĂ©server ses places Ă  l’avance car le nombre d’entrĂ©es est limitĂ©. En passant par cette agence, le ticket coĂ»te 49 €, c’est un peu cher, mais quand on aime … Pour s’y rendre, le plus simple est d’emprunter la ligne Chuo du JR. Comme je vous l’Ă©voquais dans mon premier article, si vous avez pris le Japan Rail Pass, ce trajet sera gratuit, sinon il vous coĂ»tera 4 € aller-retour. En sortant de la gare prenez la rue sur votre gauche jusqu’au parc Inokashira, le chemin est balisĂ©, vous ne pourrez pas vous tromper.

Carte Musée Ghibli Mitaka
Source : Kanpai

DĂšs les premiers pas, vous entrez dans l’ambiance puisque c’est un Ă©norme Totoro en peluche qui vous accueille. Au guichet, vous Ă©changerez vos rĂ©servations contre un billet cartonnĂ© oĂč se loge un extrait d’une pellicule d’un des films : c’est la roulette russe, soit vous tombez sur une scĂšne culte, soit sur une scĂšne … dont il est difficile de savoir de quel film elle est tirĂ©e 😉 . Le musĂ©e est composĂ© de plusieurs piĂšces qu’il faut parcourir selon un ordre qui vous ait propre, laisser parler votre instinct et dĂ©couvrez un univers propice Ă  la crĂ©ativitĂ©. Je vous laisse quelques photos volĂ©es pour vous donner envie, mais il est interdit de prendre des clichĂ©s dans l’enceinte du musĂ©e. Le seul endroit oĂč vous pouvez vous adonner aux selfies est sur le toit, Ă  cĂŽtĂ© du robot gĂ©ant du ChĂąteau dans le Ciel.

Totoro entrée Ghibli
Jardin Studio Ghibli
Tour escalier Ghibli
GĂ©ant robot chateau Ghibli

Et nous y voilĂ , je pense vous avoir racontĂ© l’ensemble de notre sĂ©jour au Japon. Si je devais Ă©crire une phrase pour conclure : le Japon est fascinant. Quitte Ă  me rĂ©pĂ©ter oĂč Ă  paraphraser nombre d’articles dĂ©jĂ  parus, le Japon surprend par son aspect bi-polaire. A la fois ultra-moderne et toujours ancrĂ© dans les traditions, toujours Ă  la pointe de la technologie et proche de la nature. Tout ça donne un juste Ă©quilibre Ă  l’esprit. Nous avons trop souvent tendance Ă  forcer l’apaisement de la dissonance cognitive alors que parfois, l’accepter est beaucoup plus simple.

@papy_ramens , @Cwmtraff et @tinytwine


Fiche pratique :

Monnaie : le yen („)
CoĂ»t moyen d’un repas au restaurant : 7 € (contre 12 € en France) → 6,60 € Ă  Kyoto / 8 € Ă  Tokyo

Langue : japonais
Quelques mots utiles qui font toujours plaisir :

  • Bonjour : Ohayou Gozaimasu (matin) Konichiha (aprĂšs-midi)
  • Bonsoir : Konbanha
  • Au-revoir : Sayonara
  • Pardon : Sumimasen
  • Merci : Arigatou Gozaimasu
  • SantĂ© ! : Kanpai !
  • Bon appĂ©tit : Itadakimasu

Heure :
+ 7 heures par rapport à la France (en été)
+ 8 heures par rapport Ă  la France (en hiver)

Météo dans les environs de Tokyo:

  • DĂ©cembre, janvier, fĂ©vrier, mars : entre – 1 et 13°c
  • Avril, mai / novembre : entre 7 et 23°c
  • Juin, juillet, aoĂ»t, septembre, octobre : entre 14 et 31°c

@papy_ramens , @Cwmtraff et @tinytwine